Dans cette première quinzaine du Mois d’avril 2023, trois événements marquent le devant de l’actualité dans notre pays, notre pauvre pays très tendu depuis que ce président-politicien pur et dur est à sa tête. Il s’agit de : l’inscription sur les listes électorales, cette visite-surprise d’Idrissa Seck chez Ousmane Sonko et, naturellement, cet appel de Mame Mbaye Niang et de son procureur, dont l’audience a été fixée avec une célérité qui en a surpris et inquiété plus d’un, seulement deux semaines après la décision prise en première instance, le 30 mars 2023.
Le président-politicien et son ministre de l’Intérieur ont enfermé l’inscription sur les listes électorales dans un petit mois, du 6 avril au 6 mai, au 2 mai d’ailleurs, les quatre jours restants étant réservés, je crois, aux éventuels contentieux. Si on enlève de ce mois les dimanches et autres jours fériés, il ne reste pas grand-chose aux primo-votants pour se faire inscrire, en tout cas en grand nombre. Ils ont aussi réduit au minimum, avec leurs préfets et sous-préfets, le nombre des commissions d’inscriptions. Ainsi, il n’a été prévu que quatre petites commissions pour Touba, considérée pourtant comme la ville la plus peuplée après la capitale nationale . Kaolack, grande ville du centre du pays n’a eu droit, elle aussi, qu’à une seule commission. Du moins, d’après les informations qui me sont parvenues de la ville dite de Mbossé.
Nos nombreux compatriotes de la diaspora sont confrontés, et à dessein, aux même difficultés. Les consulats de Paris, de Milan et d’autres villes d’Europe et du reste du monde auraient mis tout en œuvre pour faire le jeu du président-politicien et de son ministre de l’Intérieur qui lui convient parfaitement. Ici, comme à Touba, leur défaite cuisante est assurée. Ils ont malheureusement (pour eux) constaté, malgré les difficultés créées çà et là, un rush inhabituel, surtout de jeunes compatriotes vers les commissions d’inscriptions, déterminés vraiment à se faire inscrire, quitte à passer la nuit devant les lieux où sont implantées ces commissions, ou à s’y rendre dès l’aube, après le xëdd. Ce rush les a naturellement effrayés et ils mettent tout en œuvre pour en limiter les conséquences, c’est-à-dire, une inscription massive de primo-votants qui ne leur laisseraient aucune chance le 25 février 2024. C’est peut-être pour les divertir et les détourner un moment des commissions d’inscriptions, que la visite-surprise matinale de Ndaamal Kajoor a eu lieu.
Idrissa Seck chez Ousmane Sonko à l’aube et où il aurait prié ! C’est effectivement l’information qui a circulé et a fait la « Une » des journaux, le lendemain de la visite de ce 27 mars 2023. Information qui en a surpris et étonné plus d’un. Plus d’un qui se sont posé la question de savoir si l’information était avérée et si oui, quels pouvaient être les motifs de cette visité-surprise dont ont débattu le soir, nombre de radios et de télévisions. Des patriotes et sympathisants de Pastef se sont posé la même question et des observateurs avertis avaient peur que cette affaire ne les divertisse un moment et les éloigne des commissions d’inscriptions. Ce qui pouvait bien être un des objectifs de la fameuse visite. Les supposées propositions que mburu aurait faites à Ousmane Sonko commençaient à faire jaser.
C’était pour rassurer en particulier les jeunes patriotes et leur éviter de tomber dans toute manipulation, que j’ai fait publier une vidéo dès le lendemain, et de ma propre initiative. Je tenais à leur faire comprendre qu’Ousmane Sonko n’était quand même pas né de la dernière pluie et qu’il connaissait bien Idrissa Seck. Qui ne le connaît pas d’ailleurs dans ce pays, avec ses tortuosités et les nombreux scandales qu’il traîne ? Oui, les graves scandales qu’il traîne et, en particulier, sa gestion des fonds politiques de celui qui fut son « père » et ce fameux « Protocole de Reubeusse », qui laisse malheureusement nos compatriotes indifférents. Oui, ce très grave « Protocole de Reubeusse » qui est une réalité et pourrait entraîner de lourds déboires juridiques pour les deux acolytes, si nous vivions dans un pays de droit, donc dans une vraie démocratie .
