Trop, c’est trop. La nouvelle société civile du Congo a déclaré son ras-le-bol face aux exactions que subissent les RD-Congolais à Brazzaville. Au cours d’une conférence de presse ce samedi à Kinshasa, le président de cette structure, Jonas Tshiombela, a fustigé la passivité du gouvernement de Kinshasa. Une attitude incompréhensible selon lui.
Prenant à son compte les réactions au sein de l’opinion, Jonas Tshiombela a exigé que les dirigeants de RDC appliquent la réciprocité. « Nous ne demandons pas à ce que notre gouvernement viole les droits. Mais tous ces Congolais qui sont sur notre sol dans des conditions d’irrégularité, qu’ils soient reconduits immédiatement à la frontière. Il n’y a même pas d’explication à leur donner. Nous sommes inquiets, nous ne sommes pas protégés. Voilà pourquoi nous dénonçons la passivité de notre gouvernement », s’est emporté Jonas Tshiombela.
Par crainte de représailles, les ressortissants du Congo-Brazzaville, étudiants en tête, ont demandé d’être rapatriés dans leur pays. Près de 500 d’entre eux sont partis ce samedi. Le Premier ministre ainsi que beaucoup d’autres officiels étaient présents à l’embarquement pour s’assurer que le départ se passe dans le respect des droits humains.
« Les expulsions se poursuivent »
La Voix des sans voix, l'une des principales ONG de défense des droits de l'homme à Kinshasa, accuse le Congo-Brazzaville d'avoir expulsé de façon « barbare » des ressortissants de la République démocratique du Congo. La plupart sont accusés par Brazzaville de séjourner de façon irrégulière dans le pays, d'autre sont soupçonnés de banditisme. Mais selon l'ONG, au cours de cette opération baptisée « Mbata ya bakolo » (« La gifle des aînés », en lingala) et lancée le 3 avril, les forces de sécurités congolaises se seraient rendues coupables de violations des droits de l'homme.
Selon Kinshasa, plus de 1 300 Congolais de la RDC ont été expulsés en avril. Des rencontres entre autorités des deux pays ont eu lieu pour apaiser la situation. Mais selon la Voix des sans voix, les expulsions se poursuivent dans la violence. Lorette Misenga Kalubi est responsable communication de l'ONG :
« Il y a des gens qui ont subi des tortures, des viols, des extorsions de biens et des brimades. Plusieurs délégations rd-congolaises ont traversé le fleuve Congo pour Brazzaville à ce sujet et des échanges ont eu lieu entre les deux parties en vue d’arrêter ces expulsions. Curieusement, après toutes ces rencontres officielles, les expulsions se poursuivent avec des traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Les autorités congolaises ont parlé des gens qui étaient en séjour irrégulier. Curieusement, il y a même des gens qui avaient des documents valables qui ont été expulsés. Nous ne savons pas ce qui s’est caché derrière ces expulsions, mais nous demandons seulement à la République du Congo de cesser immédiatement ces expulsions. »
Source : Rfi.fr
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