C’est ce qu’on appelle une fin de non-recevoir et le communiqué de Benno Bokk Yakaar est on ne peut plus clair : « Enlever le caractère pénal des infractions au bénéfice des seuls journalistes reviendrait à engendrer d’inacceptables inégalités des citoyens devant la loi », peut-on lire. La dépénalisation n’est donc pas « envisageable » pour Moustapha Diakhaté, le président du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale. « On n’a de leçon à recevoir de personne pour ce qui est de la liberté de presse au Sénégal et ce n’est pas à ces organisations de nous dire ce qu’on doit faire, s’est exclamé le député. L’insulte et la diffamation, ce ne sont pas des opinions, elles doivent être punies par la loi. »
Cette réaction suscite l’incompréhension du Synpics. Aly Fall, le porte-parole du syndicat des professionnels de l’information rappelle que le nouveau code de la presse ne prône pas l’impunité pour les journalistes puisque le texte prévoit de fortes amendes.
Paravent
« Ce qu’on dit simplement, c’est qu’il ne sert à rien de mettre un journaliste en prison. D’autres pays en Afrique l’ont fait, pourquoi pas nous », s’interroge le syndicaliste du Synpics.Aujourd’hui, nous nous demandons si le président Macky Sall, qui s’était pourtant personnellement engagé, n’est pas en train de se servir des députés comme paravent. Qu’il demande à sa majorité de voter le texte s’il en a la volonté politique. Il n’est pas trop tard », termine-t-il.
Source : Rfi.fr