Le problème est apparemment la passe autoritaire qui marquerait le dernier décret de Mohamed Morsi, lui conférant l'immunité contre la cour constitutionnelle, alors que l'Egypte s'apprête à s'embarquer dans la phase capitale de l'adoption d'une nouvelle constitution. La grande crainte est que les islamistes forcent la majorité silencieuse à renter dans le rang.
Ce danger existe vraiment. Même un libéral comme Mohamed el Baradei s'est exprimé pour dire que Morsi était un « nouveau Pharaon ». Mais Morsi ne montre aucun remords. C'est un vieux renard, qui a débordé les militaires et les vestiges de l'ère Moubarak par sa dernière performance sur Gaza, démontrant à Washington qu'il peut servir les intérêts occidentaux dans la région plus efficacement et de façon plus crédible que n'importe qui d'autre en Egypte.
Le conflit de Gaza a été transformé par Morsi en jeu d'échecs politico-diplomatique de première classe. Il a accouché d'un accord qui soulage les Etats-Unis et Israël. Mais tandis que le fer est encore chaud, il a également frappé pour consolider son emprise sur le pouvoir en émettant ce décret fatidique, calculant qu'il n'a désormais rien à craindre des militaires et des institutions de sécurité pro-américains.
Pour l'administration de Barack Obama, Morsi est devenu un cadeau de Dieu : il est un dirigeant légitime, démocratiquement élu, qui est prêt à favoriser l'agenda des Etats-Unis. Et, pour couronner le tout, il est aussi un islamiste. L'exemple de Morsi, en tant que collaborateur secret, encourage Washington à pousser les Frères à prendre également le pouvoir en Syrie - ainsi qu'en Jordanie, Inch Allah !
Morsi a vraiment excellé. Il a même conclu avec le FMI un ensemble de mesures de sauvetage de 4,2 milliards de dollars pour l'économie égyptienne - avec les compliments d'Obama, bien sûr ! En outre, il a dans sa cagnotte 2 milliards de dollars de la part du Qatar et de la Turquie, chacun. Seuls les Saoudiens gardent une distance prudente.
Mais pour s'affermir, Morsi doit d'abord se défaire du défi bruyant que pose la Nouvelle Gauche. Comment il y parviendra reste à voir ! Aura-t-il du sang sur les mains lorsque tout cela sera fini ?
Cela laisse aussi l'administration Obama avec des moments angoissants à venir. Obama a besoin une fois encore de comprendre quel est le « bon côté de l'histoire » en Egypte. Morsi est une prise de premier choix - trop rare pour la laisser filer. D'un autre côté, s'il remporte de façon décisive cette tranche de révolution à Tahrir, l'islamisme sera irrésistiblement en marche dans la région. Et l'ironie est que Morsi aura amoché de façon irréparable le groupe électoral qui aurait dû constituer les « alliés naturels » des Etats-Unis - les libéraux, les centristes, les laïcs, etc.
M. K. Bhadrakumar (M K Bhadrakumar a servi en tant que diplomate de carrière dans les services extérieurs indiens pendant plus de 29 ans. Ses affectations incluent l'Union Sovétique, la Corée du Sud, le Sri Lanka, l'Allemagne, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Ouzbékistan, le Koweït et la Turquie).
Ce danger existe vraiment. Même un libéral comme Mohamed el Baradei s'est exprimé pour dire que Morsi était un « nouveau Pharaon ». Mais Morsi ne montre aucun remords. C'est un vieux renard, qui a débordé les militaires et les vestiges de l'ère Moubarak par sa dernière performance sur Gaza, démontrant à Washington qu'il peut servir les intérêts occidentaux dans la région plus efficacement et de façon plus crédible que n'importe qui d'autre en Egypte.
Le conflit de Gaza a été transformé par Morsi en jeu d'échecs politico-diplomatique de première classe. Il a accouché d'un accord qui soulage les Etats-Unis et Israël. Mais tandis que le fer est encore chaud, il a également frappé pour consolider son emprise sur le pouvoir en émettant ce décret fatidique, calculant qu'il n'a désormais rien à craindre des militaires et des institutions de sécurité pro-américains.
Pour l'administration de Barack Obama, Morsi est devenu un cadeau de Dieu : il est un dirigeant légitime, démocratiquement élu, qui est prêt à favoriser l'agenda des Etats-Unis. Et, pour couronner le tout, il est aussi un islamiste. L'exemple de Morsi, en tant que collaborateur secret, encourage Washington à pousser les Frères à prendre également le pouvoir en Syrie - ainsi qu'en Jordanie, Inch Allah !
Morsi a vraiment excellé. Il a même conclu avec le FMI un ensemble de mesures de sauvetage de 4,2 milliards de dollars pour l'économie égyptienne - avec les compliments d'Obama, bien sûr ! En outre, il a dans sa cagnotte 2 milliards de dollars de la part du Qatar et de la Turquie, chacun. Seuls les Saoudiens gardent une distance prudente.
Mais pour s'affermir, Morsi doit d'abord se défaire du défi bruyant que pose la Nouvelle Gauche. Comment il y parviendra reste à voir ! Aura-t-il du sang sur les mains lorsque tout cela sera fini ?
Cela laisse aussi l'administration Obama avec des moments angoissants à venir. Obama a besoin une fois encore de comprendre quel est le « bon côté de l'histoire » en Egypte. Morsi est une prise de premier choix - trop rare pour la laisser filer. D'un autre côté, s'il remporte de façon décisive cette tranche de révolution à Tahrir, l'islamisme sera irrésistiblement en marche dans la région. Et l'ironie est que Morsi aura amoché de façon irréparable le groupe électoral qui aurait dû constituer les « alliés naturels » des Etats-Unis - les libéraux, les centristes, les laïcs, etc.
M. K. Bhadrakumar (M K Bhadrakumar a servi en tant que diplomate de carrière dans les services extérieurs indiens pendant plus de 29 ans. Ses affectations incluent l'Union Sovétique, la Corée du Sud, le Sri Lanka, l'Allemagne, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Ouzbékistan, le Koweït et la Turquie).
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