Ses inconditionnels ont l’habitude de me couvrir d’injures des plus indécentes, chaque fois que j’aborde ces scandales dans mes écrits comme dans mes interventions devant des micros de radios ou sur des plateaux de télévisions. Je les renvoie, eux et tous ceux qui doutent encore de l’existence de ce scandaleux « Protocole », à ma contribution publiée notamment le 10 à L’Exclusif, les 10 et 11 janvier 2020 à WalfQuotidien, ainsi qu’à de nombreux sites. Elle avait pour titre « ‘’Protocole de Reubeusse’’ : nous sommes tous coupables ». Je lance un défi à tous ces inconditionnels : qu’ils m’opposent, au lieu d’injures, un seul argument qui remette en cause les preuves irréfutables que j’ai développées dans cette contribution ! Ou encore, que leur leader me traîne devant les tribunaux ! Je ne suis qu’un modeste membre de la famille de Kër Kumba amul ndey et une certaine justice ne me pardonnerait rien.
Ousmane Sonko n’est donc pas prêt à se laisser manipule par un tel individu, qui valse entre mburu, mburu ak soow et mburu, tout dépendant des circonstances et de ces intérêts du moment.
Je ne vois donc pas Ousmane Sonko s’entendre sur quoi que ce soit avec cet homme, surtout pas sur un hypothétique tête-à-tête avec le président-politicien. Tout, tout oppose les deux hommes qui n’ont vraiment rien à se dire. Ousmane Sonko en particulier, a d’autres préoccupations. Je rassure donc les jeunes patriotes et sympathisants de Pastef et leur conseille de continuer leur rush vers les commissions d’inscriptions, tout en gardant à l’esprit cette fameuse audience du 17 avril 2023.
Cette audience, fixée en fast-track à cette date, soulève énormément de questions. Après l’audience du 30 mars 2023, ce Mame Mbaye Niang avait remercié la justice d’avoir « lavé son honneur », de l’avoir « blanchi », ce qui était l’objet déclaré de sa plainte-bidon. Le lendemain, à la surprise générale, il annonce en conférence de presse qu’il a interjeté appel, avec son procureur, du jugement en première instance. Ce même procureur qui s’était empressé de corser le dossier contre Ousmane Sonko, en y ajoutant deux délits supposés : injures publiques et faux et usage de faux en écriture. Si je ne craignais pas qu’il m’envoie rapidement la DIC, je lui poserais, en profane, cette question : « De quoi je me mêle, dans cette affaire privée qui oppose deux citoyens devant être traités d’égal à égal devant la justice ? »
Pour revenir à l’incohérence de l’instrument Mame Mbaye Niang – il en est réellement un –, il s’empresse d’annoncer une seconde mi-temps et invite Ousmane Sonko à ne pas jubiler, son éligibilité n’étant point encore garantie. Donc, son honneur, si jamais il en a, n’était pas en jeu mais plutôt l’éligibilité d’Ousmane Sonko, que lui-même et ses éventuels commanditaires ne peuvent pas supporter. Il faudrait donc s’attendre à tout, y compris au pire que tout le monde craint, avec cette audience éclair du 17 avril 2023. Il serait, en effet, incompréhensible et insupportable pour tous ceux qui s’attachent à une justice indépendante, que le président de Pastef soit condamné, à l’issue de audience, à une peine qui l’élimine de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Ce serait vraiment trop, trop facile. Le condamner sur la base d’un lapsus, alors que le plaignant a fait la sourde oreille devant des accusations beaucoup plus graves ! Le condamner sur la base de ce lapsus, alors que pratiquement, tout le monde sait désormais que ce rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF) existe bel et bien, à commencer par lui-même et le Ministre de l’Économie et des Finances de l’époque ! Lui-même a fait plus que le reconnaître : il a déclaré publiquement qu’il « (a) exigé que le rapport soit publié ». Sans compter le livre de Birahim Seck qui l’accable et une sortie de Clédor Sène qui n’arrange rien, ni pour lui ni pour ses protecteurs. Je n’oublie pas cette autre sortie d’un compatriote dont je ne connais pas le nom et qu’une vidéo nous a présenté à côté de Yankhoba Diattara alors de l’opposition, de son camarade Papa Malick Ndour et Après Yankhoba Diattara, l’inconnu l’accusait gravement d’avoir soustrait du budget du PRODAC dix milliards au bénéfice de la Fondation « Servir le Sénégal » de la première grande dame. C’est pourquoi d’ailleurs, ajoutait-il, il les tient et les fait chanter, d’où son impunité.
