Cette contribution aurait pu s’intituler : « L’inaudible et bien humble avis d’un citoyen sénégalais de Grand-Yoff ! » Il s’agit de mon quartier chéri. Il s’agit de mon pays. Il s’agit de mon Président. Il s’agit du regard du monde sur un grand petit pays comme le Sénégal et qui s’est fait une place dans le cœur des autres peuples du monde.
Alors, l’avis de tous compte, en sachant que seul le Président est totalement maître de son choix. Le petit Guinéen, boutiquier du coin et mélodieux diseur du Saint-Coran, le cireur au coin de la rue assis sur une grosse pierre, la bonne femme qui vend ses savons contre le mur d’Auchan, le charretier qui réveille dès 7H le quartier pour le ramassage des ordures, tous sont si loin et bien loin de la problématique d’une toute prochaine nomination de notre futur Premier ministre. Ils ne sont pas dans ce monde là ! Ils ne sont pas comme nous face à l’actualité politique, mais face à leur propre condition humaine.
L’insoutenable brouhaha médiatique autour de la nomination prochaine d’un Premier ministre n’est pas l’essentiel. Il n’aurait même pas dû l’être. L’actualité ne se mange pas et elle ne sauve pas des facturations de la SDE, de la ruse de la Senelec, de la surenchère du kilogramme de viande, des glaciaux communiqués de la DESCOS !
« La vérité est que déplacer une armoire n’est pas déplacer une bouteille d’eau » Premier ministre ou pas Premier ministre, le défi du Président Sall reste entier, malgré ses incontestables succès et chantiers audacieux en finition ou encore en cours. Par ailleurs, les coalitions sont certes devenues la condition sine qua non d’un plus facile accès au pouvoir. Cependant, on le sait tous, coopératifs et unis à la chasse, les partis restent antagonistes à l’heure du repas. Cet instinct animal est là, toujours révélateur, quand le pouvoir est acquis et que le tapis rouge est déroulé.
Il est difficile d’accepter que des étrangers qui suivent notre actualité politique et sociale, chérissent notre pays et se préoccupent de lui, plus que nous. Alors, comme ici, nous écrivons. Pour nous. Pour eux. Afin que l’on sache. Même si on sait que l’on n’est si peu lu. Ceux qui lisent dans ce pays se taisent plus que ceux qui ne savent pas lire. Il est évident que ce pays va mal au regard des hordes politiciennes qui le polluent, le rabotent et le rabaissent. Notre devoir alors est d’alerter, alerter sans répit.
L’actualité nous interpelle avant qu’elle ne passe très vite à autre chose. Tout ici passe très vite, comme l’impunité des bourreaux. Rien ne semble être important. Circulez, c’est lundi et la semaine débute comme elle finit : dans le tollé, les insultes, les accusations, les vidéos des vies immorales, les titres saignants, courageux et éphémères d’une presse qui crève la faim, les manipulations, la politique puante, la corruption. Comment alors se concentrer sur Dieu et prier, bien prier, sinon entrer en soi-même, être en ermitage ?
L’actualité et ses interminables questionnements et toujours les mêmes : pourquoi un Premier ministre, de nouveau, alors que le poste avait été supprimé ? Chacun y va de sa science, de ses fabulations, de ses certitudes de chroniqueur averti, d’analyste avisé, de prédicateur infaillible, d’historien éveillé. Les logiques et les enjeux de l’heure font sortir tous les animaux de la jungle avant que Macky Sall ne dise demain : « Tenez, le voilà ! Mon choix est fait ! Maintenant au travail ! »
Au travail ? Oui, Monsieur le Président, mais pourriez-vous ne pas laisser votre Premier ministre parader ? Pourriez-vous le protéger, le soustraire des caméras et des radios, des JT de la semaine, de la course aux images et témoignages de joies, de larmes, de prières de la part de voisins émus, d’amis d’enfance comblés, d’oncle, de tante, de sœur, de frère honoré, bref une famille fière de l’honneur qui lui est fait et qui remercie Dieu et Macky Sall, dans l’ordre alphabétique ?
