De leur côté, les islamistes, voulant éviter tout de suite des affrontements, auraient reculé. Reculer pour mieux sauter ? La question est sur toutes les lèvres. Sur le terrain, le plan des combattants d'Aqmi, d'Ansar Dine, du Mujao et de Boko Haram qui se sont coalisés se dessine. Il s'agit en premier lieu de harceler l'armée malienne sur la ligne de front ; seconde étape : soit contourner les unités régulières en direction du sud, soit effectuer des opérations surprises sur un ou plusieurs autres fronts.
Face aux armées régulières, les combattants d'al-Qaïda opérent généralement par embuscade. Donc, pour éviter toute surprise, l'armée malienne affirme avoir pris ses dispositions. La hiérarchie militaire se réunira encore ce mardi. L'ordre donné aux troupes sur le terrain, est clair : défendre la patrie à tous prix. Et les moyens militaires existent, rappelle-t-on ici.
Le double jeu d'Ansar Dine
Les bons élèves de la négociation auprès du médiateur burkinabè et les mauvais garçons aux côtés d'Aqmi sur le terrain : alors qu'officiellement, le mouvement islamiste malien Ansar Dine doit prochainement retrouver le gouvernement à Ouagadougou pour de nouvelles discussions, ce même groupe armé joue la provocation.
Il y a quelques jours, le chef Iyad Ag Ghali promettait de renoncer au cessez-le-feu, accusant Bamako de ne jurer que par la guerre. Or, depuis ce week-end, Ansar Dine, avec ses associés d'Aqmi et du Mujao, ont déployé leurs hommes juste en face de Sévaré, à quelques dizaines de kilomètres seulement des troupes loyalistes maliennes.
Officiellement, pas de déclaration de guerre, juste une pression supplémentaire sur une armée qui a encore besoin de temps et de moyens pour se réorganiser.
Provocation aussi vis-à-vis de la communauté internationale : selon un diplomate sahélien, ce regroupement d'islamistes près de la zone de démarcation est un pied-de-nez fait aux pays engagés dans une future force internationale. Faute de présence aérienne disponible, les islamistes, Aqmi en tête, n'hésitent pas à se montrer en position de combat.
Mais à narguer et défier ainsi ses adversaires, Ansar Dine prend aussi le risque de perdre sa légitimité à la table des négociations.
Source : Rfi.fr
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