Yaya Jammeh peut-il échapper à la Cpi ?

Après avoir fait exécuter 9 détenus condamnés à mort dont d’anciens éléments de sa sécurité et deux Sénégalais par son régime, le président gambien, Yaya Jammeh a plongé la communauté internationale dans la consternation et la tristesse. Les agissements de l’homme fort de Banjul ont fait le tour du monde. Pour le mettre hors d’état de nuire, des organisations de défense des droits de l’homme envisagent de commettre l’avocat sénégalais, Me Boucounda Diallo pour intenter une action contre, Yaya Jammeh auprès de la Cour pénale internationale. Les partisans d’une telle option peuvent-il arriver à leurs fins ?



En tout cas, l’indignation et le tapage des organisations de défense des droits de l’homme ont pousser les dirigeants du monde à ouvrir davantage les yeux sur ce qui se passe en Gambie. Depuis, longtemps les cris de détresse des opposants gambiens contre les tortures, les humiliations, les disparitions de personnes semblent passer dans l’oreille d’un sourd. Les dirigeants africains ont fermé leurs yeux. Pis, ils ont installé le siège de la Cour africaine des droits de l’homme en terre gambienne. Seules les Ong (Raddho, Amnesty international, etc.) ont été visibles sur le terrain de la contestation. Chez les politiques, c’était silence radio !

L’exécution de détenus condamnés à mort semble être une aubaine pour sortir les citoyens gambiens du bourbier. En tout cas, l’espoir est permis. Les réactions contre les agissements du président Jammeh fusent de partout. Lors de la marche organisée la semaine dernière par des organisations de défense des droits de l’homme devant le haut commissariat de la Gambie, Me Boucounta Diallo a dit être prêt à saisir la Cour pénale internationale (Cpi) pour statuer sur les « exécutions sommaires » de détenus condamnés à mort par le régime de Banjul.

Aux réactions de la société civile s’ajoutent celles des grandes puissances. Les Etats-Unis ont condamné, l’exécution des condamnés à mort et demandé à Yaya Jammeh d’arrêter la poursuite des exécutions. Les Allemands ont fait de même. « Je suis consterné par les informations selon lesquelles neuf personnes ont été exécutées en Gambie le week-end», a déclaré Markus Löning, le Commissaire du gouvernement fédéral pour les droits de l'homme dans un communiqué de presse. Markus Löning a réitéré l’opposition de son pays à la peine de mort, ceci après plusieurs manœuvres de la République fédérale visant à décourager Banjul d’exécuter des prisonniers.

Le terrain semble de plus en plus baliser pour faciliter une action contre Yaya Jammeh devant la Cpi. Et les révélations qui continuent de pleuvoir et portant sur de graves violations des droits de l’homme perpétrées par son régime vont certainement pousser la communauté internationale à surveiller davantage Banjul.


Lundi 3 Septembre 2012 03:00


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