Une colonne de Sangaris progressait ce lundi matin vers Batangafo pour une mission de reconnaissance décidée après les événements de la semaine dernière. Selon l'état-major français, alors qu'elle était en route au sud de la ville, la colonne a été violemment prise à partie par un groupe lourdement armé. Sangaris a riposté. Du coté de la Seleka, on accuse les soldats français d'avoir ouvert le feu les premiers sur dix éléments venus les accueillir, en en blessant cinq sur le champ. Des Français « appuyés par les anti-balaka », affirme même le colonel Adam Ali l'un des chefs Seleka de Batangafo.
Quoiqu'il en soit, les combats sont féroces. Ils ont duré toute la journée. Face à une centaine de combattants équipés d'armes antichars et de pick-up, les Français déploient deux chasseurs Rafales venus de Ndjamena et deux hélicoptères. Côté français, on dit ne déplorer aucun blessé. Côté Seleka, on avoue plusieurs morts et au moins une vingtaine de blessés et on dénonce une nouvelle fois « une violation flagrante de l'accord de cessation des hostilités de Brazzaville ».
Par ailleurs , selon la force Sangaris, deux soldats de la Misca originaires de RDC auraient été tués. Quant aux habitants de Batangafo, ils ont passés leur cinquième ou sixième nuit dans l'un des sites de déplacés improvisés en ville.
A Bambari, les civils, entre deux feux
A Bambari deuxieme ville de RCA, à 300 kilomètres au nord de Bangui, la situation securitaire est également toujours explosive. La ville est coupée en deux par le fleuve qui fait office de frontière entre anti-balaka et Seleka. Les accrochages sont réguliers entre les deux groupes et les attaques contre civils sont quotiennes. Cachés dans la brousse ou dans des camps, 40 000 personnes sont deplacées dans cette région. La plupart se regroupent dans des camps autour des bases de la forces africaines de la MISCA ou des militaires francais de la mission Sangaris, qui garantissent leur protection. Chaque jour, les soldats francais patrouillent dans la ville pour aller au contact de ces civils, pour les rassurer et les inciter à regagner leur domicile. Mais la peut est encore trop forte.
Le capitaine Bertrand et sa vingtaine d'hommes patrouillent dans un camp de Bambari et cherchent à rassurer les riverains. « Beaucoup de musulmans viennent consulter ici », explique un civil. Depuis des semaines, la deuxième ville de Centrafrique est déserte de part et d'autre du pont Walka. D'un côté du fleuve, les zones anti-balaka, de l'autre, les zones Seleka. Au milieu, trois camps, d'où 15 000 déplacés craignent de sortir de peur d'être tués, malgré la présence de la force française Sangaris. Le 16 juillet, l'attaque de l'évéché de la ville a fait une quarantaine de morts. Depuis règne un calme imprévisible, émaillé d'accrochages.
Source : Rfi.fr
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