Il est l’un des plus illustres joueurs à avoir porté le maillot frappé du coq. Avec l’équipe de France, Just Fontaine n’a jamais remporté de Coupe du monde ou d’Euro. Pourtant, son nom figure en bien belle position au panthéon du football. La formidable machine à marquer a tiré sa révérence ce 1er mars.
Du Maroc à l’équipe de France
C’est à Marrakech, au Maroc, alors sous protectorat français, que le futur « goleador » voit le jour, le 18 août 1933. Né d’un père français, fonctionnaire à la Régie des tabacs, et d’une mère au foyer espagnole, le petit Just grandit au Maroc et découvre le football. Sportif, il s’essaye aussi au basket-ball, détail qui aura son importance. Mais c’est bien balle au pied que « Justo » s’illustre le mieux, enfilant but sur but. Il commence à faire parler de lui au Sporting athlétique de Marrakech, puis du côté de Casablanca, à l’Union sportive marocaine.
En 1953, Just Fontaine change de dimension. Il débarque en Europe, direction l’OGC Nice, grâce à Mario Zatelli. Puis, le comité de sélection de l’époque – Gaston Barreau, Paul Nicolas et Jean Rigal – lui offre sa première cape en équipe de France, le 17 décembre. Face au Luxembourg (8-0), en éliminatoires de la Coupe du monde 1954, le néophyte inscrit un triplé.
Malgré ces débuts en fanfare, Just Fontaine va mettre du temps à retrouver les Bleus. Pendant 30 mois, alors que la guerre d’Algérie est en cours, il effectue son service militaire au bataillon de Joinville et joue avec l’équipe de France militaire. Son aventure niçoise s’en trouve aussi un peu perturbée. Ce n’est qu’à la fin de sa mobilisation, en 1956, qu’il peut enfin se consacrer pleinement à sa carrière.
Just Fontaine rejoint le Stade de Reims, le grand club français de l’époque, et retrouve la sélection par intermittence. L’équipe de France s’appuie alors surtout sur la star Raymond Kopa, Jean Vincent, Roger Piantoni… Mais en 1958, un coup du sort va offrir au Rémois l’occasion d’entrer dans l’histoire.
Coupe du monde 1958 : un buteur en folie
En 1958, la France s’apprête à disputer sa cinquième Coupe du monde. Elle n’a jamais brillé dans la compétition jusqu’alors et n’a pas les faveurs des pronostics, après des derniers résultats décevants. Just Fontaine n’est pas censé tenir de rôle important. René Bliard est l’option privilégiée des sélectionneurs Albert Batteux et Paul Nicolas pour accompagner Raymond Kopa en attaque. Seulement, le joueur se blesse et déclare forfait avant le rendez-vous en Suède.
C’est donc Just Fontaine, frais et requinqué après une opération à un genou quelques mois plus tôt, qui va accompagner Kopa et les autres flèches tricolores. Et devant le monde entier, le n°17 va se déchaîner. Au premier tour, il signe un triplé contre le Paraguay (7-3), inscrit les deux buts français face à la Yougoslavie (2-3) et marque une fois contre l’Écosse (2-1).
Aucune défense ne résiste à l’attaquant… qui ne joue pourtant pas avec ses chaussures habituelles. Sa paire, usée, a rendu l’âme la veille du début du tournoi. Heureusement, son coéquipier Stéphane Bruey, qui a la même pointure, lui prête la sienne. Plus tard, le buteur en plaisantera : « J’aime dire aux gens que certains de mes buts ont été marqués parce qu’ils combinaient deux esprits dans la même chaussure. »
En quarts de finale, Just Fontaine plante encore un doublé contre l’Irlande du Nord (4-0). Mais en demi-finale, face au Brésil de Pelé, les Bleus s’inclinent (5-2) malgré un but rapide de « Justo ». La France est éliminée, mais elle termine en apothéose lors du match pour la troisième place en dominant l’Allemagne (6-3), championne du monde sortante. Ce 28 juin 1958, l’attaquant infernal s’offre un quadruplé pour parachever son incroyable Mondial.
Les chiffres sont fous : Just Fontaine termine meilleur buteur de la Coupe du monde avec 13 réalisations en six matches. Il efface le record de 11 buts établi quatre ans plus tôt par le Hongrois Sandor Kocsis. Depuis lors, sa performance reste inégalée. Aucun joueur n’a réussi à marquer autant de fois sur une seule édition du Mondial. Seul l’Allemand Gerd Müller s’en est un peu approché en 1970 (10 buts).
Seulement trois joueurs ont davantage marqué que Just Fontaine, mais en plusieurs éditions : l’Allemand Miroslav Klose (16 buts en quatre éditions), le Brésilien Ronaldo (15 buts en quatre éditions) et donc Gerd Müller (14 buts en deux éditions).
