Vie des Sénégalais en Mauritanie : Un calvaire de plus en plus pesant

Les Sénégalais vivant en Mauritanie endurent le martyr. Du moins, ceux qui ne sont pas en règle. Ce pays qui a institué la carte de séjour obligatoire depuis 2012 pour tout étranger vivant sur son sol, fait détériorer le quotidien des «gorgorlous», ces derniers ne disposant pas d’assez d’argent pour s’offrir ce sésame.



C’est une obligation pour tout étranger de disposer d’une carte de séjour pour rester en Mauritanie. Ce sésame, qui se monnaie à 50 000 FCFA n’est pas accessible à tous les gorgorlous», qui vivent dans ce pays, avec l’espérance de trouver de quoi subvenir à leurs besoins. «Chaque jour, nos parents pêcheurs sont interpelés par dizaines et parqués dans un enclos où ils subissent des brimades». Ces propos sont de Modou Fall, responsable des pêcheurs au quai de pêche. Il fustigeait ainsi les conditions que traversent les pêcheurs en Mauritanie. M. Fall poursuit : «La police procède à chaque après-midi, à des rafles musclées. Ils encerclent le marché du quai des pêches, ferment les issues et arrêtent tout le monde, même ceux qui sortent de l’eau avec leur pirogue».

Cette situation n’est pas seulement vécue par ces pêcheurs. Femmes domestiques, maçons, mécaniciens, ainsi que beaucoup d’autres étrangers travaillant dans le secteur informel dans ce pays viennent grossir ce lot. C’est ce qu’affirme Serigne Amar Mbacké, un taximan : «Depuis que la Mauritanie a instauré le permis vert, aucun étranger exerçant ce métier ne travaille. Pire, cette carte de séjour ne te permet même pas d’avoir le droit du travail»
Daba Gaye, femme domestique est dans la même situation : «Je gagne 35 000 FCFA par mois et cela sert juste à entretenir mes enfants. Car mon mari ne peut plus travailler parce qu’il est taximan».

Interpelé, l’ambassadeur du Sénégal en Mauritanie, Mamadou Kane, déclare travailler afin qu’une solution soit trouvée. Mais en attendant, il appelle les Sénégalais à prendre conscience que la décision d’instaurer un visa est de rigueur pour tout étranger dans ce pays, «que tu sois américain, français ou africains. Le Sénégal ne fait pas exception».

Toujours est-il que ce calvaire ne peut pas être enduré par tout le monde, d’où la décision de certains émigrés de reprendre le chemin inverse pour rentrer au bercail.

Ousmane Demba KANE

Jeudi 4 Juin 2015 09:20


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