Pourquoi le projet cyber-case ?
Le cyber-case est un projet sur lequel nous travaillons depuis 2009. Nous mettons de l’énergie et beaucoup d’activités là-dessus. Travaillant dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic), nous considérons globalement que le gap numérique est quelque chose qu’il fallait à l’époque combler au plus vite avant d’arriver à la révolution numérique qui est aujourd’hui un vécu quotidien pour tous les citoyens du monde entier. Et malheureusement, l’accès que vous et moi avons à la révolution numérique n’est pas le même pour ceux qui sont dans les zones rurales. Donc, c’est pour ça que nous sommes tombés amoureux du projet cyber-case dès qu’on a entendu parler de ce mot. Et nous nous sommes engagés pour qu’il puisse sortir de terre. Le cyber-case est une réalité pour Popenguine, et va l’être dans quelques mois pour Diakhao, en attendant que plusieurs autres zones rurales du Sénégal puissent en bénéficier.
Quelles sont les couches de la société que vous ciblez à travers ce projet ?
Alors, le cyber-case entre en droite ligne de ce que nous voulons faire pour la communauté dans le domaine des Tic, où nous avons quatre femmes qui sont chacune chef d’entreprise dans un champ précis. En tant que mères de famille, nous avons ciblé la communauté des jeunes Sénégalais, c’est-à-dire tous ces collégiens et élèves qui n’ont pas accès à l’ordinateur. Les gens pensent que l’internet est la révolution numérique. Mais les applications contenues dans un ordinateur peuvent offrir plusieurs opportunités. Et c’est cela le challenge d’Aiwa pour ces jeunes, de même que pour les femmes analphabètes ou alphabétisées. Il s’agit aussi, pour nous, de travailler pour l’accès des filles aux Tic à travers des stages de mathématiques pendant les vacances ou à l’occasion de la journée des filles dans les Tic qui est généralement organisée dans le monde entier en mai. A cette occasion, nous essayons de montrer aux jeunes filles qu’il faut juste rester concentré sur les sciences dans le but de pouvoir aller de l’avant parce que le monde du numérique est accessible aux femmes.
Par rapport aux opportunités du numérique, la plupart des jeunes des pays africains, dont le Sénégal, sont confrontés à un problème de chômage. Votre outil peut-il être un instrument pour faire face à cette question ?
Tout à fait. Par exemple, le cyber-case de Popenguine est un endroit où il y a cinq emplois qui ne sont pas supportés par un quelconque ministère. Ils sont pris en charge par les activités que génère le cyber-case. Et ces emplois sont durables et autonomes. Au-delà de tous ces aspects, nous développons aussi des emplois pendant la mise en place de l’infrastructure parce que le cyber-case, c’est aussi un bâtiment. Si vous prenez le projet de Diakhao que nous allons mettre en œuvre, beaucoup de jeunes de la localité vont y trouver leur compte. Les plans sont acquis. Et on devrait poser la première pierre incessamment au plus tard en décembre prochain. Donc, nous espérons que Diakhao aura le second cyber-case du Sénégal grâce à Aiwa, Tigo et Rich for change.
Les retombées de votre projet sont de quelle nature ?
Vous savez, quand vous donnez accès au numérique, vous impactez au moins de 11 % la participation au Pib dans la localité ou dans l’activité. Et cela, c’est l’Uit (Union internationale des télécommunications) qui le dit, de même que la Stratégie de croissance accélérée du Sénégal. De ce point de vue, l’impact est réel aussi bien dans les études en termes d’accroissement du taux de réussite des élèves dans les zones concernées, mais aussi sur la qualité des enseignements reçus. N’importe quel professeur peut quitter sa classe, exécuter une leçon donnée dans le cyber-case, où ils peuvent faire des Tp (Travaux pratiques) en science grâce au tableau interactif. Aiwa ne gagne pas de l’argent sur Popenguine ou Diakhao. Par contre, les communautés en tirent profit parce que des emplois sont créés sur place. A Diakhao, 600 personnes vont tourner autour de la construction du cyber-case, quatre marchés vont être attribués à des entrepreneurs et des entreprises locales. Au finish, le cyber-case sera géré par des jeunes de la localité. Et le plan de Diakhao est personnalisé par la mairie de Dakar en collaboration avec notre cabinet d’architecture. Le coût du projet va tourner autour de 61 millions de francs Cfa.