Pourriez-vous, Monsieur le Président, évitez à votre Premier ministre les photos au bas des marches tapissées de rouge du Palais présidentiel, ému, la gorge nouée, vous remerciant à s’étrangler ? Vite, trouvez-lui des bureaux avant l’annonce de sa nomination ! Qu’il fasse vite pour nommer son cabinet et se mettre au boulot.
L’Administration suivra pour les équipements : mobilier sénégalais de préférence, voitures de service, chauffeurs, gendarmes, escorte ! Un PM, cela ne peut pas être tout de même petit ! Cela ne peut pas passer inaperçu. Cela fait gros plan ! Cela embouteille les plateaux. Mais attention à la réalité du terrain qui vous rattrape très vite !
Ne l’aurait-il pas voulu, le Président était condamné à revenir au poste de Premier ministre ! Il travaille comme un bœuf, mais il reste trop de nœuds, trop de tam-tams troués, trop de travail inachevé, trop de fronts sociaux brûlants, trop de cris, trop de peurs et pleurs, trop d’enjeux économiques et politiques mal suivis. Une telle marmite exige une rapide vigilance autour de son couvercle. Un Président qui appelle au travail et qui est seul, n’est pas un ours qui danse !
S’y ajoutent des élections locales déjà explosives qui s’annoncent et des législatives qui pointent un nez bien pris ! Des échéances démocratiques naturelles et sans heurts mais qui augurent d’un climat politique délétère et inquiétant. Des embouteillages de feu et d’acide, des duels fratricides figent d’avance nos années 2022-2023.
D’un mot, cela s’appelle l’incendie ! Il faut sortir ce pays de la pure psychiatrie politique ! Aucun président de la République ne peut sortir indemne d’un tel chaos, alors que tout aurait pu être simple, naturel, élégant, apaisant, consensuel.
Sans compter encore l’arrivée en vitesse TGV de la présidentielle de 2024 avec ses hordes de « Saltigués » bien installés au pied des palmiers ! C’est un « halpular » qui vous le dit ! Dieu y perd déjà Son Sommeil !
Tout déborde ! Dix milliards de chapelets et de prières, cent millions de tonneaux de larmes n’y suffiraient pour noyer les braises que de mauvaises et puantes langues prédisent pour notre pays, si on y prend garde !
Ce qui nous manque et que nous devons vite conquérir, c’est la bonne capacité de travail, l’engagement horloger, le désintéressement, le sacrifice, la mesure, l’éthique républicaine, l’écoute, la discipline, le choix de ce qui est nécessaire avant ce qui est utile. Il nous faut l’autorité de l’État -celle de son chef serait même excessive, dit- on-. Il nous faut de la peur et non le confort bienfaiteur des prières. Il nous faut de l’angoisse et non de l’irresponsabilité joyeuse. Il nous faut comprendre que seul le travail et non une commode débrouillardise, un confortable parasitage, nous sortira de la nuit d’un avenir à bâtir. Il ne s’agit plus de nous. Il s’agit de nos enfants.
La présidence toute prochaine de l’Union Africaine par le Président Sall, durant toute l’année 2022, contribuerait comme raison de plus, dit-on, à se doter d’un Premier ministre.
Assumer deux présidences, le Sénégal et l’Union Africaine, exige une équipe sur le fil, solide, pratique, exigeante, performante, dopée, engagée, prévenante, anticipative, évaluative, efficace.
Quand Macky Sall quittera la tête de l’UA en fin 2022, nous souhaitons qu’il nous y laisse un héritage retentissant. L’Afrique compte. Commençons par elle pour faire de nos petits berceaux et nids d’État, de grands et puissants foyers de développement culturel, économique, industriel.
Redessinons notre propre carte de l’Afrique. Monsieur le Président Macky sall, chaque État africain, selon ses atouts, au sein d’une solide et inviolable confédération, doit être le lieu d’une puissante installation économique et industrielle. A chaque pays, son rôle, sa mission : ceux qui abriteront des industries agro-alimentaires. Ceux qui abriteront des industries manufacturières. Ceux qui abriteront des industries en hydrocarbures. Ceux qui abriteront des industries automobiles. Et aérospatiales. Ceux qui abriteront des industries pharmaceutiques. Ceux qui abriteront des industries pour la recherche scientifique. Ceux qui arbitreront de hautes et grandes écoles techniques de formation aux métiers modernes du bâtiment, des ponts et chaussées, de l’architecture, de l’environnement.
