Le Président Nigérian Monsieur Bola Tinubu effectue une visite d'État en France du 28 au 29 novembre. Une première en plus 24 ans.
Jean-Marie Bocquel envoyé spécial du Président français en Afrique a en charge la lourde responsabilité de redessiner une carte diplomatique française écornée sur le continent suite aux nombreux impairs et revers constatés. Il ambitionne sans doute de recoller les morceaux, mais ça ne sera pas facile.
Je me demande si le rapprochement entre la France et le Nigéria ne serait pas quelque part la preuve d'un revirement diplomatique spectaculaire dont l'objectif est essentiellement de contrecarrer le retrait devenu quasi inéluctable d'un pays phare le Sénégal de l'espace "françafricain".
La récupération en cours de pays jugés fragiles comme la Centrafrique et le Gabon et bientôt le Tchad rentrerait dans la stratégie.
J'espère aussi que cette quête d'une recomposition hypothétique d'un territoire géopolitique en lambeau ne mènera pas à des actions de déstabilisation de régimes en place.
Attention : le Nigeria ne devait pas un seul instant accepter de jouer les mauvais rôles en contribuant par exemple à la déstabilisation des pays de l'AES.
Une puissance nigériane sous tutelle même au plan symbolique serait mal perçue par l'opinion africaine. Le Nigéria est une nation qui compte et qui n'a pas droit à l'erreur.
L'intérêt de la France n'est pas dans cette volonté affirmée de maintenir des relations multilatérales disproportionnées avec tout un continent. Ce n'est pas de l'intelligence diplomatique encore moins de la sagesse.
Cette posture est tout simplement perçue comme la volonté d'une puissance en perte de vitesse qui cherche à utiliser l'aura de notre continent pour se repositionner au plan géopolitique. Ce que des Africains du 21e siècle, jeunes pour la plupart, instruits et fortement conscients des enjeux internationaux ne sauraient accepter
Ça la France ne veut pas encore le comprendre
Essayer de colmater les brèches par un contournement de la défiance des opinions par un adoubement de pays qui comptent comme l'Afrique du Sud le Maroc, le Nigeria et l'Ethiopie serait une erreur irréparable. C'est une évidence diplomatique.
Pourtant, l'équation française est simple à résoudre et consiste juste en un double retrait :
1- de ses bases militaires dont le maintien ne se justifie plus en considérant la capacité de Paris à les entretenir dans un contexte budgétaire tendu et en tenant compte de la nécessité pour les nations du monde de gérer leur question sécuritaire dans un cadre de multilatéralisme
2 -de la sphère monétaire du franc.
L'Afrique ne ferme ses portes à aucune nation, mais exige des relations de coopération d'État à État équilibrées à l'image de ce que font les Allemands, les Britanniques, les Espagnols et les Italiens.
Ces derniers travaillent dans la discrétion sans réelle présence militaire et font preuve d'une grande humilité.
Jean-Marie Bocquel envoyé spécial du Président français en Afrique a en charge la lourde responsabilité de redessiner une carte diplomatique française écornée sur le continent suite aux nombreux impairs et revers constatés. Il ambitionne sans doute de recoller les morceaux, mais ça ne sera pas facile.
Je me demande si le rapprochement entre la France et le Nigéria ne serait pas quelque part la preuve d'un revirement diplomatique spectaculaire dont l'objectif est essentiellement de contrecarrer le retrait devenu quasi inéluctable d'un pays phare le Sénégal de l'espace "françafricain".
La récupération en cours de pays jugés fragiles comme la Centrafrique et le Gabon et bientôt le Tchad rentrerait dans la stratégie.
J'espère aussi que cette quête d'une recomposition hypothétique d'un territoire géopolitique en lambeau ne mènera pas à des actions de déstabilisation de régimes en place.
Attention : le Nigeria ne devait pas un seul instant accepter de jouer les mauvais rôles en contribuant par exemple à la déstabilisation des pays de l'AES.
Une puissance nigériane sous tutelle même au plan symbolique serait mal perçue par l'opinion africaine. Le Nigéria est une nation qui compte et qui n'a pas droit à l'erreur.
L'intérêt de la France n'est pas dans cette volonté affirmée de maintenir des relations multilatérales disproportionnées avec tout un continent. Ce n'est pas de l'intelligence diplomatique encore moins de la sagesse.
Cette posture est tout simplement perçue comme la volonté d'une puissance en perte de vitesse qui cherche à utiliser l'aura de notre continent pour se repositionner au plan géopolitique. Ce que des Africains du 21e siècle, jeunes pour la plupart, instruits et fortement conscients des enjeux internationaux ne sauraient accepter
Ça la France ne veut pas encore le comprendre
Essayer de colmater les brèches par un contournement de la défiance des opinions par un adoubement de pays qui comptent comme l'Afrique du Sud le Maroc, le Nigeria et l'Ethiopie serait une erreur irréparable. C'est une évidence diplomatique.
Pourtant, l'équation française est simple à résoudre et consiste juste en un double retrait :
1- de ses bases militaires dont le maintien ne se justifie plus en considérant la capacité de Paris à les entretenir dans un contexte budgétaire tendu et en tenant compte de la nécessité pour les nations du monde de gérer leur question sécuritaire dans un cadre de multilatéralisme
2 -de la sphère monétaire du franc.
L'Afrique ne ferme ses portes à aucune nation, mais exige des relations de coopération d'État à État équilibrées à l'image de ce que font les Allemands, les Britanniques, les Espagnols et les Italiens.
Ces derniers travaillent dans la discrétion sans réelle présence militaire et font preuve d'une grande humilité.
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