Etes-vous en collaboration avec l’Etat ou bien vous développez une initiative personnelle ?
Non, ce n’est pas une initiative personnelle. Nous avons trouvé le projet cyber-case dans l’Etat du Sénégal. Et c’était un mot sans contenu. A l’époque, nous avons eu la chance d’avoir une force de proposition de dire à l’Etat du Sénégal : «Laissez-nous tester l’expérience parce que nous savons ce que vous voulez mettre dans le projet.» Depuis lors, nous avons travaillé sur les cadrages et la mise en œuvre avec notre propre argent. A Popenguine, l’Etat du Sénégal a mis un local à notre disposition que nous avons équipé parce que nous croyons fermement que c’était un projet viable. A ce jour, les choses ont évolué. L’année dernière, nous avons reçu un accompagnement du Fonds de développement du service universel des télécommunications (Fdsut) de 12 millions de francs Cfa pour rééquiper le local. L’Etat a inscrit dans le Plan d’action d’urgence du Pse 20 mille cyber-cases à travers le Sénégal. Et nous espérons que cela pourrait déboucher sur un accord simple et pérenne entre l’Etat et le groupe privé que nous sommes.
A vous entendre parler, on a l’impression que l’Etat copie votre démarche ?
Non, il ne copie pas notre démarche. Il s’en inspire. Et je trouve que c’est très normal. Que le ministère de l’Enseignement supérieur veuille 14 Eno dans les régions du Sénégal, c’est tout à fait normal. Nous ne sommes pas positionnés dans les villes parce que la vie ne se limite ni à Dakar ni à Mbour. Pour nous, les villages ont besoin d’être accompagnés. Si l’Etat du Sénégal construit la ville numérique avec la Banque africaine de développement (Bad), nous pouvons, nous secteurs privés, faire des cyber-cases avec l’Etat dans les zones rurales.
Ne sentez-vous pas une présence de l’Etat dans «votre» domaine d’activités ?
Bien sur ! Elle viendra pour la simple raison que le besoin existe. Et je pense que, quand un projet est inscrit dans le Pse, c’est parce qu’il est très pris au sérieux. Présentement, si on regarde le Pse, l’Etat, dans sa projection, est en retard de 500 cyber-cases parce qu’il avait dit qu’en 2015, «il allait atteindre ce nombre». Et ça, beaucoup de gens ne s’y focalisent pas. Où en sommes-nous sur les exécutions prévues dans le Pse ? En ce qui nous concerne, nous sommes en avant de deux cyber-cases et nous espérons qu’il nous rejoindra bientôt. Le Fdsut est fortement présent à nos côtés, les communautés rurales également. La mairie de Diakhao nous a octroyé le terrain pour la construction du prochain cyber-case, le ministre des Télécommunications nous a reçus et a donné une instruction à son cabinet dans le but de voir la faisabilité de la collaboration avec l’Etat.
Vous investissez dans les zones rurales où le problème de l’accès à internet se pose souvent…
Nous avons des partenaires. Le projet cyber-case a été primé cette année comme étant un des deux lauréats du Tigo challenge pour l’entreprenariat. L’ayant gagné, nous pensons fortement que Tigo sera présent dans la mise en place gracieuse d’une connexion rapide, efficace et fiable. Sur Popenguine, nous sommes sur des options commerciales parce que nous travaillons avec une technologie très innovante, c’est-à-dire verte. Elle consiste à déployer toute une plateforme sur un seul et même ordinateur. Si l’Adie nous avait donné accès à la bande passante de l’Etat qui existe parce qu’utilisable, on aurait peut-être vécu une meilleure expérience de l’internet au niveau de Popenguine. Malheureusement, nous n’avons pas encore eu cet accompagnement avec l’Adie qui est membre du comité de gestion de Popenguine.
Pourquoi vous avez senti le besoin d’investir dans les campagnes ?