Ce n’est pas tout : on se souvient aussi des révélations fracassantes de Cheikh Yérim Seck – toujours lui –, qui racontait qu’il tenait d’un ministre qui sortait d’un conseil des ministres, l’information que les jours de Mame Mbaye étaient comptés dans le gouvernement. Pourquoi ? Parce que, disait-il, ce jour-là, le président-politicien ne l’a pas raté. Il l’interrogeait sur un dossier, celui du PRODAC et lui posait des questions page après page. Et chaque fois que Mame Mbaye répondait, il rejetait sans état d’âme la réponse comme fausse.
Le président ne l’a pas raté ce jour-là mais ne l’a pas tout de suite renvoyé du gouvernement. Il le fera à quelques mois de l’élection présidentielle de février 2019, ne pouvant s’accommoder d’un ministre qui traîne une casserole aussi lourde. Donc, l’instrument Mame Mbaye Niang et ses éventuels commanditaires ferment les yeux et se bouchent les oreilles sur tout ce beau monde, pour ne s’en prendre qu’à un Ousmane Sonko, leur cible privilégiée, sur la base d’un simple lapsus.
Il convient de rappeler, enfin, que l’OFNAC a été saisi du même dossier et avait commencé à mener des enquêtes. Des enquêtes qui découvraient au fur et à mesure des choses peu recommandables, mais qui seraient tout d’un coup arrêtées net, pour des raisons sur lesquelles je ne m’étendrai naturellement pas ici moi, modeste membre de la famille de Kumba amul ndey.
Donc, on veut nous condamner aussi facilement Ousmane Sonko à une peine qui l’éliminerait, et faire table rase de ce que les 49 milliards du PRODAC sont devenus. Oui, 49 milliards au lieu de 29 ou de 36 parce que c’est le président-politicien lui-même qui nous apprend, dans son message à la Nation le 31 décembre 2015, ce qui suit : « Parallèlement, la mise en œuvre du Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC) se poursuit. Les DAC de Séfa, Itato, Keur Samba Kane et Keur Momar Sarr, mobilisent déjà 177 Groupements de producteurs ; 2.555 hectares sont mis en valeur et plus de 7000 emplois créés.
Pour 2016, 20 milliards additionnels seront investis dans le PRODAC. »
Je n’ai rien inventé, j’ai cité fidèlement, sans y ajouter ou en retrancher une seule virgule. Vingt milliards additionnels ! Oui, nous aurions préféré, à la place de cette plainte-bidon, qu’on nous éclaire sur ce que sont devenus les 49 milliards du PRODAC et son objectif de création de 300.000 emplois. Nous avons droit à cet éclairage, droit que nous reconnaissent la Constitution et la Loi 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code transparence dans la gestion des finances publiques.
Donc, le juge va-t-il ignorer toutes ces réalités, franchir le Rubicon et nous entraîner dans l’aventure en condamnant le président Ousmane Sonko à une peine qui l’élimine de l’importante élection du 25 février 2024 ? Le président de Pastef n’est quand même pas n’importe qui. Il draine derrière lui des centaines de milliers, peut-être des millions de compatriotes qui croient fermement en son projet.
Si on organisait aujourd’hui au Sénégal une sorte de référendum d’initiative partagée (RIP) avec comme question, « Seriez-vous d’accord avec une éventuelle/probable élimination de Monsieur Ousmane Sonko de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ? », la réponse serait majoritairement, très majoritairement négative. Il n’y a aucun doute à cela. Répondrait oui une minorité de Sénégalais qu’on trouverait parmi ceux et celles qui jouissent du pouvoir marron beige et d’autres qui, même hors de la coalition gouvernementale, craignent pour leurs positions du moment, parce qu’ayant une peur du njub, c’est-à-dire de la voie droite et transparente. S’y ajouterait une toute, toute minorité de compatriotes qui nourrissent une haine sourde contre Ousmane Sonko et son projet. Je pourrais en citer une bonne dizaine, qui ont du mal à cacher leur haine.
Les juges qui rendent la justice pour nous peuple et non pour faire plaisir à Massamba ou à Mademba, ne devraient donc pas ignorer royalement l’opinion du grand nombre et nous entraîner, par une certaine décision dont nul ne peut prévoir les conséquence sur la paix et la stabilité, dont notre pauvre pays a pourtant tant besoin, surtout par les temps qui courent.