La distribution se fera ainsi par État et chacun ira se servira là où il faut pour développer ses populations, donner du travail à sa jeunesse.
L’Afrique prendra en charge l’Afrique. Elle restera ouverte au monde en invitant les meilleurs à venir travailler pour elle, avec elle, pour servir l’humanité. Le transfert des nouvelles technologies est un enjeu de civilisation. Il a un coût. L’Afrique a de quoi le payer.
Une seule et unique Banque Africaine de Développement pour tout le continent sera créée, financièrement plus dotée, plus puissamment organisée, structurée.
Il s’agira d’une banque continentale et non plus sous régionale et sectorielle. Il nous faut maintenant dépasser les entités sous régionales. Être plus ambitieux, moins sectaires, moins mitoyens.
Le Conseil d’Administration de cette méga structure bancaire serait une sorte d’ « Union Africaine business » avec un Président tournant une fois tous les quatre ans.
Une charte continentale en sera le régulateur et le législateur. Il est temps que toute l’Afrique soit ensemble et non plus que toute l’Afrique soit morcelée et limitée dans des cercles concentriques géographiques mitoyens étroits qui retardent tout développement véritable. Finie l’Afrique de l’ouest face à l’Afrique de l’est. Finie l’Afrique du Sud face à l’Afrique du nord.
L’Afrique doit être une pour gagner. Sa fragmentation est son premier obstacle. Sa propre agonie.
Ce projet, ce job titanesque, je veux que mon Président le manage et le gagne quand il sera à la tête de l’Union Africaine.
Il s’agit de commencer, car ce ne sera pas l’œuvre d’une vie humaine. Elle est trop courte une vie humaine ! Il s’agit juste de commencer, de vouloir devancer l’histoire. Devancer le futur. Il n’est plus possible d’attendre !
Revenons à l’actualité sénégalaise et au futur Premier ministre que le Président Macky Sall doit désigner sous peu ! Outre la présidence de l’Union Africaine qui pointe à l’horizon en 2022, la cascade de joutes électorales décisives, le poids colossal des dossiers d’urgence qui s’accumulent sur la table du Chef de l’État, il n’existe pas plus fiables raisons qui auraient poussé le Président à restaurer le poste de Premier ministre.
Un Président qui fait déjà face a tant de charges brûlantes et qui va vers d’autres considérables charges de travail, doit mieux s’organiser, se soustraire aux coups de fusil. C’est humain. Il doit se poser un peu. Prendre du recul un peu. Il n’est pas recommandé d’être toujours dans l’action. Il faut prendre le temps de respirer. Fuir les parapheurs et les laisser à son PM. Lire deux jours durant et rien d’autre que le Coran et la Bible, bercer son cœur avec les chants du bouleversant Abdel basset ou les poèmes de Rûmi, ou savourer Samba Diabaré Samb. C’est de son rythme cardiaque dont il s’agit. De sa santé physique et mentale.
Certes, un Premier ministre ne protègera pas aussitôt le Président de la furie et des urgences tous azimuts que le Sénégal bruyant et en transes de folie politique, vit aujourd’hui. Que cache donc la politique pour être une femme si courue ? Elle doit offrir autre chose que ce qu’elle n’a pas !
Et puis... dans cet étrange pays, on ne parle plus désormais qu’au Président de la République. Pas aux ministres. On pourrait se demander pourquoi ? Qui a la réponse ?
Le pays est-il déjà parti en vacances jusqu’en 2024 ? Personne ne peut assumer une telle irresponsabilité ! Mais, ce sera déjà beaucoup, qu’en nommant un Premier ministre bouclier, le Président ait l’illusion que quelqu’un est là pour ne pas toujours laisser frapper à sa porte, à défaut de la défoncer.
Le Palais est assiégé, même dans son semblant de silence, d’ordre, de paix. Quand on est à l’intérieur, si on n’y fait gaffe, la tranquillité des lieux vous fait croire que vous êtes à dix mille lieues de Dakar. Tout y est feutré. On dirait que tous ceux qui sont ici, retiennent leur respiration.
