Des mois et des mois de négociations. Priscilla Misihairabwi-Mushonga est fatiguée, mais la ministre zimbabwéenne de l'Intégration régionale est heureuse car son parti, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), s'est enfin mis d'accord avec celui de Robert Mugabe sur le projet d'une nouvelle Constitution.
« Pour la première fois, le peuple zimbabwéen a pu débattre ouvertement sur ce texte et ce processus politique, explique-t-elle. Alors on peut s'interroger sur le niveau de participation. Mais le fait est que le débat sur ces questions a lieu de manière ouverte et transparente au Zimbabwe. Après, c'est sûr que l'atmosphère doit encore changer pour que des élections libres et démocratiques aient lieu au Zimbabwe. »
Lovemore Mabhukhu, professeur de droit à l'université d'Harare, appelle lui à voter « non » au référendum qui aura lieu sur ce projet de Constitution. « Ce texte pose les mêmes problèmes que nous avons avec la Constitution actuelle, estime-t-il. Par exemple, le président garde presque tous ses pouvoirs, qui lui permettent de ne pas écouter les gens ! »
Pour Nicole Fritz, directrice du centre de soutien juridique en Afrique australe, ce projet de Constitution est encore trop conservateur. « Il y a une interdiction concernant le mariage,relate-t-elle. Deux personnes du même sexe ne peuvent pas se marier. Et puis la peine de mort a été conservée, même si désormais les femmes en sont exemptées et ne peuvent pas être condamnées à mort. »
Le ministre des Finances Tendai Biti et le ministre de la Justice ont assuré ce vendredi avoir écrit au Programme des Nations unies pour le développement en demandant des fonds. Si le gouvernement parvient à mobiliser les fonds nécessaires, le référendum sur ce projet de Constitution pourrait avoir lieu dès le mois de mars.
Source : Rfi.fr