Yal na ko fi Boroom bi def, te saxal ko fi ! Aaaaamiiiin !
Dakar, le 16 avril 2023
Mody Niang, de Kër Kumba amul ndey
Le président-politicien et son ministre de l’Intérieur ont enfermé l’inscription sur les listes électorales dans un petit mois, du 6 avril au 6 mai, au 2 mai d’ailleurs, les quatre jours restants étant réservés, je crois, aux éventuels contentieux. Si on enlève de ce mois les dimanches et autres jours fériés, il ne reste pas grand-chose aux primo-votants pour se faire inscrire, en tout cas en grand nombre. Ils ont aussi réduit au minimum, avec leurs préfets et sous-préfets, le nombre des commissions d’inscriptions. Ainsi, il n’a été prévu que quatre petites commissions pour Touba, considérée pourtant comme la ville la plus peuplée après la capitale nationale . Kaolack, grande ville du centre du pays n’a eu droit, elle aussi, qu’à une seule commission. Du moins, d’après les informations qui me sont parvenues de la ville dite de Mbossé.
Nos nombreux compatriotes de la diaspora sont confrontés, et à dessein, aux même difficultés. Les consulats de Paris, de Milan et d’autres villes d’Europe et du reste du monde auraient mis tout en œuvre pour faire le jeu du président-politicien et de son ministre de l’Intérieur qui lui convient parfaitement. Ici, comme à Touba, leur défaite cuisante est assurée. Ils ont malheureusement (pour eux) constaté, malgré les difficultés créées çà et là, un rush inhabituel, surtout de jeunes compatriotes vers les commissions d’inscriptions, déterminés vraiment à se faire inscrire, quitte à passer la nuit devant les lieux où sont implantées ces commissions, ou à s’y rendre dès l’aube, après le xëdd. Ce rush les a naturellement effrayés et ils mettent tout en œuvre pour en limiter les conséquences, c’est-à-dire, une inscription massive de primo-votants qui ne leur laisseraient aucune chance le 25 février 2024. C’est peut-être pour les divertir et les détourner un moment des commissions d’inscriptions, que la visite-surprise matinale de Ndaamal Kajoor a eu lieu.
Idrissa Seck chez Ousmane Sonko à l’aube et où il aurait prié ! C’est effectivement l’information qui a circulé et a fait la « Une » des journaux, le lendemain de la visite de ce 27 mars 2023. Information qui en a surpris et étonné plus d’un. Plus d’un qui se sont posé la question de savoir si l’information était avérée et si oui, quels pouvaient être les motifs de cette visité-surprise dont ont débattu le soir, nombre de radios et de télévisions. Des patriotes et sympathisants de Pastef se sont posé la même question et des observateurs avertis avaient peur que cette affaire ne les divertisse un moment et les éloigne des commissions d’inscriptions. Ce qui pouvait bien être un des objectifs de la fameuse visite. Les supposées propositions que mburu aurait faites à Ousmane Sonko commençaient à faire jaser.
C’était pour rassurer en particulier les jeunes patriotes et leur éviter de tomber dans toute manipulation, que j’ai fait publier une vidéo dès le lendemain, et de ma propre initiative. Je tenais à leur faire comprendre qu’Ousmane Sonko n’était quand même pas né de la dernière pluie et qu’il connaissait bien Idrissa Seck. Qui ne le connaît pas d’ailleurs dans ce pays, avec ses tortuosités et les nombreux scandales qu’il traîne ? Oui, les graves scandales qu’il traîne et, en particulier, sa gestion des fonds politiques de celui qui fut son « père » et ce fameux « Protocole de Reubeusse », qui laisse malheureusement nos compatriotes indifférents. Oui, ce très grave « Protocole de Reubeusse » qui est une réalité et pourrait entraîner de lourds déboires juridiques pour les deux acolytes, si nous vivions dans un pays de droit, donc dans une vraie démocratie .
