Le Sénégal est réputé pays stable et constitue un havre de paix comparé à certaines zones d’Afrique notamment dans la communauté ouest africaine. Toutefois, il a eu à connaitre des soubresauts qui ont quel que peut griser cette réputation. En effet, les évènements de 1968 et de 1988 sont souvent cités comme de sinistres moments où une violence exacerbée des populations qui font face à des forces de sécurités notés. Juin 2021 est aussi à inscrire dans ce registre.
Toutefois parmi ces moments de crise aiguë de la démocratie sénégalaise, comparativement à la virulence, à l’étendue des dégâts des manifestations par rapport à ceux des derniers jours, nous nous focalisons sur 1988.
L'annonce des premiers résultats des élections présidentielle et législatives de 1988 avait fait sortir les étudiants dans la rue. Ils se heurtent aux forces de l'ordre. Des affrontements d’une rare violence dans les rues sont enregistrés. En conséquence, l'état d'urgence est décrété à Dakar, Abdoulaye Wade est arrêté ainsi que plusieurs dirigeants politiques. Ils seront traduits devant la Cour de sûreté de l'État dans les jours qui suivent. Retour sur le 29 février 1988.
Au cours de la campagne électorale, le président d’alors, Abdou Diouf et sa politique "d'austérité" ont été la cible des critiques de l'opposition et de nombreux incidents, imputés aux militants du Parti Démocratique Sénégalais (PDS). Le scrutin a donné lieu à des résultats fortement contestés. Abdou Diouf obtient 73,2% des suffrages à l'élection présidentielle et Abdoulaye Wade près de 25 %. Au Parlement, le Parti socialiste ne laisse que 17 sièges sur les 120 aux libéraux qui est le seul parti d'opposition représenté. Malgré l'avis contraire d'observateurs internationaux, l'opposition conteste la régularité du scrutin.
Cependant, le président Diouf affirme qu'il n'est pas question de remettre en cause la démocratie pluraliste mais reproche à l'opposition une «manipulation [...] de la jeunesse à des fins politiciennes ».
À l’issue des élections présidentielles et législatives du 27 février 1988, les manifestants, n’ayant pas accepté la victoire d’Abdou Diouf sur l’opposant Abdoulaye Wade ont détruit tout sur leur passage. Le directeur du Cesti (Centre des études des sciences et techniques de l’information) de témoigner sur son compte Facebook : «des bâtiments administratifs ont été détruits et incendiés, 80 bus de la SOTRAC endommagés, cabines de téléphone cassées, voitures du gouvernement ou de l’administration immatriculées service officiel (SO) ou établissement public (EP) vandalisées».
Mamadou Ndiaye en réaction de ceux qui estiment les violences de ce mois de mars ont été plus ravageurs et macabres, de souligner : «des stations d'essence incendiées, magasins et boutiques ont été pillés, maisons des militants et individus proches du Parti socialiste ou du pouvoir ont été attaquées».
Contrairement à Macky Sall, pour une sortie de crise, Abdou Diouf avait pris des mesures hardies pour l'apaisement du climat social. "Levée de l’État d'urgence, dépôt d’une loi d’amnistie à l’endroit des personnes arrêtées, concertation avec le leader de l'opposition , modification du code électoral, rétablissement du poste de Premier ministre, nomination de cinq membres de l'opposition dans le gouvernement de majorité élargie". Pour le Parti démocratique sénégalais : Abdoulaye Wade, Ousmane Ngom, Aminata Tall, Jean Paul DIAS. Pour le Parti de l'Indépendance et du travail, Amath Dansokho.
Les manifestations qui ont déclenché le 3 mars dernier suite à l’arrestation du leader du parti Pastef, les Patriotes se sont étendues sur tout le territoire national à l’exception de quelques localités dont Matam. Ils ont occasionné 10 morts selon la Croix rouge, et des milliards partis en fumée à travers les scènes de pillages, de vandalisme de grands commerces, de stations de carburant, de véhicules et autres biens publics et privés. Le calme est revenu ce lundi après-midi à la suite de la libération du leader de l’opposition. En effet, il a bénéficié d’une liberté surveillée.
Dans son discours imposé par la situation actuelle du pays, marquée par des violences inouïes, le chef de l'État Macky Sall a promis "d'user de tous ses pouvoirs pour un retour au calme et à la sérénité ". A cet effet, il a décidé de venir en aide aux familles endeuillées et facilitera l’accès aux soins des blessés. Et de d'annoncer une réorientation dans les meilleurs délais des allocations budgétaires pour améliorer de façon substantielle et urgente les réponses aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entreprenariat et au secteur informel.
Ces mesures du Président Sall seront-elles suffisantes pour décrisper le climat social d'autant plus que ceux qui attendaient la libération des personnes arrêtées lors des manifestations sont restées sur leur fin.
Toutefois parmi ces moments de crise aiguë de la démocratie sénégalaise, comparativement à la virulence, à l’étendue des dégâts des manifestations par rapport à ceux des derniers jours, nous nous focalisons sur 1988.
