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12ème législature: Macky installe son Assemblée de «rupture»

La 12ème législature s’installe ce lundi 30 juillet 2012, sous le signe de la «rupture», annoncée par le nouveau régime et ses alliés. 150 nouveaux députés dont 65 seulement de l’Apr, le parti du Président Macky Sall, vont revêtir leurs habits de parlementaires pour élire au perchoir, selon toute vraisemblance, un président n’étant pas issu de la formation politique du chef de l’Etat. Une nouveauté dans l’histoire d’une institution parlementaire qui consacre, pour la première fois aussi, l’entrée dans l’hémicycle de 64 femmes (soit 46% de l’effectif parlementaire).



12ème législature: Macky installe son Assemblée de «rupture»
Près d’un mois après les Législatives, la toute nouvelle Assemblée nationale élue dans la foulée de la deuxième alternance politique au sommet de l’Etat sénégalais prend fonction, ce lundi 30 juillet 2012. Cent cinquante députés sont appelés à endosser les charges de parlementaires, pour un mandat de 05 ans, afin de s’atteler aux tâches républicaines de vote des lois et de contrôle de l’action gouvernementale. Parmi ces 150 députés devant siéger à la chambre basse du Parlement, les 119 proviennent de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, un rassemblement hétéroclite de partis et de coalitions politiques ayant porté la candidature de l’actuel chef de l’Etat Macky Sall, au second tour de la présidentielle (25 mars). Principal leitmotiv de cette nouvelle législature devant donner au nouveau Président de la République les moyens parlementaires de l’exécution de sa politique de développement économique dite Yoonu Yokkuté : créer une assemblée de «rupture» par rapport à la pratique libérale précédente.

Bénéficiant en effet d’une majorité mécanique lors des deux dernières législatures (2001 et 2007), la mouvance présidentielle d’obédience wadiste avait fait adopter en plénière toutes les lois proposées par les Libéraux. L’Assemblée avait voté des lois dites «scélérates et anti-républicaines» qui avaient disqualifié la perception ordinaire de la représentation parlementaire. «Amendement Moussa Sy» en 2002 pour mettre fin à l’hégémonie du Ps sur les collectivités locales et instituer les délégations spéciales. «Loi Ezzan» pour amnistier les auteurs de crimes commis entre 1993 et 2004, principalement les meurtriers de juge constitutionnel Me Babacar Sèye, assassiné en 1993. «Loi Sada Ndiaye» pour ramener le mandat du Président de l’Assemblée de cinq à un an et «destituer» Macky Sall… «Loi Samba Bathily» pour légaliser la transhumance inter groupes et autre «Amendement Aminata Tall» pour reporter les Locales au mois de mars 2009.

Toutes ces lois avaient jeté le discrédit sur la représentation parlementaire, qualifiée à la limite d’institution marionnette au service de Me Wade, tout en écorchant fortement la fonction de députés dans l’opinion publique. Le désaveu total survint le 23 juin 2011, lorsqu’un sursaut populaire, marqué par des manifestations violentes devant le siège de l’Assemblée, à Dakar comme à l’intérieur du pays, poussa le gouvernement libéral et ses députés à retirer le projet de loi sur la vice-présidence. Un projet censé pérenniser le pouvoir des Wade, père comme fils, sur le Sénégal, selon l’opposition politique et la société civile.
LA LEGISLATURE DES NOUVEAUTES
La douzième législature qui vient de sanctionner cette forme de vie parlementaire, en octroyant 119 députés sur 150 à la coalition Bokk Yaakaar, entend consacrer l’avènement d’une assemblée de « rupture », si on se fie aux professions de foi des nouveaux détenteurs de la majorité. D’ailleurs, bien d’éléments concordants participent à relativiser le concept de majorité mécanique dans la nouvelle assemblée.

Bien que bénéficiant de 4 députés sur 5, Bokk Yaakaar est un ensemble composite de partis et de coalitions de partis politiques. Le parti au pouvoir, en l’occurrence l’Apr de Macky Sall, ne dispose au sein de la coalition que de 65 députés. Bien loin de la majorité qualifiée des 76 députés requis pour voter mécaniquement des lois labellisées strictement Apr. Dans cette nouvelle majorité forte de 119 députés, près de 54 ne font issus de la formation politique du président de la République. Le Ps d’Ousmane Tanor Dieng y compte 20 députés, Bennoo Siggil Senegaal (Afp de Niasse et autres alliés comme la Ld, le Pit, le Rnd) y détiennent 21 sièges, le Rewmi d’Idrissa Seck 10.

C’est dire à quel point la nouvelle chambre basse est appelée à être une assemblée de compromis pour Bennoo Bokk Yaakaar. Le premier écueil de la coalition n’ayant pas débouché sur une césure, avec la bataille du perchoir entre Cissé Lô de l’Apr et Moustapha Niasse de l’Afp, Macky Sall va mettre en route son assemblée dite de « rupture », sous l’œil avisé de ses alliés, de surcroît  des chefs de parti à forte carrure politique et au vécu parlementaire avéré.

Enfin, l’Assemblée de rupture annoncée devra consacrer l’avènement, au perchoir, d’un président ne faisant pas parti de la formation politique au pouvoir, en l’occurrence l’Apr de Macky Sall. Une nouveauté dans l’histoire d’une institution parlementaire qui concrétise, pour la première fois aussi, l’entrée dans l’hémicycle d’un nombre de femmes à nulle autre législature pareille. En gros, 64 femmes (soit 46% de l’effectif parlementaire) siégeront à la 12ème législature.
 
source: Sudonline


Lundi 30 Juillet 2012 - 10:35


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