Christopher Ngoyi Mutamba a été arrêté mercredi soir, le 21 janvier, alors qu’il se trouvait en terrasse avec des amis. Depuis, les autorités ont confirmé son interpellation, mais son lieu de détention reste inconnu, comme l’explique le secrétaire exécutif de la Ligue des électeurs, Sylvain Lumu : « Nous avons parcouru tous les lieux carcéraux et les services de sécurité de la ville de Kinshasa, [Il n’était] ni à Makala, ni à la prison militaire. Nous nous sommes rendus également dans les services de la police militaire des camps Kokolo et des camps Tshatshi. Nous ne l’avons toujours pas trouvé. Ça nous inquiète énormément. »
Résultat, Jean-Claude Katende, président de l'Association africaine pour la défense des droits de l'homme (Asadho), dénonce une campagne d’arrestations de ceux qui se prononcent contre le pouvoir en place : « Nous avons constaté que toutes les personnes qui critiquent les politiques du gouvernement de la République démocratique du Congo sont soit arrêtées, soit intimidées régulièrement. Et là nous avons l’exemple du bâtonnier Jean-Claude Muyambo, et le cas actuel notre ami Christopher Ngoyi. »
Jean-Claude Muyambo, président de la Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement, la Scod, ex-parti de la majorité passé à l’opposition, a été arrêté mardi dernier, tout comme quatre dirigeants de partis d’opposition interpellés à Goma, après une manifestation contre le projet de loi électorale.
Enfin l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, premier parti d’opposition) dénonce l’interpellation de trois responsables locaux, tout comme celles de trois de ses membres arrêtés à Butembo. Des arrestations en série qui inquiètent de plus en plus la société civile.
HRW dénonce la répression policière
Human Rights Watch critique en outre la répression des manifestations du début de semaine en RDC et demande à Kinshasa d’ « engager des poursuites contre les responsables » des ces violences. L’ONG dénonce « un recours à une force illégale et excessive pour réprimer les manifestations » de la part des forces de sécurité, comme l’explique Jean-Marie Fardeau, le directeur pour la France de HRW.
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