Tout y invite à la réflexion, la lecture, le repos. Et pourtant, il n’existe pas lieu plus inquiétant, dangereux, énigmatique, inquisiteur Il n y a rien de plus trompeur que la tranquillité d’un palais présidentiel ! En vérité, rien n’y est tranquille.
J’ai compris plus tard, pourquoi Colette Senghor avait hâte de quitter la vie de Palais pour aller enfin vivre le vrai bonheur avec son poète et professeur de mari.
Voilà donc qu’il va arriver notre nouveau Premier ministre ! A quoi va t-il ressembler ? Surprise ou rebelote, en allant chercher dans la galerie photos des habitués de la République? N’essayons surtout pas d’aller désigner ce PM à la place du Chef. Ou le Chef surprend ou le Chef déçoit !
Dans les deux cas, soyons humbles : c’est lui le premier qui en paie toujours le prix, si son choix est boiteux ou cafardeux!
Laissez les Sénégalais choisir leur PM, ferait désordre. Par contre, cela aurait fait classe et grandeur, si le Parlement validait préalablement le choix du locataire de la Primature. Le Président aurait gardé pour lui tout seul la réussite de son PM et partagé son échec avec le Parlement.
Dans les prochaines décennies, le Sénégal devra encore faire de grands pas en démocratie. Il s’agira de protéger le président de la République de son trop de pouvoir en soumettant le choix des membres de son gouvernement à la validation du Parlement. Les grands Directeurs généraux, idem. Il arrive que ces derniers soient plus importants que les ministres. Dans tous les cas, ils se la tartinent plus que les ministres, leurs patrons hiérarchiques.
Ce futur Premier ministre est même perçu, par d’aucuns, comme le futur prétendant au trône. Macky Sall a bien le droit de préparer son successeur et de lui donner toutes les chances de lui succéder. C’est simplement humain.
Seul Senghor a fait ce choix jusqu’ici. Abdou Diouf le bien-aimé à été glissé à l’intérieur du sas, installé au trône par un dispositif constitutionnel longtemps contesté et contestable. Ensuite, Senghor l’a laissé entre les mains du suffrage universel. Diouf s’est occupé lui-même du reste, dès que le pied était bien mis à l’étrier !
Cette pratique successorale a été jugée, par certains, comme non démocratique.
J’en ai personnellement parlé à Sédar qui m’a répondu sans une seule hésitation: « Mon cher poète, si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. » La meilleure posture était qu’il eut fallu passer par des élections libres pour désigner son successeur et non l’imposer constitutionnellement.
Mais Senghor avait choisi «sa» méthode. Il m’expliqua que c’était cela l’acte qui correspondait le mieux à ce temps politique du Sénégal. Que sa décision était la bonne. Sans compromis. Raffermir encore et consolider encore l’État, la République, la Nation. Abdou Diouf était, selon son intime conviction, l’homme de cette consolidation de l’État sénégalais.
Après le départ du Président Diouf, le fleuve a changé de cours et la mer s’est dessalée. Ainsi va la vie des peuples. Pourquoi donc Diouf n’a pas eu de successeur nommément connu, cité et préparé, pour lui succéder ? Aurait-il été plus démocrate que son maître ou ce sont simplement les temps qui avaient évolué !
Wade a eu son successeur. Le peuple sénégalais n’en n’a pas voulu. S’il n’est pas déjà trop tard que fera l’impénétrable Macky Sall, peu bavard, informé du sens des rapports de force, nanti d’une science certaine du pouvoir et de sa conquête, adversaire redoutable et flegmatique, habile, gros travailleur et généreux bâtisseur ?
« Personne ne peut savoir ce qui se passe dans la tête d’un président de la République » prévenait le non moins austère et intraitable homme d’État, Ousmane Tanor Dieng !
Mais ce qui pouvait être admis hier à moins de chance d’être accepté aujourd’hui au Sénégal. Les temps ont changé. Que personne ne tente de faire croire le contraire ! Notre pays y gagne en grandeur.