Parce qu’on est convaincu que le talent se trouve partout. Pour nous, il est aberrant qu’un talent meurt avant de s’être exprimé parce qu’il est trop distant de Dakar, n’a pas eu les mêmes opportunités que les élèves des établissements scolaires qui se trouvent en ville. Aujourd’hui, n’importe quel élève ou étudiant de Popenguine peut s’informer sur Campus France, sur les écoles et les métiers d’avenir, savoir ce qui se passe dans le monde. Et d’autres enfants ne peuvent pas le faire parce qu’ils sont loin des centres de décisions, leurs zones ne sont pas politiquement intéressantes. Nous, femmes d’Aiwa, nous considérons que l’information est un droit. Si vous prenez le Fdsut, normalement il est abondé par 3% du chiffre d’affaires des opérateurs du Sénégal que sont Expresso, Tigo et Orange. C’est une manne faramineuse. Ce chiffre d’affaires est utilisé pour 5% seulement dans les projets de Tic et télécommunications. Et le reste va à l’énergie ou à d’autres projets dont on ne connaît même pas les enjeux et les motivations.
Y a-t-il des contraintes auxquelles votre projet fait souvent face pour concrétiser ses ambitions ?
Oui, c’est clair qu’il y a des contraintes. La première, c’est de pouvoir trouver assez de partenaires. Il s’y ajoute que nous sommes obligés de choisir des communes plus ou moins urbanisées parce que nous voulons minimiser les coûts de notre projet. Imaginer que le Diakhao n’ait pas d’électricité, il faut donc être sur une base solaire. Notre plaidoyer, c’est de dire que l’Etat du Sénégal regarde bien le business-modèle, qu’il puisse profiter de l’expérience que nous avons déjà sur le sujet. Et notre objectif final, c’est d’avoir une délégation de services publics. A Abidjan, l’Etat n’agit plus pour lui-même. Il commet des privés qui font le travail à sa place sur des sujets qu’ils maîtrisent. Très bientôt, nous allons mettre en place «l’éducation aux médias des jeunes». C’est notre nouveau challenge pour 2016. Le projet va donc montrer à ces derniers comment exploiter les informations qui nous viennent de partout, résister à la propagande dans les journaux, la question du terrorisme, etc.
Le Quotidien
Le cyber-case est un projet sur lequel nous travaillons depuis 2009. Nous mettons de l’énergie et beaucoup d’activités là-dessus. Travaillant dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic), nous considérons globalement que le gap numérique est quelque chose qu’il fallait à l’époque combler au plus vite avant d’arriver à la révolution numérique qui est aujourd’hui un vécu quotidien pour tous les citoyens du monde entier. Et malheureusement, l’accès que vous et moi avons à la révolution numérique n’est pas le même pour ceux qui sont dans les zones rurales. Donc, c’est pour ça que nous sommes tombés amoureux du projet cyber-case dès qu’on a entendu parler de ce mot. Et nous nous sommes engagés pour qu’il puisse sortir de terre. Le cyber-case est une réalité pour Popenguine, et va l’être dans quelques mois pour Diakhao, en attendant que plusieurs autres zones rurales du Sénégal puissent en bénéficier.
Quelles sont les couches de la société que vous ciblez à travers ce projet ?
Alors, le cyber-case entre en droite ligne de ce que nous voulons faire pour la communauté dans le domaine des Tic, où nous avons quatre femmes qui sont chacune chef d’entreprise dans un champ précis. En tant que mères de famille, nous avons ciblé la communauté des jeunes Sénégalais, c’est-à-dire tous ces collégiens et élèves qui n’ont pas accès à l’ordinateur. Les gens pensent que l’internet est la révolution numérique. Mais les applications contenues dans un ordinateur peuvent offrir plusieurs opportunités. Et c’est cela le challenge d’Aiwa pour ces jeunes, de même que pour les femmes analphabètes ou alphabétisées. Il s’agit aussi, pour nous, de travailler pour l’accès des filles aux Tic à travers des stages de mathématiques pendant les vacances ou à l’occasion de la journée des filles dans les Tic qui est généralement organisée dans le monde entier en mai. A cette occasion, nous essayons de montrer aux jeunes filles qu’il faut juste rester concentré sur les sciences dans le but de pouvoir aller de l’avant parce que le monde du numérique est accessible aux femmes.
