Après des jours de manifestations pour demander le retrait de la candidature du président sortant, la situation s’est subitement embrasée vendredi après qu’un policier qui était à la poursuite de manifestants a lancé une grenade dans une mosquée dakaroise.
« Nous déplorons et condamnons ce qui se passe. Le seul responsable de cette situation, c’est Abdoulaye Wade et son régime », a-t-il déclaré au cours d’un point de presse, après les violences notées ce week-end à travers le pays.
Le candidat de la coalition « Benno Siggil Senegaal » à l’élection du 26 février 2012 a bouclé dimanche tard dans la nuit sa tournée politique dans les régions de Sédhiou, Kolda et Ziguinchor, par un grand meeting à la place Aline Sitoë Diatta, à l’entrée de la capitale du Sud.
« Ces événements sont tragiques et le Sénégal est en danger. Abdoulaye Wade menace la sécurité, la stabilité, la paix et la sérénité du Sénégal, qui sont indispensables pour que cette élection se déroule dans des conditions normales prévues par la loi », a dit l’ancien Premier ministre.
« La situation est grave et il faut en prendre conscience », a-t-il souligné, annonçant que la conférence des leaders de la coalition « Benno Siggil Senegaal » est convoquée cet après-midi à Dakar pour se prononcer sur les violences notées dans le pays.
Selon M. Niasse, « jamais dans l’histoire politique du Sénégal, on a vu un candidat à la présidentielle faire campagne à l’intérieur du pays avec dans ses cartons des bombes lacrymogènes ». « On ne demande pas à Abdoulaye Wade de démissionner, parce que s’il le fait à six jours du scrutin du 26 février, la Constitution s’appliquerait. Il n’est pas question d’accepter qu’Abdoulaye Wade démissionne pour laisser le pouvoir pendant 90 jours à un système qu’il a crée et à des hommes qu’ « il a nommés », a-t-il précisé.
« La solution, a-t-il insisté, c’est que d’abord Abdoulaye Wade retire sa candidature et ne se présente pas à l’élection du 26 février. Dans quel cas, il lui serait laissé la possibilité de la manière la plus constitutionnelle possible d’assumer son mandat jusqu’au début du mois d’avril 2012, c’est-à-dire jusqu’au jour où il passerait le service à son successeur régulièrement élu selon les formes prévues par la Constitution ».
« Ensuite, a-t-il poursuivi, pour que le président puisse retirer sa candidature à la présidentielle, il devra dire au président Olesegun Obasanjo, qu’est ce qu’il souhaite comme situation ».
Concernant la médiation entreprise par la CEDEAO et confiée à l’ancien président nigérian Olesegun Obasanjo, il a relevé de « nombreuses incertitudes » liées notamment à « l’entêtement » du président Wade.