On peut toujours essayer de titiller le peuple sénégalais. C’est un peuple qui peut faire semblant de dormir pour mieux tromper le naïf qui croit le dorloter. Mais il arrive aussi qu’il dorme, le chapelet à la main, en préférant qu’Allah décide à sa place. Le seul problème, c’est que désormais Dieu a averti : « Je veux bien décider pour vous, mais vos saints couchés sous votre terre sont mes amis, mes confidents et on ne se quitte pas un seul jour. Ils veillent sur votre peuple en mon nom et ce qui doit arriver par le feu sera éteint par le feu de l’esprit, du cœur, de la raison ».
La jeunesse sénégalaise ? Elle ne fait pas peur. Elle donne la diarrhée ! Peu formée encore dans sa majorité, comme il se doit, elle est pourtant généreuse et équitable. Elle est pieuse et émouvante. Elle refuse qu’on la minore. Elle est avec notre noble et admirable armée nationale, une force de veille, de justice et d’équilibre.
Le futur Premier ministre du Sénégal sera forcément une femme ou un homme politique. D’autres rêvent du contraire. Et si forcément il doit être issu de l’arène politique, puisse t-il en être le moins visible, le moins vengeur, le moins sectaire, le moins englué, le moins querelleur, le moins maître de loge, le moins fusilier, le moins orgueilleux. Cette femme ou cet homme politique existe, même si, à la vérité, le marché politique sénégalais offre peu de produits frais !
Notre futur Premier ministre doit être responsable, conciliant, serein, intraitable, intransigeant, consensuel, décisif, opérationnel, juste et infatigable sur le terrain et proche des populations. Il ne doit pas être le Premier ministre de Dakar, mais de toutes les régions, départements et villages du Sénégal. Il doit préférer le tumulte, la vérité et l’audace des banlieues, la proximité des jeunes qui demandent la parole et pas toujours l’insulte à la bouche.
D’ici 2024, il faudra désormais savoir fuir la douceur des climatiseurs des bureaux, le nectar des expresso, la commodité des escortes et des sirènes. C’est sur le terrain que se joueront pour le Premier ministre, les ministres, DG, députés, maires, gouverneurs, préfets, sous- préfets, l’avenir et la gloire du Président de la République qu’ils servent et qui compte sur leur humilité et le poids de leurs résultats au seul profit du peuple, des démunis, des laissés-pour- compte !
Enfin, notre futur PM devra nous dire ses auteurs préférés et l’actualité sonore de sa bibliothèque. Monsieur le Président de la République, surprenez-nous ! Cher futur PM, à vos baskets ! Les chantiers de votre Président sont tels, que les souliers cuivrés, lustrés et brillants passent mal !
Soyons des statues ! De jour comme de nuit, debout, les statues veillent. Elles sont les seules à ne jamais aller se coucher quand toute la ville dort ! N’est-ce pas mon ami, au front brûlant, petit fils d’El Hadji Ibrahima Sakho, l’éclairé du levant ?
Ce pays survivra. Il n’a pas un autre destin que de survivre et d’étonner le monde. Bienvenue au nouveau Premier ministre du Sénégal !
28 Novembre 2021.
Par Amadou Lamine Sall
Alors, l’avis de tous compte, en sachant que seul le Président est totalement maître de son choix. Le petit Guinéen, boutiquier du coin et mélodieux diseur du Saint-Coran, le cireur au coin de la rue assis sur une grosse pierre, la bonne femme qui vend ses savons contre le mur d’Auchan, le charretier qui réveille dès 7H le quartier pour le ramassage des ordures, tous sont si loin et bien loin de la problématique d’une toute prochaine nomination de notre futur Premier ministre. Ils ne sont pas dans ce monde là ! Ils ne sont pas comme nous face à l’actualité politique, mais face à leur propre condition humaine.
L’insoutenable brouhaha médiatique autour de la nomination prochaine d’un Premier ministre n’est pas l’essentiel. Il n’aurait même pas dû l’être. L’actualité ne se mange pas et elle ne sauve pas des facturations de la SDE, de la ruse de la Senelec, de la surenchère du kilogramme de viande, des glaciaux communiqués de la DESCOS !
« La vérité est que déplacer une armoire n’est pas déplacer une bouteille d’eau » Premier ministre ou pas Premier ministre, le défi du Président Sall reste entier, malgré ses incontestables succès et chantiers audacieux en finition ou encore en cours. Par ailleurs, les coalitions sont certes devenues la condition sine qua non d’un plus facile accès au pouvoir. Cependant, on le sait tous, coopératifs et unis à la chasse, les partis restent antagonistes à l’heure du repas. Cet instinct animal est là, toujours révélateur, quand le pouvoir est acquis et que le tapis rouge est déroulé.
