36 ans après avoir acquis une parcelle de terre, Daniel Arap Moi voit sa retraite perturbée. L’ancien président de 94 ans, qui a dirigé le Kenya d’une main de fer entre 1978 et 2002 et jouit toujours d’un certain prestige politique, s'est vu condamner vendredi 17 mai à rembourser une famille pour avoir acquis illégalement une partie de ses terres.
L’affaire commence en 1983. Arap Moi est au pouvoir et demande à ses services d’enregistrer sous son nom une parcelle de vingt-deux hectares située près d’Eldoret, dans la vallée du Rift. Il la revend vingt-quatre ans plus tard à la société Jaswant Rai.
Mais Noah Chelugui, chef local et propriétaire originel de cette terre grande comme seize terrains de football, affirme qu’elle lui appartient toujours. En 2014, il traîne en justice Daniel Arap Moi, Jaswant Rai et plusieurs institutions publiques.
Le plaignant meurt l’année suivante, mais sa veuve de 85 ans et son fils n’abandonnent pas. La haute cour d’Eldoret leur a finalement donné raison en condamnant Daniel Arap Moi à rembourser dix millions de dollars à la famille Chelugui, soit la valeur actuelle du terrain.
Ce n’est pas la première fois que l’ancien président est mis en cause dans une affaire foncière. Une procédure est d’ailleurs toujours en cours pour la vente d’un terrain de huit hectares à Nairobi. Une décision de justice est attendue et, vu le prix de l’immobilier dans la capitale, elle pourrait coûter cher au perdant.
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