La rencontre aura lieu à Paris, au Quai d’Orsay à 15h00, en présence de plusieurs ministres du gouvernement, dont Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, et celui de la Défense, Jean-Yves Le Drian. L'avion d'Air Algérie avait à son bord 54 Français - y compris les binationaux - appartenant à 21 familles différentes, dont l'une a perdu 10 membres dans la catastrophe.
■ Serval sur les lieux du crash
C'est un drone d'observation de l'armée de l'Air française, un Reaper, qui a localisé la zone de l'épave dans la région de Gossi, au Mali, près de la frontière burkinabè. Un détachement héliporté venu de Gao s'y est ensuite rendu, à 2 heures du matin (heure de Paris) et a formellement identifié l'appareil.
« L'appareil a été clairement identifié malgré son état désintégré », précise un communiqué de l’Elysée, qui annonce également qu’un « détachement militaire français a été envoyé sur place pour sécuriser le site et recueillir de premiers éléments d'information ».
Un détachement terrestre de Serval est arrivé au petit matin pour sécuriser la zone, recueillir des éléments utiles à l'enquête ainsi que les corps des passagers. Le détachement de la Minusma est parti dans la nuit par voie routière. Il compte 120 militaires français, accompagnés de soldats néerlandais et maliens, et une trentaine de véhicules.
Les Français ont rapidement retrouvé l'une des boîtes noires de l'appareil qui va être acheminée dans la foulée à Gao. Les militaires français ont constitué une base logistique avancée à Gossi. Une équipe du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile, le BEA, et des légistes sont attendus sur place demain matin.
Ils découvriront les débris du vol qui s'étalent sur une surface limitée, de 300 mètres sur 300 mètres. Un espace de savane et de sable très difficile d'accès. Pour Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, le travail des enquêteurs s'annonce compliqué. Selon les autorités françaises, les corps seront acheminés à Gao pour y être identifiés .
Des délégations officielles se sont succédées. Le président burkinabè Blaise Compaoré, accompagné de la secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, Fleur Pellerin, est arrivé en premier. Plus tard dans l'après-midi, c'était au tour du chef de l'Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta et deux de ses ministres.
Le contact avec le vol AH 2017 a été perdu à 1 h 47 TU, jeudi, selon Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères. Soit une demi-heure après son décollage de Ouagadougou. L’avion avait décollé à 1 h 17 (TU) de la capitale burkinabè et devait atterrir à Alger à 4h10 TU.
Il y avait 118 personnes à bord, selon l'Elysée, qui a affirmé qu'il n'y avait « aucun survivant ». Dans les heures qui ont suivi le crash, le premier bilan faisait état de 116 passagers.
L’Elysée a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi que l’épave « désintégrée » de l’avion Air Algérie, qui s'est écrasé jeudi, a été localisée dans le nord du Mali, à proximité de la frontière avec le Burkina Faso. L’avion se trouve au Mali, près du village de Boulekessi, à cinquante kilomètres au nord de la frontière avec le Burkina Faso.
Cela confirme les informations délivrées par l’état-major du Burkina Faso, jeudi. Selon le général burkinabè Gilbert Diendiéré, qui coordonne la cellule de crise au Burkina Faso, les restes de l’avion sont complètement brûlés et des parties de corps ont été retrouvées. Il n’y aurait aucun survivant.
Ce sont des bergers, gardiens de troupeaux, qui ont informé les autorités. Ils disent avoir vu l’avion tomber, déjà en feu, avant de s’écraser. Peu d’information sur les circonstances de l’accident. Pour l’instant, aucune piste n’est écartée.■ France 2 diffuse les premières images du site du crash
Nos confrères de France 2 ont diffusé les premières images du site du crash, ce vendredi à la mi-journée, dans son journal de 13 Heures.
■ L’enquête est lancée
Une enquête a débuté pour connaître les causes du crash de l’avion d’Air Algérie. Elle associe les autorités de plusieurs pays concernés. « L'enquête sera conduite en concertation étroite avec les autorités maliennes, burkinabè, algériennes et espagnoles », a expliqué Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères.
L’accident s’étant produit au Mali, l’enquête de sécurité sera menée par Bamako. Elle se déroulera en trois étapes : recueil et préservation des données, examen et recherche, et une phase d'analyse et de conclusion.
■ Réunion de crise en France
Une réunion de crise - à laquelle ont assisté Manuel Valls, Laurent Fabius (ministre des Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (ministre de la Défense), Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Frédéric Cuvillier (Transports) - s'est tenue ce vendredi matin à l'Elysée. A sa sortie, le président français, François Hollande a confirmé qu'il n'y avait pas de survivant. Il a aussi ajouté qu'aucune hypothèse n'était pour l'instant écarté.
Même si la thèse de l'accident semble actuellement celle privilégiée par Paris. Frédéric Cuvillier a notamment indiqué que les autorités françaises écartaient « depuis le début la possibilité d'un tir depuis le sol, hautement improbable, voire impossible ». Une nouvelle réunion est prévue à l'Elysée demain, samedi, à 10 h locale.« Nous pensons que cet avion s'est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques », a déclaré ce vendredi matin Bernard Cazeneuve, le ministre français de l’Intérieur, interrogé par nos confrères de RTL. L’hypothèse météorologique est, selon lui «la plus probable ». Le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, a pour sa part estimé qu'il est « fort peu probable voire exclu qu'il y ait des survivants ».
