Deux jours après son investiture, Catherine Samba-Panza a choisi, comme elle l'avait promis, un Premier ministre au profil de technocrate. André Nzapayeké, 62 ans, est un ancien de la Banque africaine de développement, l'actuel vice-président de la Banque de développement des Etats d'Afrique centrale.
M. Nzapayeké n'était pas le candidat de la Seleka. La présidente a donc décidé de ne pas céder aux demandes de l'ex-rébellion. Pour autant, les leaders de cette dernière disent ce samedi soir accepter son choix. Après plusieurs appels téléphoniques de la présidence du Congo-Brazzaville, médiatrice dans la crise centrafricaine, la Seleka explique en effet ne pas vouloir constituer un blocage au processus de paix.
La question, c'est maintenant de savoir quel impact cette nomination aura sur les fortes violences qui secouent Bangui depuis le milieu de semaine, avec en moyenne une dizaine de morts chaque jour. Vendredi, un ancien ministre proche de la Seleka a été tué à coups de machettes par une foule en pleine capitale centrafricaine, à quelques mètres des soldats français de l'opération Sangaris.
Cette mort a ravivé les tensions entre communautés, avec des combats vendredi entre Seleka et éléments non coordonnés des milices chrétiennes anti-balaka. Des violences et des pillages qui se sont poursuivis ce samedi avec des tirs entendus dans le quartier de Miskine, non loin du centre, tout au long de l'après-midi.
■ PREMIERE DECLARATION DE M. ANDRÉ NZAPAYEKÉ
« Ma première réaction, c’est d’abord une grande fierté. Je me sens très honoré par cette décision de madame la chef de l’Etat. J'ai une pensée pour toutes les victimes de la longue crise que nous traversons ici, aux orphelins, aux veuves, aux veufs, aux pères et aux mères qui ont perdu des enfants et des parents.
Je pense que le moment est venu pour nous tous Centrafricains de tous bords pour qu’on s’assoie à table, qu’on retrousse nos manches et que l’on essaye de sortir notre pays de l’ornière. Je pense que je vais, dès le premier jour qui vient, commencer à prendre contact avec l’armée nationale déjà, les groupes armés et les autres groupes qui sont encore sceptiques.
Il faudrait que l’on se parle très rapidement pour ajuster nos actions. La prochaine action à mener, c’est vraiment le retour de tous les déplacés internes. Il faut qu’ils commencent à regagner leur domicile. Là, on a un certain nombre d’actions très claires auxquelles le gouvernement va s’attaquer dès la semaine prochaine. »
La version intégrale de l'entretien du nouveau Premier ministre centrafricain sera diffusée ce dimanche 26 janvier, sur l'antenne Afrique de RFI, à 4h44 et 6h43 (Temps universel, Paris moins une heure).
Source : Rfi.fr
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