Par rapport aux opportunités du numérique, la plupart des jeunes des pays africains, dont le Sénégal, sont confrontés à un problème de chômage. Votre outil peut-il être un instrument pour faire face à cette question ?
Tout à fait. Par exemple, le cyber-case de Popenguine est un endroit où il y a cinq emplois qui ne sont pas supportés par un quelconque ministère. Ils sont pris en charge par les activités que génère le cyber-case. Et ces emplois sont durables et autonomes. Au-delà de tous ces aspects, nous développons aussi des emplois pendant la mise en place de l’infrastructure parce que le cyber-case, c’est aussi un bâtiment. Si vous prenez le projet de Diakhao que nous allons mettre en œuvre, beaucoup de jeunes de la localité vont y trouver leur compte. Les plans sont acquis. Et on devrait poser la première pierre incessamment au plus tard en décembre prochain. Donc, nous espérons que Diakhao aura le second cyber-case du Sénégal grâce à Aiwa, Tigo et Rich for change.
Les retombées de votre projet sont de quelle nature ?
Vous savez, quand vous donnez accès au numérique, vous impactez au moins de 11 % la participation au Pib dans la localité ou dans l’activité. Et cela, c’est l’Uit (Union internationale des télécommunications) qui le dit, de même que la Stratégie de croissance accélérée du Sénégal. De ce point de vue, l’impact est réel aussi bien dans les études en termes d’accroissement du taux de réussite des élèves dans les zones concernées, mais aussi sur la qualité des enseignements reçus. N’importe quel professeur peut quitter sa classe, exécuter une leçon donnée dans le cyber-case, où ils peuvent faire des Tp (Travaux pratiques) en science grâce au tableau interactif. Aiwa ne gagne pas de l’argent sur Popenguine ou Diakhao. Par contre, les communautés en tirent profit parce que des emplois sont créés sur place. A Diakhao, 600 personnes vont tourner autour de la construction du cyber-case, quatre marchés vont être attribués à des entrepreneurs et des entreprises locales. Au finish, le cyber-case sera géré par des jeunes de la localité. Et le plan de Diakhao est personnalisé par la mairie de Dakar en collaboration avec notre cabinet d’architecture. Le coût du projet va tourner autour de 61 millions de francs Cfa.
Etes-vous en collaboration avec l’Etat ou bien vous développez une initiative personnelle ?
Non, ce n’est pas une initiative personnelle. Nous avons trouvé le projet cyber-case dans l’Etat du Sénégal. Et c’était un mot sans contenu. A l’époque, nous avons eu la chance d’avoir une force de proposition de dire à l’Etat du Sénégal : «Laissez-nous tester l’expérience parce que nous savons ce que vous voulez mettre dans le projet.» Depuis lors, nous avons travaillé sur les cadrages et la mise en œuvre avec notre propre argent. A Popenguine, l’Etat du Sénégal a mis un local à notre disposition que nous avons équipé parce que nous croyons fermement que c’était un projet viable. A ce jour, les choses ont évolué. L’année dernière, nous avons reçu un accompagnement du Fonds de développement du service universel des télécommunications (Fdsut) de 12 millions de francs Cfa pour rééquiper le local. L’Etat a inscrit dans le Plan d’action d’urgence du Pse 20 mille cyber-cases à travers le Sénégal. Et nous espérons que cela pourrait déboucher sur un accord simple et pérenne entre l’Etat et le groupe privé que nous sommes.
A vous entendre parler, on a l’impression que l’Etat copie votre démarche ?
Non, il ne copie pas notre démarche. Il s’en inspire. Et je trouve que c’est très normal. Que le ministère de l’Enseignement supérieur veuille 14 Eno dans les régions du Sénégal, c’est tout à fait normal. Nous ne sommes pas positionnés dans les villes parce que la vie ne se limite ni à Dakar ni à Mbour. Pour nous, les villages ont besoin d’être accompagnés. Si l’Etat du Sénégal construit la ville numérique avec la Banque africaine de développement (Bad), nous pouvons, nous secteurs privés, faire des cyber-cases avec l’Etat dans les zones rurales.
Ne sentez-vous pas une présence de l’Etat dans «votre» domaine d’activités ?