Ses inconditionnels ont l’habitude de me couvrir d’injures des plus indécentes, chaque fois que j’aborde ces scandales dans mes écrits comme dans mes interventions devant des micros de radios ou sur des plateaux de télévisions. Je les renvoie, eux et tous ceux qui doutent encore de l’existence de ce scandaleux « Protocole », à ma contribution publiée notamment le 10 à L’Exclusif, les 10 et 11 janvier 2020 à WalfQuotidien, ainsi qu’à de nombreux sites. Elle avait pour titre « ‘’Protocole de Reubeusse’’ : nous sommes tous coupables ». Je lance un défi à tous ces inconditionnels : qu’ils m’opposent, au lieu d’injures, un seul argument qui remette en cause les preuves irréfutables que j’ai développées dans cette contribution ! Ou encore, que leur leader me traîne devant les tribunaux ! Je ne suis qu’un modeste membre de la famille de Kër Kumba amul ndey et une certaine justice ne me pardonnerait rien.
Ousmane Sonko n’est donc pas prêt à se laisser manipule par un tel individu, qui valse entre mburu, mburu ak soow et mburu, tout dépendant des circonstances et de ces intérêts du moment.
Je ne vois donc pas Ousmane Sonko s’entendre sur quoi que ce soit avec cet homme, surtout pas sur un hypothétique tête-à-tête avec le président-politicien. Tout, tout oppose les deux hommes qui n’ont vraiment rien à se dire. Ousmane Sonko en particulier, a d’autres préoccupations. Je rassure donc les jeunes patriotes et sympathisants de Pastef et leur conseille de continuer leur rush vers les commissions d’inscriptions, tout en gardant à l’esprit cette fameuse audience du 17 avril 2023.
Cette audience, fixée en fast-track à cette date, soulève énormément de questions. Après l’audience du 30 mars 2023, ce Mame Mbaye Niang avait remercié la justice d’avoir « lavé son honneur », de l’avoir « blanchi », ce qui était l’objet déclaré de sa plainte-bidon. Le lendemain, à la surprise générale, il annonce en conférence de presse qu’il a interjeté appel, avec son procureur, du jugement en première instance. Ce même procureur qui s’était empressé de corser le dossier contre Ousmane Sonko, en y ajoutant deux délits supposés : injures publiques et faux et usage de faux en écriture. Si je ne craignais pas qu’il m’envoie rapidement la DIC, je lui poserais, en profane, cette question : « De quoi je me mêle, dans cette affaire privée qui oppose deux citoyens devant être traités d’égal à égal devant la justice ? »
Pour revenir à l’incohérence de l’instrument Mame Mbaye Niang – il en est réellement un –, il s’empresse d’annoncer une seconde mi-temps et invite Ousmane Sonko à ne pas jubiler, son éligibilité n’étant point encore garantie. Donc, son honneur, si jamais il en a, n’était pas en jeu mais plutôt l’éligibilité d’Ousmane Sonko, que lui-même et ses éventuels commanditaires ne peuvent pas supporter. Il faudrait donc s’attendre à tout, y compris au pire que tout le monde craint, avec cette audience éclair du 17 avril 2023. Il serait, en effet, incompréhensible et insupportable pour tous ceux qui s’attachent à une justice indépendante, que le président de Pastef soit condamné, à l’issue de audience, à une peine qui l’élimine de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Ce serait vraiment trop, trop facile. Le condamner sur la base d’un lapsus, alors que le plaignant a fait la sourde oreille devant des accusations beaucoup plus graves ! Le condamner sur la base de ce lapsus, alors que pratiquement, tout le monde sait désormais que ce rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF) existe bel et bien, à commencer par lui-même et le Ministre de l’Économie et des Finances de l’époque ! Lui-même a fait plus que le reconnaître : il a déclaré publiquement qu’il « (a) exigé que le rapport soit publié ». Sans compter le livre de Birahim Seck qui l’accable et une sortie de Clédor Sène qui n’arrange rien, ni pour lui ni pour ses protecteurs. Je n’oublie pas cette autre sortie d’un compatriote dont je ne connais pas le nom et qu’une vidéo nous a présenté à côté de Yankhoba Diattara alors de l’opposition, de son camarade Papa Malick Ndour et Après Yankhoba Diattara, l’inconnu l’accusait gravement d’avoir soustrait du budget du PRODAC dix milliards au bénéfice de la Fondation « Servir le Sénégal » de la première grande dame. C’est pourquoi d’ailleurs, ajoutait-il, il les tient et les fait chanter, d’où son impunité.