Invité de l'édition spéciale de RFI ce vendredi matin, Jean Serrat, ancien commandant de bord et président du syndicat, confirme que l’hypothèse météorologique est une éventualité probable. « Cette saison de l’année est effectivement, du point de vue météo, la période la plus dangereuse. La température est à son maximum au sol et avec ces courants d’air chauds, de l’humidité remonte de l’Atlantique, tout le long de la Côte d’Ivoire », expose l’ancien pilote.
Cette humidité, en arrivant au-dessus d’un sol très chaud forme des nuages qui peuvent monter jusqu’à 15 kilomètres d’altitude. « D’après la photo satellite que j’ai vue, il y avait effectivement des cellules orageuses très actives entre Ouagadougou et Gao » , précise-t-il par ailleurs.
Par ailleurs, en signe de solidarité le Sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) qui devait commencer ce vendredi aux Comores a été reporté sine die par le président comorien suite au crash du vol AH 5017 « en signe de solidarité ». Pour rappel le président français, François Hollande avait annulé, jeudi soir, son voyage officiel prévu à la Réunion, Mayotte et aux Comores pour assister à ce rendez-vous.
■ 54 victimes françaises parmi les 118 passagers
Parmi les 118 passagers du vol AH 2017 figuraient 54 Français, selon les informations délivrées par l'Elysée, ce vendredi. Tous en transit, ils devaient arriver dans les villes de Paris, Marseille, Lyon ou encore Toulouse.
À Marseille, où sept passagers devaient arriver après avoir transité par Alger, les familles et proches des victimes ont été prises en charge par une cellule d'aide psychologique. « Il y avait sept personnes qui étaient à bord en correspondance, et elles auraient dû arriver à 10 h 40 ce matin. A priori, ce sont des adultes. Ces proches se sont rendus au bureau d’information pour voir si le vol était bien arrivé et c’est comme cela que l’on a pu les identifier pour s’occuper d’eux », a expliqué à RFI Thierry Assanelli, le directeur de la police de l'air et des frontières, en charge de la coordination à l'aéroport de Marseille.
Les militaires français, arrivés sur le lieu du crash la nuit dernière, ont commencé à recueillir les corps. La centaine de soldats que compte ce détachement, 60 éléments de la force Barkahane et 50 éléments de la Minusma la force onusienne sécurisent dans le même temps le site. Un périmètre autour des restes de l'avion a été mis en place pour éviter de «polluer le site», formule utilisée par les enquêteurs de la police. Elle signifie qu'aucun élément ne doit être retiré, déplacé ou évacué da la zone, les débris de l'appareil étant éparpillés sur un carré de 300 mètres de côté. Sur les premières vidéos et photos tournées par l'armée burkinabè, aucune pièce importante de l'avion n'est visible: l'appareil a été entièrement détruit.
Une équipe de la GTA, la gendarmerie des transports aériens, composée de 20 gendarmes et policiers français, quitte ce soir Paris pour rejoindre Gao. Ils seront ensuite transférés sur les lieux du drame pour mener l'enquête et commencer le travail d'identification des victimes. Les autorités françaises, si elles n'excluent aucune piste, s'oriente pour le moment vers la thèse de l'accident , conséquence des dures conditions climatiques.
■ Au Burkina Faso : la colère des proches des victimes
Un deuil national de quarante-huit heures a été décrété au Burkina Faso par le président Blaise Compaoré. Jérôme Bougouma, ministre burkinabè de la Sécurité, a affirmé que les autorités mettront « tout en œuvre pour faire la lumière » sur le crash.
Une cellule de crise a été ouverte à l'aéroport de Ouagadougou, où les proches et familles des 28 passagers burkinabè expriment leur colère, l'un d'entre eux accuse la compagnie Air Algérie d'avoir « abandonné » les familles des victimes.
■ Alger critiqué pour son silence
A Alger, le silence des autorités au cours de la journée de jeudi a été vivement critiqué. Il a fallu attendre 23 h pour que le ministre des Affaires étrangères algérien déclare : « Nous pouvons confirmer que l'avion s'est écrasé en territoire malien ».
Les autorités ont cependant précisé que des militaires algériens ont été envoyés sur place pour participer à la sécurisation du site.
■ L'avion appartenait à la compagnie Swiftair
L'avion MD-83 qui s'est écrasé dans la nord du Mali a été loué par la compagnie Air Algérie à la société espagnole Swiftair. Une compagnie créée en 1986, spécialisée dans les vols d'entreprises et la location de ses avions aux tours opérateurs et compagnies aériennes.
Elle dispose d’une trentaine d’avions et emploie 400 personnes. Elle n'avait jamais connu un tel accident. L’engin avait subi une révision générale deux jours avant l’accident lors d’une escale à Marseille, selon le directeur général de l’aviation Patrick Gandil.
■ A Beyrouth, confusion sur le nombre de victimes libanaises
Au Liban, la confusion règne sur le nombre exact de victimes libanaises du crash. Une partie des victimes possèdent en effet une double nationalité. L'ambassadeur du Liban au Sénégal a été dépêché à Bamako pour participer au suivi des opérations de recherche.
■ La déclaration de François Hollande, ce jeudi :
118 passagers étaient à bord de l’avion au moment du crash, selon un blian dressé par l'Elysée ce vendredi matin. Les autorités burkinabè ont rendu publique une liste des nationalités des victimes :
54 Français 28 Burkinabè 8 Libanais 6 Espagnols 6 Algériens 4 Allemands 2 Luxembourgeois 5 Canadiens 1 Camerounais 1 Belge 1 Egyptien 1 Suisse 1 Nigérien 1 Malien 1 Nigérian
Un numéro d'urgence a été mis en place par le ministère français des Affaires étrangères pour l'avion d'Air Algérie : +33 1 43 17 56 46