C’est une existence brève mais pleine de sens qui a été saluée samedi par de nombreuses personnalités sud-africaines. Né en 1937 à Durban, Nat Nakasa devient à 27 ans le premier éditorialiste noir à signer dans les colonnes du Rand Daily Mail, un célèbre quotidien de l’époque.
Plume critique et engagée, il obtient la même année une prestigieuse bourse de l’université américaine d’Harvard. Mais les autorités sud-africaines refusent de lui donner un passeport. Elles lui offrent seulement un sauf-conduit lui interdisant toute possibilité de retour sur sa terre natale.
Passé les premiers instants de liberté aux Etats-Unis, le jeune apatride se trouve vite confronté au racisme de la société américaine. Exilé à l’autre bout du monde, il assiste aussi, désespéré, à la montée en puissance du régime de l’apartheid.
Et le 14 juillet 1965, Nat Nakasa est retrouvé mort au pied d’un immeuble : suicide désespéré ou assassinat politique, le mystère demeure aujourd’hui. Il aura fallu 50 ans d’une longue attente et une bataille acharnée de sa famille pour que son corps soit finalement rapatrié et inhumé en Afrique du Sud.
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