Il est difficile d’accepter que des étrangers qui suivent notre actualité politique et sociale, chérissent notre pays et se préoccupent de lui, plus que nous. Alors, comme ici, nous écrivons. Pour nous. Pour eux. Afin que l’on sache. Même si on sait que l’on n’est si peu lu. Ceux qui lisent dans ce pays se taisent plus que ceux qui ne savent pas lire. Il est évident que ce pays va mal au regard des hordes politiciennes qui le polluent, le rabotent et le rabaissent. Notre devoir alors est d’alerter, alerter sans répit.
L’actualité nous interpelle avant qu’elle ne passe très vite à autre chose. Tout ici passe très vite, comme l’impunité des bourreaux. Rien ne semble être important. Circulez, c’est lundi et la semaine débute comme elle finit : dans le tollé, les insultes, les accusations, les vidéos des vies immorales, les titres saignants, courageux et éphémères d’une presse qui crève la faim, les manipulations, la politique puante, la corruption. Comment alors se concentrer sur Dieu et prier, bien prier, sinon entrer en soi-même, être en ermitage ?
L’actualité et ses interminables questionnements et toujours les mêmes : pourquoi un Premier ministre, de nouveau, alors que le poste avait été supprimé ? Chacun y va de sa science, de ses fabulations, de ses certitudes de chroniqueur averti, d’analyste avisé, de prédicateur infaillible, d’historien éveillé. Les logiques et les enjeux de l’heure font sortir tous les animaux de la jungle avant que Macky Sall ne dise demain : « Tenez, le voilà ! Mon choix est fait ! Maintenant au travail ! »
Au travail ? Oui, Monsieur le Président, mais pourriez-vous ne pas laisser votre Premier ministre parader ? Pourriez-vous le protéger, le soustraire des caméras et des radios, des JT de la semaine, de la course aux images et témoignages de joies, de larmes, de prières de la part de voisins émus, d’amis d’enfance comblés, d’oncle, de tante, de sœur, de frère honoré, bref une famille fière de l’honneur qui lui est fait et qui remercie Dieu et Macky Sall, dans l’ordre alphabétique ?
Pourriez-vous, Monsieur le Président, évitez à votre Premier ministre les photos au bas des marches tapissées de rouge du Palais présidentiel, ému, la gorge nouée, vous remerciant à s’étrangler ? Vite, trouvez-lui des bureaux avant l’annonce de sa nomination ! Qu’il fasse vite pour nommer son cabinet et se mettre au boulot.
L’Administration suivra pour les équipements : mobilier sénégalais de préférence, voitures de service, chauffeurs, gendarmes, escorte ! Un PM, cela ne peut pas être tout de même petit ! Cela ne peut pas passer inaperçu. Cela fait gros plan ! Cela embouteille les plateaux. Mais attention à la réalité du terrain qui vous rattrape très vite !
Ne l’aurait-il pas voulu, le Président était condamné à revenir au poste de Premier ministre ! Il travaille comme un bœuf, mais il reste trop de nœuds, trop de tam-tams troués, trop de travail inachevé, trop de fronts sociaux brûlants, trop de cris, trop de peurs et pleurs, trop d’enjeux économiques et politiques mal suivis. Une telle marmite exige une rapide vigilance autour de son couvercle. Un Président qui appelle au travail et qui est seul, n’est pas un ours qui danse !
S’y ajoutent des élections locales déjà explosives qui s’annoncent et des législatives qui pointent un nez bien pris ! Des échéances démocratiques naturelles et sans heurts mais qui augurent d’un climat politique délétère et inquiétant. Des embouteillages de feu et d’acide, des duels fratricides figent d’avance nos années 2022-2023.
D’un mot, cela s’appelle l’incendie ! Il faut sortir ce pays de la pure psychiatrie politique ! Aucun président de la République ne peut sortir indemne d’un tel chaos, alors que tout aurait pu être simple, naturel, élégant, apaisant, consensuel.
