Au plus fort des opérations, 5 500 hommes étaient mobilisés dans l'opération Serval, au Mali et dans la région. Serval aura conduit à l'élimination de près de 400 jihadistes, la destruction de 120 véhicules et la découverte de 220 tonnes de munitions. Mais sur ces quelque 400 jihadistes,hormis Abou Zeid et quelques responsables de second rang, peu de chefs de guerre ont été neutralisés.
Pour le général Vincent Guionie, numéro 2 des forces Serval, les principaux objectifs ont été atteints. « Les faits parlent. [Les jihadistes] ont reçu un rude coup. Ils ne sont plus en mesure d’envahir un pays. On en était là quand même l’an dernier », rappelle-t-il. Mais sur le terrain, l’ennemi n’est pas encore totalement neutralisé, concède-t-il. « Il reste encore des poches. Et comme le disait le ministre de la Défense, la lutte contre le terrorisme est une œuvre de longue haleine », insiste le général Vincent Guionie.
Après avoir maintenu 3 000 hommes pour sécuriser les élections présidentielle et législatives, Serval 3 se réorganise donc désormais pour porter tous ses efforts sur la lutte contre le terrorisme.
Réduction des effectifs
L'armée malienne et la Minusma doivent progressivement prendre le relais. Ce sont des troupes africaines présentes depuis le début, mais aussi de nouveaux arrivants sous casques bleus, comme des soldats chinois et hollandais. Environ 400 hommes pour chacun de ses deux contingents.
Côté français, il reste encore 900 hommes à Bamako, 1 400 à Gao, 60 à Kidal, 70 à Tessalit, une soixantaine à Tombouctou et Menaka. En tout, moins de 2 500 soldats. Paris s’est fixé pour objectif de réduire la présence française à 1 600 hommes à la mi-février puis un millier au printemps.
L'allègement a commencé par Kidal, avec le retour au Tchad de 150 hommes d'Épervier, puis le départ du détachement de chasse stationné à Bamako. Trois Mirage 2000, un ravitailleur et le personnel au sol, soit 200 hommes rentrés à Ndjamena fin décembre.
Le jour où François Hollande est devenu un chef de guerre
Ce 11 janvier 2013 à l’Élysée, le ton grave, la mine fermée, le président français annonce le déclenchement de l’opération Serval. Il en va, dit-il, de l’existence même de cet État ami, le Mali.
En l’espace d’un instant, François Hollande a pris tout le monde de court. Habituellement soupçonné de mollesse par ses détracteurs, le chef de l’État a révélé une facette de sa personnalité jusque-là inconnue, celle d’un homme capable de trancher dans le vif, de prendre rapidement une décision sur un sujet brûlant. Bref, d’apparaître comme un véritable chef de guerre. Même dans son entourage, certains paraissent surpris après coup. « Il s’est découvert un véritable intérêt pour la stratégie, les cartes, la tactique », expliquait récemment un de ses conseillers. Avant d’ajouter : « On peut dire que c’est désormais une passion ».
François Hollande va revêtir ce costume de chef de guerre une seconde fois quelques mois plus tard lorsque le 5 décembre, il lance l’opération Sangaris en Centrafrique. Mais alors que l'intervention au Mali avait été saluée par les observateurs et soutenue par l'opinion publique, le déploiement de soldats français en Centrafrique suscite questions et interrogations. L'évolution de la situation sur place fait de plus en plus douter les Français du bien-fondé de cette intervention.
Source : Rfi.fr