Adama Barrow devra se conformer aux exigences de la coalition qui l'a porté au pouvoir : redistribuer les cartes en interne, récompenser les soutiens politiques et financiers. La nomination de Fatoumata Jallow Tambajang au poste de vice-présidente fait d'ores et déjà polémique. Cette militante historique de l'opposition a 68 ans. Or la Constitution limite l'âge de la présidence à 65 ans. « Le président donne un signal négatif en violant la Constitution », s'inquiète Ismaela Ceesay, chercheur en sciences politiques à l'université de Gambie. Et ce, « alors que le président entend faire respecter l'Etat de droit ».
A cela s'ajoutent les divisions internes. « La coalition est fragile, souligne un observateur de la vie politique gambienne. C'est déjà la quatrième fois que l'opposition tente de s'unir. Pour cette élection, ça a marché, mais les divisions internes entre fortes personnalités persistent », indique cet analyste. L'enjeu de l'armée Les nominations politiques de l'exécutif gouvernemental ne sont pas la seule préoccupation du nouveau chef d'Etat. Samedi, devant la presse, Adama Barrow a annoncé qu'Ousmane Badjie conserverait son poste de chef d'état-major de l'armée. Cette personnalité avait été nommée à cette fonction par Yahya Jammeh. Vu les divisions au sein de l'armée gambienne, il est impossible de changer tout un système d'un coup. « Ce serait très dangereux pour la nouvelle équipe de changer tous les chefs militaires, assure encore Ismaela Ceeasay. Cela pourrait créer des tensions au sein de l'armée. Il faut se rappeler que pendant ses vingt-deux ans de pouvoir, Yahya Jammeh a promu plusieurs officiers militaires, non pas sur la base de leurs compétences, mais sur leur loyauté. Tous ces gens étaient là pour servir les intérêts de Yahya Jammeh. Par ailleurs, la plupart de ces militaires sont des diolas : ils appartiennent au même groupe ethnique que le président Jammeh. »
Pour le chercheur, il est avant tout indispensable de ne pas créer de tensions au sein de l'armée : « Démettre du jour au lendemain toutes ces personnes pourrait créer encore plus d'instabilité au sein de l'armée. Ce doit donc être un processus graduel. Pour l'heure, l'armée est divisée. On ignore qui soutient qui. Il faut donc être extrêmement prudent, et mener une réforme de l'armée qui ne remette pas en cause notre sécurité nationale. » Renseignements : ne pas effacer les années Jammeh L'Agence nationale du renseignement (NIA) était l'outil répressif du régime de Yahya Jammeh. Cette institution a donc marqué négativement les esprits. Adama Barrow a indiqué vouloir changer son nom. Pour Ismaela Ceesay, cette mesure « ne suffit pas ». « Il faut en plus de cela changer l'institution et sa manière de fonctionner », affirme le chercheur.
Il faut notamment « mettre en place une commission chargée d'enquêter sur ses activités durant ces 22 dernières années. Comment était-elle organisée ? Qui faisait quoi ? Qui donnait des ordres ? etc. Je pense que le nouveau gouvernement doit enquêter sur tout cela. » Le directeur de cette agence, Yankuba Badjie, l'a dirigée plusieurs années. Or, il a été maintenu à son poste, ce qui ne manque pas d'étonner le chercheur : « J'étais vraiment surpris. Il était en poste au moment où la plupart des atrocités ont été commises. A l'heure où je vous parle, il pourrait bien être en train de détruire des preuves, parce qu'il a encore accès aux documents de l'époque Jammeh. La nouvelle équipe du président aurait dû nommer quelqu'un d'autre à cette fonction. Il faut enquêter sur les activités de cette agence afin de créer une institution plus performante et adaptée à son but d'origine. Car le but d'une agence de renseignement est d'assurer la sécurité nationale. »
A cela s'ajoutent les divisions internes. « La coalition est fragile, souligne un observateur de la vie politique gambienne. C'est déjà la quatrième fois que l'opposition tente de s'unir. Pour cette élection, ça a marché, mais les divisions internes entre fortes personnalités persistent », indique cet analyste. L'enjeu de l'armée Les nominations politiques de l'exécutif gouvernemental ne sont pas la seule préoccupation du nouveau chef d'Etat. Samedi, devant la presse, Adama Barrow a annoncé qu'Ousmane Badjie conserverait son poste de chef d'état-major de l'armée. Cette personnalité avait été nommée à cette fonction par Yahya Jammeh. Vu les divisions au sein de l'armée gambienne, il est impossible de changer tout un système d'un coup. « Ce serait très dangereux pour la nouvelle équipe de changer tous les chefs militaires, assure encore Ismaela Ceeasay. Cela pourrait créer des tensions au sein de l'armée. Il faut se rappeler que pendant ses vingt-deux ans de pouvoir, Yahya Jammeh a promu plusieurs officiers militaires, non pas sur la base de leurs compétences, mais sur leur loyauté. Tous ces gens étaient là pour servir les intérêts de Yahya Jammeh. Par ailleurs, la plupart de ces militaires sont des diolas : ils appartiennent au même groupe ethnique que le président Jammeh. »
Pour le chercheur, il est avant tout indispensable de ne pas créer de tensions au sein de l'armée : « Démettre du jour au lendemain toutes ces personnes pourrait créer encore plus d'instabilité au sein de l'armée. Ce doit donc être un processus graduel. Pour l'heure, l'armée est divisée. On ignore qui soutient qui. Il faut donc être extrêmement prudent, et mener une réforme de l'armée qui ne remette pas en cause notre sécurité nationale. » Renseignements : ne pas effacer les années Jammeh L'Agence nationale du renseignement (NIA) était l'outil répressif du régime de Yahya Jammeh. Cette institution a donc marqué négativement les esprits. Adama Barrow a indiqué vouloir changer son nom. Pour Ismaela Ceesay, cette mesure « ne suffit pas ». « Il faut en plus de cela changer l'institution et sa manière de fonctionner », affirme le chercheur.
Il faut notamment « mettre en place une commission chargée d'enquêter sur ses activités durant ces 22 dernières années. Comment était-elle organisée ? Qui faisait quoi ? Qui donnait des ordres ? etc. Je pense que le nouveau gouvernement doit enquêter sur tout cela. » Le directeur de cette agence, Yankuba Badjie, l'a dirigée plusieurs années. Or, il a été maintenu à son poste, ce qui ne manque pas d'étonner le chercheur : « J'étais vraiment surpris. Il était en poste au moment où la plupart des atrocités ont été commises. A l'heure où je vous parle, il pourrait bien être en train de détruire des preuves, parce qu'il a encore accès aux documents de l'époque Jammeh. La nouvelle équipe du président aurait dû nommer quelqu'un d'autre à cette fonction. Il faut enquêter sur les activités de cette agence afin de créer une institution plus performante et adaptée à son but d'origine. Car le but d'une agence de renseignement est d'assurer la sécurité nationale. »
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