Les élections de février 1988 ont mis le feu aux poudres
L'annonce des premiers résultats des élections présidentielle et législatives de 1988 avait fait sortir les étudiants dans la rue. Ils se heurtent aux forces de l'ordre. Des affrontements d’une rare violence dans les rues sont enregistrés. En conséquence, l'état d'urgence est décrété à Dakar, Abdoulaye Wade est arrêté ainsi que plusieurs dirigeants politiques. Ils seront traduits devant la Cour de sûreté de l'État dans les jours qui suivent. Retour sur le 29 février 1988.
Au cours de la campagne électorale, le président d’alors, Abdou Diouf et sa politique "d'austérité" ont été la cible des critiques de l'opposition et de nombreux incidents, imputés aux militants du Parti Démocratique Sénégalais (PDS). Le scrutin a donné lieu à des résultats fortement contestés. Abdou Diouf obtient 73,2% des suffrages à l'élection présidentielle et Abdoulaye Wade près de 25 %. Au Parlement, le Parti socialiste ne laisse que 17 sièges sur les 120 aux libéraux qui est le seul parti d'opposition représenté. Malgré l'avis contraire d'observateurs internationaux, l'opposition conteste la régularité du scrutin.
Cependant, le président Diouf affirme qu'il n'est pas question de remettre en cause la démocratie pluraliste mais reproche à l'opposition une «manipulation [...] de la jeunesse à des fins politiciennes ».
Manifestations meurtrières et des scènes de pillages qui frisent celles des derniers jours
À l’issue des élections présidentielles et législatives du 27 février 1988, les manifestants, n’ayant pas accepté la victoire d’Abdou Diouf sur l’opposant Abdoulaye Wade ont détruit tout sur leur passage. Le directeur du Cesti (Centre des études des sciences et techniques de l’information) de témoigner sur son compte Facebook : «des bâtiments administratifs ont été détruits et incendiés, 80 bus de la SOTRAC endommagés, cabines de téléphone cassées, voitures du gouvernement ou de l’administration immatriculées service officiel (SO) ou établissement public (EP) vandalisées».
Mamadou Ndiaye en réaction de ceux qui estiment les violences de ce mois de mars ont été plus ravageurs et macabres, de souligner : «des stations d'essence incendiées, magasins et boutiques ont été pillés, maisons des militants et individus proches du Parti socialiste ou du pouvoir ont été attaquées».
Abdou Diouf a fait mieux de Macky Sall
Contrairement à Macky Sall, pour une sortie de crise, Abdou Diouf avait pris des mesures hardies pour l'apaisement du climat social. "Levée de l’État d'urgence, dépôt d’une loi d’amnistie à l’endroit des personnes arrêtées, concertation avec le leader de l'opposition , modification du code électoral, rétablissement du poste de Premier ministre, nomination de cinq membres de l'opposition dans le gouvernement de majorité élargie". Pour le Parti démocratique sénégalais : Abdoulaye Wade, Ousmane Ngom, Aminata Tall, Jean Paul DIAS. Pour le Parti de l'Indépendance et du travail, Amath Dansokho.
Les manifestations qui ont déclenché le 3 mars dernier suite à l’arrestation du leader du parti Pastef, les Patriotes se sont étendues sur tout le territoire national à l’exception de quelques localités dont Matam. Ils ont occasionné 10 morts selon la Croix rouge, et des milliards partis en fumée à travers les scènes de pillages, de vandalisme de grands commerces, de stations de carburant, de véhicules et autres biens publics et privés. Le calme est revenu ce lundi après-midi à la suite de la libération du leader de l’opposition. En effet, il a bénéficié d’une liberté surveillée.
Dans son discours imposé par la situation actuelle du pays, marquée par des violences inouïes, le chef de l'État Macky Sall a promis "d'user de tous ses pouvoirs pour un retour au calme et à la sérénité ". A cet effet, il a décidé de venir en aide aux familles endeuillées et facilitera l’accès aux soins des blessés. Et de d'annoncer une réorientation dans les meilleurs délais des allocations budgétaires pour améliorer de façon substantielle et urgente les réponses aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entreprenariat et au secteur informel.
Ces mesures du Président Sall seront-elles suffisantes pour décrisper le climat social d'autant plus que ceux qui attendaient la libération des personnes arrêtées lors des manifestations sont restées sur leur fin.
Autres articles
-
Gestion fonds Covid-19 : « Je ne suis pas concerné par une quelconque information judiciaire » (Abdoulaye Diouf Sarr)
-
Radiation de Barthelemy Dias : « il y a un parfum de revanche politique dans cette affaire », Me Moussa Diop
-
Révocation de Barthelemy Dias : le préfet aurait agi sous l’Article, L 237 du code électoral, selon Me Moussa Diop,
-
"Les Sénégalais n'accepteront pas la dictature", avertit Mamadou Mbodji, Coordonnateur de F24
-
Vote de budget 2025 à l'Assemblée nationale : voici les ministères qui passeront devant la commission ce dimanche