La Suisse n’avait sans doute pas besoin de cette nouvelle source d’affrontement avec l’Union européenne. Après les dossiers brûlants et toujours en attente des banques et des affaires fiscales, la voilà confrontée à un problème supplémentaire susceptible d’empoisonner ses relations avec l’Union européenne.
Le ministre suisse des Affaires étrangères, Didier Burkhalter, va dès ce lundi prendre le chemin des principales capitales, en commençant par Berlin, pour tenter d’apaiser la mauvaise humeur de ses partenaires.
Les réactions au scrutin ont en effet été des plus sévères. Des accords bilatéraux existants sur l’agriculture, le transport ou la recherche par exemple, sont d’ores et déjà sur la sellette. Le résultat sur le référendum a jeté un froid et Berne s’attend à ce que ces négociations en cours marquent le pas et pour bien longtemps.
Les changements sur le terrain n’interviendront donc pas du jour au lendemain. Les étrangers qui travaillent et habitent en Suisse, comme les frontaliers qui traversent chaque jour la frontière ne seront pas touchés. Seuls les éventuels nouveaux venus seront concernés par les restrictions à terme.
Par-dessus tout, la Suisse redoute de Bruxelles qu’elle invoque la clause guillotine qui signifierait à peu de choses près, une rupture de la coopération et une totale remise à plat des relations. Le gouvernement suisse est dans l’obligation de préparer une loi d’application des nouvelles normes touchant à l’immigration. Il va s’y résoudre, en essayant malgré tout de sauver la voie bilatérale.
Cette votation aura aussi des conséquences politiques directes à trois mois des élections européennes, explique notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet. On peut s’attendre à une multiplication des réactions très dures de la part des partis majoritaires au Parlement européen comme les conservateurs ou les socialistes par exemple. Ils sont déjà aux aguets face à la montée du vote populiste dans les sondages et ils craignent que la votation suisse vienne apporter des arguments supplémentaires aux partis hostiles à la construction européenne.
Source : Rfi.fr
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