Ce n’est pas tout : on se souvient aussi des révélations fracassantes de Cheikh Yérim Seck – toujours lui –, qui racontait qu’il tenait d’un ministre qui sortait d’un conseil des ministres, l’information que les jours de Mame Mbaye étaient comptés dans le gouvernement. Pourquoi ? Parce que, disait-il, ce jour-là, le président-politicien ne l’a pas raté. Il l’interrogeait sur un dossier, celui du PRODAC et lui posait des questions page après page. Et chaque fois que Mame Mbaye répondait, il rejetait sans état d’âme la réponse comme fausse.
Le président ne l’a pas raté ce jour-là mais ne l’a pas tout de suite renvoyé du gouvernement. Il le fera à quelques mois de l’élection présidentielle de février 2019, ne pouvant s’accommoder d’un ministre qui traîne une casserole aussi lourde. Donc, l’instrument Mame Mbaye Niang et ses éventuels commanditaires ferment les yeux et se bouchent les oreilles sur tout ce beau monde, pour ne s’en prendre qu’à un Ousmane Sonko, leur cible privilégiée, sur la base d’un simple lapsus.
Il convient de rappeler, enfin, que l’OFNAC a été saisi du même dossier et avait commencé à mener des enquêtes. Des enquêtes qui découvraient au fur et à mesure des choses peu recommandables, mais qui seraient tout d’un coup arrêtées net, pour des raisons sur lesquelles je ne m’étendrai naturellement pas ici moi, modeste membre de la famille de Kumba amul ndey.
Donc, on veut nous condamner aussi facilement Ousmane Sonko à une peine qui l’éliminerait, et faire table rase de ce que les 49 milliards du PRODAC sont devenus. Oui, 49 milliards au lieu de 29 ou de 36 parce que c’est le président-politicien lui-même qui nous apprend, dans son message à la Nation le 31 décembre 2015, ce qui suit : « Parallèlement, la mise en œuvre du Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC) se poursuit. Les DAC de Séfa, Itato, Keur Samba Kane et Keur Momar Sarr, mobilisent déjà 177 Groupements de producteurs ; 2.555 hectares sont mis en valeur et plus de 7000 emplois créés.
Pour 2016, 20 milliards additionnels seront investis dans le PRODAC. »
Je n’ai rien inventé, j’ai cité fidèlement, sans y ajouter ou en retrancher une seule virgule. Vingt milliards additionnels ! Oui, nous aurions préféré, à la place de cette plainte-bidon, qu’on nous éclaire sur ce que sont devenus les 49 milliards du PRODAC et son objectif de création de 300.000 emplois. Nous avons droit à cet éclairage, droit que nous reconnaissent la Constitution et la Loi 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code transparence dans la gestion des finances publiques.
Donc, le juge va-t-il ignorer toutes ces réalités, franchir le Rubicon et nous entraîner dans l’aventure en condamnant le président Ousmane Sonko à une peine qui l’élimine de l’importante élection du 25 février 2024 ? Le président de Pastef n’est quand même pas n’importe qui. Il draine derrière lui des centaines de milliers, peut-être des millions de compatriotes qui croient fermement en son projet.
Si on organisait aujourd’hui au Sénégal une sorte de référendum d’initiative partagée (RIP) avec comme question, « Seriez-vous d’accord avec une éventuelle/probable élimination de Monsieur Ousmane Sonko de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ? », la réponse serait majoritairement, très majoritairement négative. Il n’y a aucun doute à cela. Répondrait oui une minorité de Sénégalais qu’on trouverait parmi ceux et celles qui jouissent du pouvoir marron beige et d’autres qui, même hors de la coalition gouvernementale, craignent pour leurs positions du moment, parce qu’ayant une peur du njub, c’est-à-dire de la voie droite et transparente. S’y ajouterait une toute, toute minorité de compatriotes qui nourrissent une haine sourde contre Ousmane Sonko et son projet. Je pourrais en citer une bonne dizaine, qui ont du mal à cacher leur haine.
Les juges qui rendent la justice pour nous peuple et non pour faire plaisir à Massamba ou à Mademba, ne devraient donc pas ignorer royalement l’opinion du grand nombre et nous entraîner, par une certaine décision dont nul ne peut prévoir les conséquence sur la paix et la stabilité, dont notre pauvre pays a pourtant tant besoin, surtout par les temps qui courent.
Yal na ko fi Boroom bi def, te saxal ko fi ! Aaaaamiiiin !
Dakar, le 16 avril 2023
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