Abiy Ahmed ne fait jamais dans la demi-mesure lorsqu'il s'agit de montrer son affection. Pour accueillir le président Issayas à l'aéroport, il a sorti le grand jeu : tapis rouge au pied de l'avion, youyous autour du chef érythréen, fanfare tonitruante. Et c'est avec ses éternelles lunettes d'aviateur qu'Abiy Ahmed a conduit lui-même son homologue, dans son 4x4 blanc, vers les visites officielles prévues toute la journée.
Il faut dire que les questions à régler restent nombreuses. Les quatre postes-frontières entre les deux pays sont toujours fermés, les territoires autrefois disputés n'ont toujours pas changé de mains et les hommes d'affaires éthiopiens butent toujours sur la bureaucratie policière d'Asmara. Après son Prix Nobel, Abiy Ahmed a donc voulu accueillir vite celui qu'il appelle son « camarade de paix » dans « sa deuxième patrie », comme il l'a dit sur Twitter.
Cela dit, ce qui est convenu concrètement entre les deux hommes depuis l'année dernière reste largement inconnu. Chaque rencontre bilatérale donne surtout lieu à des communiqués vagues. Selon le militant des droits de l'homme érythréen Samson Yemane, il s'agit surtout pour Abiy Ahmed d'empêcher son ombrageux homologue de retourner dans l'isolement et de tendre de nouveau le climat dans la région.
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