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Après Akinwumi Adesina :qui dirigera la Banque africaine de développement ? (Par Ousmane Gandhi BA)



Après Akinwumi Adesina :qui dirigera la Banque africaine de développement ? (Par Ousmane Gandhi BA)
Le 29 mai 2025, la Banque africaine de développement (BAD) marquera un tournant crucial en élisant son nouveau président. 
Après le mandat d'Akinwumi Adesina, qui a été salué pour ses initiatives en matière de développement économique, d'infrastructures et de lutte contre la pauvreté, l'heure est maintenant à l'examen des candidats à sa succession. 

La BAD ne se limite pas à un simple organe financier. 
Son rôle est de promouvoir le développement durable et de renforcer les capacités institutionnelles des pays africains. Alors que la compétition pour la présidence s’intensifie, les questions de diplomatie et de relations internationales prendront une place centrale. 
Les pays non africains, comprenant les partenaires traditionnels de l’Afrique, espèrent influencer le processus électoral en soutenant des candidats qui préservent leurs intérêts géopolitiques avec ceux de l'Afrique.

Cette élection du président de la BAD est un événement exceptionnel autant pour les États africains que pour la communauté internationale. 

Avec 54 pays africains membres de l’assemblée générale, le processus électoral s’inscrit dans un contexte de forte diplomatie et de géopolitique. 
En effet, les pays africains doivent non seulement choisir un leader qui répondra à leurs besoins économiques et sociaux, mais aussi naviguer dans un paysage où 27 pays non africains tenteront de jouer un rôle clé dans l’élection.
Les candidats à la présidence de la BAD proviennent de divers horizons et possèdent des CV impressionnants. 
Les experts s'accordent à dire que la compétition sera serrée et que les candidats devront prouver leur capacité à aborder des problématiques pressantes telles que le changement climatique, la pauvreté, et la croissance économique dans un environnement en perpétuelle évolution.

Cinq prétendants se sont officiellement déclarés, mais trois d'entre eux émergent comme de sérieux concurrents.

Les candidats  en lice
Samuel Munzele Maimbo (Zambie)
Samuel Munzele Maimbo, fort de l'appui de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), est un acteur clé dans cette élection. La SADC, qui regroupe 16 États membres (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Comores, République démocratique du Congo, Eswatini, Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles, République-Unie de Tanzanie, Zambie, Zimbabwe),et la Communauté de développement de l'Afrique australe , lui confère un soutien régional significatif. Maimbo a une solide expérience en finance publique et une connaissance approfondie des mécanismes de développement africains, des atouts qui pourraient jouer en sa faveur lors des débats stratégiques sur l'avenir de la banque.

Abbas  Mahamat Tolli (Tchad)
Abbas Mahamat Tolli représente le Tchad et bénéficie du soutien de la CEEAC (Communauté économique des États de l'Afrique centrale) composer de 11 pays membres  à savoir ( le Congo, la Rdc, la Rca, l’Angola, le Burundi, le Rwanda, la Guinée équatoriale, le Cameroun, Sao Tomé-et-Principe, le Gabon et le Tchad ).

La CEEAC, bien qu'incluant moins de pays que la SADC, offre un réseau cohérent d'appuis régionaux en faveur de sa candidature. Mais aussi les pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) est une confédération formée entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso qui sont sur le point de le soutenir. Tolli est reconnu pour ses compétences diplomatiques et son approche pragmatique face aux défis économiques de la région, faisant de lui un candidat redoutable.

Sidi Ould Tah (Mauritanie)
Avec une carrière riche et un vaste réseau tant dans les pays nord-africains qui sont sur de le soutenir mais aussi quelque pays membres de la CEDEAO comme la Côte d’Ivoire, la guinee conakry,et la guinee bisseau et la gambie, Sidi Ould Tah se positionne comme un candidat influent. Âgé et expérimenté, il a su forger des alliances stratégiques qui lui permettent d'accéder à un soutien étendu au-delà de la sphère de la BAD. Ce soutien extérieur pourrait constituer un atout majeur dans sa quête du poste suprême.

Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud) : une candidate unique 
Parmi les prétendants, Bajabulile Swazi Tshabalala, originaire d'Afrique du Sud et ancienne vice-présidente de la BAD chargée des finances, se distingue non seulement par son parcours remarquable, mais également par le fait qu'elle est la seule femme en lice. Son expérience approfondie en matière de financement des projets en Afrique et sa connaissance des mécanismes de la BAD en font une candidate respectée et pertinente dans cette élection.

Bien qu'elle n'ait pas le même niveau de reconnaissance que certains de ses concurrents, Tshabalala incarne un espoir en matière d'égalité des sexes et de diversité dans les instances décisionnelles africaines. Sa candidature soulève des questions importantes sur le rôle des femmes dans la gouvernance et le développement économique du continent.
Malgré son expérience, les chances de Bajabulile Swazi Tshabalala sont considérées comme moyennes, car elle fait face à des adversaires qui bénéficient souvent d'un soutien fort de leurs pays respectifs et de leur communauté économique régionale. La compétition est particulièrement intense, avec des candidats comme Amadou Hott du Sénégal et Samuel Munzele Maimbo de Zambie, qui sont eux-mêmes armés de réseaux solides et de programmes populaires.

Amadou Hott (Sénégal)
Une candidature à enjeux diplomatiques
Le candidat sénégalais. Amadou Hott, ancien ministre de l'Économie du Sénégal et ex-vice-président de la BAD, émerge comme un homme fort du paysage économique africain. Choisi par le nouveau régime du président Diomaye, sa candidature est perçue comme un symbole fort des ambitions diplomatiques du nouveau  gouvernement Sénégalais . 
le Sénégal cherche non seulement à renforcer sa voix au sein de cette institution, mais aussi à établir des alliances et à influencer les décisions qui auront un impact significatif sur l’avenir économique du continent
Les mois à venir seront cruciaux sur le poids diplomatique que pourrait avoir le Sénégal  dans le continent  africain qui aspire à se doter de leaders capables de relever les défis économiques et sociaux actuels. qui pourrait également renforcer la coopération entre les pays africains et attirer des investissements essentiels pour le développement.
Cette  candidature  de  Hott sera scrutée à la loupe par les 54  États membres de la Banque africaine de développement   et la communauté internationale sur  le poids diplomatique que pourrait avoir l'actuel président du Sénégal .

Considéré comme un véritable espoir pour l'économie africaine, Amadou Hott dispose d'une connaissance approfondie de la BAD et des enjeux qu'elle doit relever. Son expérience et sa compréhension des mécanismes de la banque le positionnent comme un candidat de choix pour poursuivre l'œuvre du président sortant. 
Ses partisans soulignent qu'il est le mieux placé pour continuer les réformes et les initiatives qui ont été mises en place durant le mandat d'Adesina.
Mais à l'approche de l'élection, la compétition s'intensifie entre les candidats. 
Les manœuvres diplomatiques se multiplient, et chacun devra faire preuve de persuasion et d'habileté politique pour s’assurer des soutiens déterminants. 
La capacité de chaque candidat à convaincre les États membres de leurs compétences et de leur vision sera essentielle.

Mais le candidat sénégalais Amadou Hott fait face à un défi de taille : l'absence d'un soutien fort et unifié de la part des pays membres de la CEDEAO. 
En effet, alors que Maimbo, Tolli et Ould Tah bénéficient d'un appui sous régionale solide, Hott devra, avec l’aide du gouvernement sénégalais et sa diplomatie, mobiliser les autres pays de la CEDEAO pour renforcer sa position.
Son succès dépendra de sa capacité à rallier ces nations autour de sa candidature. 
La CEDEAO, forte de ses 15 pays membres, pourrait constituer un bloc de soutien décisif qui lui permettrait de rivaliser efficacement avec des adversaires déjà bien ancrés dans leurs sous régions respectives. mais également en mettant en avant les intérêts collectifs de la sous-région. 
En transformant cette compétition en un enjeu de coopération sous régionale, il pourra crédibiliser sa candidature et mobiliser des soutiens essentiels.

Ousmane Gandhy Ba

Babou Diallo

Mercredi 12 Mars 2025 - 02:30


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