Les diplomaties occidentales suivent avec une certaine inquiétude les violences qui secouent Bujumbura ces derniers jours. L’Union européenne condamne l’arrestation du défenseur des droits de l'homme Pierre Claver Mbonimpa et appelle au calme. « On continue d’appeler à aborder la question des élections dans un esprit de réconciliation dans l’intérêt du pays et pour respecter les accords d’Arusha, indique la porte-parole de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ray. On suit avec inquiétude la situation et à ce stade on appelle le plus possible à la retenue, à garantir les droits civils et politiques, à faire en sorte que les actes de violence cessent. »
Paris exige que les élections soient « transparentes et pacifiques dans le respect de la Constitution », l'essentiel étant, souligne le Quai d'Orsay, « de sauvegarder un esprit de réconciliation ».
Appel à la retenue également émis par la Belgique, qui demande à chaque partie d'éviter les actes de violences et d'intimidation. « Les responsabilités individuelles de ceux qui commettent des actes violents ou des violations graves des droits de l’homme seront engagées », lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Bruxelles menace par ailleurs de suspendre son programme de coopération financé avec la police burundaise, en cas de non respect des droits de l'homme.
Le pouvoir burundais réfute une violation de la Constitution
D'un ton beaucoup plus ferme, le département d'Etat américain estime que la candidature à un troisième mandat de Pierre Nkurunziza est une entorse à l'accord d'Arusha. C'est une « occasion historique manquée de renforcer la démocratie », indique un communiqué. Washington appelle le gouvernement à respecter le droit de chaque partie à manifester, ainsi que celui des médias à relayer de manière libre le processus électoral.
Réaction du pouvoir burundais : en aucun cas il n’y a violation de la Constitution. « La communauté internationale a toujours exhorté les pays africains à respecter leur Constitution. Je ne vois pas comment au Burundi ce serait différent, insiste Willy Nyamitwe, principal conseiller à la Communication du président Nkurunziza. Qu’à cela ne tienne, les accords d’Arusha ont été versés dans la Constitution. Qui respecte la Constitution respecte nécessairement les accords d’Arusha. (…) La candidature du président de la République ne viole pas les accords d’Arusha parce que les gens sont allés à Arusha pour le rétablissement de la démocratie au Burundi et ce rétablissement de la démocratie a eu lieu en 2010 quand l'actuel président a été élu au suffrage universel direct. Donc c’était son premier mandat et s’il se représente en 2015 ce sera un second mandat selon la Constitution. Il faut que les gens comprennent cela (...). »