Bien sur ! Elle viendra pour la simple raison que le besoin existe. Et je pense que, quand un projet est inscrit dans le Pse, c’est parce qu’il est très pris au sérieux. Présentement, si on regarde le Pse, l’Etat, dans sa projection, est en retard de 500 cyber-cases parce qu’il avait dit qu’en 2015, «il allait atteindre ce nombre». Et ça, beaucoup de gens ne s’y focalisent pas. Où en sommes-nous sur les exécutions prévues dans le Pse ? En ce qui nous concerne, nous sommes en avant de deux cyber-cases et nous espérons qu’il nous rejoindra bientôt. Le Fdsut est fortement présent à nos côtés, les communautés rurales également. La mairie de Diakhao nous a octroyé le terrain pour la construction du prochain cyber-case, le ministre des Télécommunications nous a reçus et a donné une instruction à son cabinet dans le but de voir la faisabilité de la collaboration avec l’Etat.
Vous investissez dans les zones rurales où le problème de l’accès à internet se pose souvent…
Nous avons des partenaires. Le projet cyber-case a été primé cette année comme étant un des deux lauréats du Tigo challenge pour l’entreprenariat. L’ayant gagné, nous pensons fortement que Tigo sera présent dans la mise en place gracieuse d’une connexion rapide, efficace et fiable. Sur Popenguine, nous sommes sur des options commerciales parce que nous travaillons avec une technologie très innovante, c’est-à-dire verte. Elle consiste à déployer toute une plateforme sur un seul et même ordinateur. Si l’Adie nous avait donné accès à la bande passante de l’Etat qui existe parce qu’utilisable, on aurait peut-être vécu une meilleure expérience de l’internet au niveau de Popenguine. Malheureusement, nous n’avons pas encore eu cet accompagnement avec l’Adie qui est membre du comité de gestion de Popenguine.
Pourquoi vous avez senti le besoin d’investir dans les campagnes ?
Parce qu’on est convaincu que le talent se trouve partout. Pour nous, il est aberrant qu’un talent meurt avant de s’être exprimé parce qu’il est trop distant de Dakar, n’a pas eu les mêmes opportunités que les élèves des établissements scolaires qui se trouvent en ville. Aujourd’hui, n’importe quel élève ou étudiant de Popenguine peut s’informer sur Campus France, sur les écoles et les métiers d’avenir, savoir ce qui se passe dans le monde. Et d’autres enfants ne peuvent pas le faire parce qu’ils sont loin des centres de décisions, leurs zones ne sont pas politiquement intéressantes. Nous, femmes d’Aiwa, nous considérons que l’information est un droit. Si vous prenez le Fdsut, normalement il est abondé par 3% du chiffre d’affaires des opérateurs du Sénégal que sont Expresso, Tigo et Orange. C’est une manne faramineuse. Ce chiffre d’affaires est utilisé pour 5% seulement dans les projets de Tic et télécommunications. Et le reste va à l’énergie ou à d’autres projets dont on ne connaît même pas les enjeux et les motivations.
Y a-t-il des contraintes auxquelles votre projet fait souvent face pour concrétiser ses ambitions ?
Oui, c’est clair qu’il y a des contraintes. La première, c’est de pouvoir trouver assez de partenaires. Il s’y ajoute que nous sommes obligés de choisir des communes plus ou moins urbanisées parce que nous voulons minimiser les coûts de notre projet. Imaginer que le Diakhao n’ait pas d’électricité, il faut donc être sur une base solaire. Notre plaidoyer, c’est de dire que l’Etat du Sénégal regarde bien le business-modèle, qu’il puisse profiter de l’expérience que nous avons déjà sur le sujet. Et notre objectif final, c’est d’avoir une délégation de services publics. A Abidjan, l’Etat n’agit plus pour lui-même. Il commet des privés qui font le travail à sa place sur des sujets qu’ils maîtrisent. Très bientôt, nous allons mettre en place «l’éducation aux médias des jeunes». C’est notre nouveau challenge pour 2016. Le projet va donc montrer à ces derniers comment exploiter les informations qui nous viennent de partout, résister à la propagande dans les journaux, la question du terrorisme, etc.
Le Quotidien
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