Le maintien du dossier à Lille devrait permettre à l’instruction de conduire rapidement l’audition de Dominique Strauss-Kahn qui avait manifesté le souhait d’être entendu dès que son nom avait été prononcé dans cette affaire de proxénétisme aggravé. Actuellement, huit personnes sont dans le collimateur de la justice : trois responsables de l’hôtel Carlton de Lille, trois entrepreneurs, un commissaire de police et un avocat lillois. Outre les faits de proxénétisme aggravé en bande organisée, certains des mis en examen sont poursuivis pour escroquerie, abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux.
Deux puces bavardes
Toute l’affaire est partie de Belgique où l’arrestation, en octobre 2011, d’un Français surnommé « Dodo la saumure » a mis à jour un réseau qui fournissait des prostituées basées en Belgique à des clients du Carlton et à divers notables locaux. Depuis, le dossier prend une toute autre dimension avec la mention à plusieurs reprises du nom de Dominique Strauss-Kahn suite à la mise sous écrou, le 21 octobre, de Fabrice Paszkowski, un homme d’affaires et proche de l’ex-directeur du FMI. Lors de l’interpellation de Paszkowski, ce dernier a remis aux policiers deux puces téléphoniques. Ce sont ces dernières qui sont scrutées actuellement et où figurent plusieurs SMS en provenance de DSK. Une partie de leur contenu, publiée par Libération ce 10 novembre, est on ne peut plus clair : « J’emmène une petite faire les boîtes de Vienne le jeudi 14 mai. Ça te dit de venir avec une demoiselle ? », demande ainsi Dominique Strauss-Kahn à son ami en 2009. D’autres échanges pistent Dominique Strauss-Kahn jusque et y compris depuis Washington où, en 2010, il est à la tête du FMI. Suivis à la trace grâce à ces SMS, les déplacements de DSK serpentent ainsi de Madrid, à Miami, en passant par Paris, Gand, Vienne et Washington, toujours en « agréable compagnie » comme il s’en félicite auprès de son ami Paszkowski.
Qui paye ?
La participation de DSK à des parties fines en compagnie d’éventuelles prostituées ne constitue certes pas un délit en droit français. Mais ce qui intéresse au plus haut point les enquêteurs c’est de retrouver l’origine des fonds qui ont servi à financer les menus amusements de ces messieurs. Pour cela, les comptes de Fabrice Paszkowski et ceux de David Roquet, employé d’une filiale du groupe Eiffage et écroué lui aussi à Lille, sont examinés à la loupe. Pour les policiers il s’agit de savoir si les dépenses réglées par Fabrice Paszkowski et par David Roquet peuvent constituer un « recel d’abus de biens sociaux ». Cette éventualité est fermement rejetée par la société Eiffage, qui a découvert que 50 000 euros avaient été utilisés par David Roquet pour payer des prostituées et qui laisse l’entière responsabilité des choix qui ont pu être faits à ce dernier. Ce à quoi Roquet rétorque qu’Eiffage était parfaitement au courant de ces pratiques. De son côté, Fabrice Paszkowski affirme, lui, avoir réglé les dépenses engagées sur ses propres fonds. Interrogée sur l’affaire ce jeudi à la télévision, la candidate à la présidentielle Eva Joly, ancienne juge au pôle financier, a suggéré que la mise en examen de Dominique Strauss-Kahn pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire de l’hôtel Carlton n’était pas de l’ordre de l’improbable. A peine sorti du volet pénal de l’affaire d’agression sexuelle du Sofitel de New York, venant à peine d’échapper aux poursuites dans l’affaire Tristane Banon pour une autre affaire d’agression sexuelle prescrite, Dominique Strauss-Kahn entre peut-être encore une fois dans une zone de turbulence.
Source : RFI
Deux puces bavardes
Toute l’affaire est partie de Belgique où l’arrestation, en octobre 2011, d’un Français surnommé « Dodo la saumure » a mis à jour un réseau qui fournissait des prostituées basées en Belgique à des clients du Carlton et à divers notables locaux. Depuis, le dossier prend une toute autre dimension avec la mention à plusieurs reprises du nom de Dominique Strauss-Kahn suite à la mise sous écrou, le 21 octobre, de Fabrice Paszkowski, un homme d’affaires et proche de l’ex-directeur du FMI. Lors de l’interpellation de Paszkowski, ce dernier a remis aux policiers deux puces téléphoniques. Ce sont ces dernières qui sont scrutées actuellement et où figurent plusieurs SMS en provenance de DSK. Une partie de leur contenu, publiée par Libération ce 10 novembre, est on ne peut plus clair : « J’emmène une petite faire les boîtes de Vienne le jeudi 14 mai. Ça te dit de venir avec une demoiselle ? », demande ainsi Dominique Strauss-Kahn à son ami en 2009. D’autres échanges pistent Dominique Strauss-Kahn jusque et y compris depuis Washington où, en 2010, il est à la tête du FMI. Suivis à la trace grâce à ces SMS, les déplacements de DSK serpentent ainsi de Madrid, à Miami, en passant par Paris, Gand, Vienne et Washington, toujours en « agréable compagnie » comme il s’en félicite auprès de son ami Paszkowski.
Qui paye ?
La participation de DSK à des parties fines en compagnie d’éventuelles prostituées ne constitue certes pas un délit en droit français. Mais ce qui intéresse au plus haut point les enquêteurs c’est de retrouver l’origine des fonds qui ont servi à financer les menus amusements de ces messieurs. Pour cela, les comptes de Fabrice Paszkowski et ceux de David Roquet, employé d’une filiale du groupe Eiffage et écroué lui aussi à Lille, sont examinés à la loupe. Pour les policiers il s’agit de savoir si les dépenses réglées par Fabrice Paszkowski et par David Roquet peuvent constituer un « recel d’abus de biens sociaux ». Cette éventualité est fermement rejetée par la société Eiffage, qui a découvert que 50 000 euros avaient été utilisés par David Roquet pour payer des prostituées et qui laisse l’entière responsabilité des choix qui ont pu être faits à ce dernier. Ce à quoi Roquet rétorque qu’Eiffage était parfaitement au courant de ces pratiques. De son côté, Fabrice Paszkowski affirme, lui, avoir réglé les dépenses engagées sur ses propres fonds. Interrogée sur l’affaire ce jeudi à la télévision, la candidate à la présidentielle Eva Joly, ancienne juge au pôle financier, a suggéré que la mise en examen de Dominique Strauss-Kahn pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire de l’hôtel Carlton n’était pas de l’ordre de l’improbable. A peine sorti du volet pénal de l’affaire d’agression sexuelle du Sofitel de New York, venant à peine d’échapper aux poursuites dans l’affaire Tristane Banon pour une autre affaire d’agression sexuelle prescrite, Dominique Strauss-Kahn entre peut-être encore une fois dans une zone de turbulence.
Source : RFI
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