« Les élections de 1994 sont le moment dont les Sud-Africains peuvent être le plus fier », a déclaré cette semaine Frédérick De Klerk. Le dernier président blanc du pays a néanmoins décrié la corruption rampante et des politiques de discrimination positives trop agressives. En campagne, le président sortant Jacob Zuma a néanmoins promis d’accélérer la mise en œuvre de ces mesures. Selon ses chiffres, les revenus des ménages blancs demeurent, après vingt ans de démocratie non raciale, cinq fois supérieurs à ceux des Noirs.
Ce constat donne du grain à moudre au populiste Julius Malema, qui bat campagne sous les couleurs de son nouveau parti les Combattants pour la liberté économique. Mais les dissidents du parti ANC n’ont jamais pu mener à bien leur entreprise. Dernier échec en date, celui du parti COPE en 2009.
Impensable il y a vingt ans, Desmond Tutu, héros de la lutte anti-apartheid et ami de Mandela, a confirmé qu'il ne voterait pas ANC en raison de la corruption qui mine le parti, dont le dernier scandale en date est celui des travaux sur la résidence privée de Jacob Zuma. Il a encouragé les Sud-Africains à ne pas voter comme des moutons.
Les Sud-Africains ont l'option de l'Alliance démocratique de Helen Zille. Populaire chez les électeurs blancs et métisses, son parti gagne du terrain chez les libéraux noirs. Mais pour la quatrième fois depuis 1994, l'opposition se rend aux élections en rangs dispersés face à un parti ANC qui a su améliorer sa machine de guerre électorale au fil des années.
Vingt ans après, ils se souviennent...
Il y a 20 ans, la grande majorité des Sud-Africains votaient pour la première fois de leur vie. Il y a 20 ans, ils portaient l’ANC et Nelson Mandela au pouvoir. Un moment historique, très émouvant dont chacun se souvient aujourd’hui.
Source : Rfi.fr