Tandis que dans le nord du Darfour des affrontements ont opposé cette semaine les rebelles du Mouvement pour la libération du Soudan (SLM) à l'armée soudanaise, dans le Sud, une milice pro-gouvernementale a continué sa campagne de destruction de villages. Au moins une vingtaine de bourgs ont été rayés de la carte poussant 40 000 personnes vers les camps de déplacés dans la région de Nyala. La mission conjointe ONU-UA, la Minuad, n'a pas été autorisée par les autorités à se rendre dans ces villages, ce qui a provoqué la colère de Washington.
Si la situation semble s'apaiser provisoirement, le porte-parole de la Minuad Christopher Cycmanick, ne cache pas l'impuissance de la communauté internationale. « Le problème qui se pose désormais, explique-t-il, c'est qu'il y a énormément de personnes déplacées en provenance de plusieurs villages au sud de la ville de Nyala. Une vingtaine de villages ont été victimes des agissements de cette bande qui se fait appeler 'Rapid Support Force'. Ajoutons qu'il y a aussi toujours des combats sporadiques avec l'un des mouvements rebelles. Et donc, les gens fuient les pillages et les destructions de villages qui se poursuivent ».
Les responsables politiques du Darfour sont eux aussi au bord de l'écœurement. Jeudi, le président de l'Autorité régionale du Darfour, Tijani el-Sissi a convoqué la presse pour dénoncer l'inaction des autorités soudanaises face aux bandes armées qui ont détruit les villages de la région de Nyala. Parmi la vingtaine de villages détruits, onze avait été reconstruits sous la supervision de l'autorité régionale du Darfour ces dernières années.
Source : Rfi.fr