Le respect profond de Lineker et Ronaldo
En 2015, « Justo » est longuement revenu sur son parcours et cette fameuse Coupe du monde auprès du quotidien L’Équipe. Celui qui termina sa carrière internationale avec un ratio exceptionnel de 30 buts en 21 capes expliqua ce qui le rendait si efficace, avec les Bleus et en clubs (quadruple champion de France, vice-champion d’Europe 1959) : « J'étais rapide, mais pas le plus rapide. J'étais bon de la tête, mais pas le meilleur. Je frappais des deux pieds, mais je n'étais pas le meilleur. Mais j'avais un ensemble de qualités, et surtout, j'avais une grande aide : celle d'avoir joué au basket toute ma jeunesse. Pour le démarquage, il n'y a rien de mieux que le basket. »
Du Maroc à l’équipe de France
C’est à Marrakech, au Maroc, alors sous protectorat français, que le futur « goleador » voit le jour, le 18 août 1933. Né d’un père français, fonctionnaire à la Régie des tabacs, et d’une mère au foyer espagnole, le petit Just grandit au Maroc et découvre le football. Sportif, il s’essaye aussi au basket-ball, détail qui aura son importance. Mais c’est bien balle au pied que « Justo » s’illustre le mieux, enfilant but sur but. Il commence à faire parler de lui au Sporting athlétique de Marrakech, puis du côté de Casablanca, à l’Union sportive marocaine.
En 1953, Just Fontaine change de dimension. Il débarque en Europe, direction l’OGC Nice, grâce à Mario Zatelli. Puis, le comité de sélection de l’époque – Gaston Barreau, Paul Nicolas et Jean Rigal – lui offre sa première cape en équipe de France, le 17 décembre. Face au Luxembourg (8-0), en éliminatoires de la Coupe du monde 1954, le néophyte inscrit un triplé.
Malgré ces débuts en fanfare, Just Fontaine va mettre du temps à retrouver les Bleus. Pendant 30 mois, alors que la guerre d’Algérie est en cours, il effectue son service militaire au bataillon de Joinville et joue avec l’équipe de France militaire. Son aventure niçoise s’en trouve aussi un peu perturbée. Ce n’est qu’à la fin de sa mobilisation, en 1956, qu’il peut enfin se consacrer pleinement à sa carrière.
Just Fontaine rejoint le Stade de Reims, le grand club français de l’époque, et retrouve la sélection par intermittence. L’équipe de France s’appuie alors surtout sur la star Raymond Kopa, Jean Vincent, Roger Piantoni… Mais en 1958, un coup du sort va offrir au Rémois l’occasion d’entrer dans l’histoire.
Coupe du monde 1958 : un buteur en folie
En 1958, la France s’apprête à disputer sa cinquième Coupe du monde. Elle n’a jamais brillé dans la compétition jusqu’alors et n’a pas les faveurs des pronostics, après des derniers résultats décevants. Just Fontaine n’est pas censé tenir de rôle important. René Bliard est l’option privilégiée des sélectionneurs Albert Batteux et Paul Nicolas pour accompagner Raymond Kopa en attaque. Seulement, le joueur se blesse et déclare forfait avant le rendez-vous en Suède.
C’est donc Just Fontaine, frais et requinqué après une opération à un genou quelques mois plus tôt, qui va accompagner Kopa et les autres flèches tricolores. Et devant le monde entier, le n°17 va se déchaîner. Au premier tour, il signe un triplé contre le Paraguay (7-3), inscrit les deux buts français face à la Yougoslavie (2-3) et marque une fois contre l’Écosse (2-1).
Aucune défense ne résiste à l’attaquant… qui ne joue pourtant pas avec ses chaussures habituelles. Sa paire, usée, a rendu l’âme la veille du début du tournoi. Heureusement, son coéquipier Stéphane Bruey, qui a la même pointure, lui prête la sienne. Plus tard, le buteur en plaisantera : « J’aime dire aux gens que certains de mes buts ont été marqués parce qu’ils combinaient deux esprits dans la même chaussure. »
En quarts de finale, Just Fontaine plante encore un doublé contre l’Irlande du Nord (4-0). Mais en demi-finale, face au Brésil de Pelé, les Bleus s’inclinent (5-2) malgré un but rapide de « Justo ». La France est éliminée, mais elle termine en apothéose lors du match pour la troisième place en dominant l’Allemagne (6-3), championne du monde sortante. Ce 28 juin 1958, l’attaquant infernal s’offre un quadruplé pour parachever son incroyable Mondial.
Les chiffres sont fous : Just Fontaine termine meilleur buteur de la Coupe du monde avec 13 réalisations en six matches. Il efface le record de 11 buts établi quatre ans plus tôt par le Hongrois Sandor Kocsis. Depuis lors, sa performance reste inégalée. Aucun joueur n’a réussi à marquer autant de fois sur une seule édition du Mondial. Seul l’Allemand Gerd Müller s’en est un peu approché en 1970 (10 buts).
Seulement trois joueurs ont davantage marqué que Just Fontaine, mais en plusieurs éditions : l’Allemand Miroslav Klose (16 buts en quatre éditions), le Brésilien Ronaldo (15 buts en quatre éditions) et donc Gerd Müller (14 buts en deux éditions).
Le respect profond de Lineker et Ronaldo
En 2015, « Justo » est longuement revenu sur son parcours et cette fameuse Coupe du monde auprès du quotidien L’Équipe. Celui qui termina sa carrière internationale avec un ratio exceptionnel de 30 buts en 21 capes expliqua ce qui le rendait si efficace, avec les Bleus et en clubs (quadruple champion de France, vice-champion d’Europe 1959) : « J'étais rapide, mais pas le plus rapide. J'étais bon de la tête, mais pas le meilleur. Je frappais des deux pieds, mais je n'étais pas le meilleur. Mais j'avais un ensemble de qualités, et surtout, j'avais une grande aide : celle d'avoir joué au basket toute ma jeunesse. Pour le démarquage, il n'y a rien de mieux que le basket. »
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