Sans compter encore l’arrivée en vitesse TGV de la présidentielle de 2024 avec ses hordes de « Saltigués » bien installés au pied des palmiers ! C’est un « halpular » qui vous le dit ! Dieu y perd déjà Son Sommeil !
Tout déborde ! Dix milliards de chapelets et de prières, cent millions de tonneaux de larmes n’y suffiraient pour noyer les braises que de mauvaises et puantes langues prédisent pour notre pays, si on y prend garde !
Ce qui nous manque et que nous devons vite conquérir, c’est la bonne capacité de travail, l’engagement horloger, le désintéressement, le sacrifice, la mesure, l’éthique républicaine, l’écoute, la discipline, le choix de ce qui est nécessaire avant ce qui est utile. Il nous faut l’autorité de l’État -celle de son chef serait même excessive, dit- on-. Il nous faut de la peur et non le confort bienfaiteur des prières. Il nous faut de l’angoisse et non de l’irresponsabilité joyeuse. Il nous faut comprendre que seul le travail et non une commode débrouillardise, un confortable parasitage, nous sortira de la nuit d’un avenir à bâtir. Il ne s’agit plus de nous. Il s’agit de nos enfants.
La présidence toute prochaine de l’Union Africaine par le Président Sall, durant toute l’année 2022, contribuerait comme raison de plus, dit-on, à se doter d’un Premier ministre.
Assumer deux présidences, le Sénégal et l’Union Africaine, exige une équipe sur le fil, solide, pratique, exigeante, performante, dopée, engagée, prévenante, anticipative, évaluative, efficace.
Quand Macky Sall quittera la tête de l’UA en fin 2022, nous souhaitons qu’il nous y laisse un héritage retentissant. L’Afrique compte. Commençons par elle pour faire de nos petits berceaux et nids d’État, de grands et puissants foyers de développement culturel, économique, industriel.
Redessinons notre propre carte de l’Afrique. Monsieur le Président Macky sall, chaque État africain, selon ses atouts, au sein d’une solide et inviolable confédération, doit être le lieu d’une puissante installation économique et industrielle. A chaque pays, son rôle, sa mission : ceux qui abriteront des industries agro-alimentaires. Ceux qui abriteront des industries manufacturières. Ceux qui abriteront des industries en hydrocarbures. Ceux qui abriteront des industries automobiles. Et aérospatiales. Ceux qui abriteront des industries pharmaceutiques. Ceux qui abriteront des industries pour la recherche scientifique. Ceux qui arbitreront de hautes et grandes écoles techniques de formation aux métiers modernes du bâtiment, des ponts et chaussées, de l’architecture, de l’environnement.
La distribution se fera ainsi par État et chacun ira se servira là où il faut pour développer ses populations, donner du travail à sa jeunesse.
L’Afrique prendra en charge l’Afrique. Elle restera ouverte au monde en invitant les meilleurs à venir travailler pour elle, avec elle, pour servir l’humanité. Le transfert des nouvelles technologies est un enjeu de civilisation. Il a un coût. L’Afrique a de quoi le payer.
Une seule et unique Banque Africaine de Développement pour tout le continent sera créée, financièrement plus dotée, plus puissamment organisée, structurée.
Il s’agira d’une banque continentale et non plus sous régionale et sectorielle. Il nous faut maintenant dépasser les entités sous régionales. Être plus ambitieux, moins sectaires, moins mitoyens.
Le Conseil d’Administration de cette méga structure bancaire serait une sorte d’ « Union Africaine business » avec un Président tournant une fois tous les quatre ans.
Une charte continentale en sera le régulateur et le législateur. Il est temps que toute l’Afrique soit ensemble et non plus que toute l’Afrique soit morcelée et limitée dans des cercles concentriques géographiques mitoyens étroits qui retardent tout développement véritable. Finie l’Afrique de l’ouest face à l’Afrique de l’est. Finie l’Afrique du Sud face à l’Afrique du nord.
L’Afrique doit être une pour gagner. Sa fragmentation est son premier obstacle. Sa propre agonie.
Ce projet, ce job titanesque, je veux que mon Président le manage et le gagne quand il sera à la tête de l’Union Africaine.
Il s’agit de commencer, car ce ne sera pas l’œuvre d’une vie humaine. Elle est trop courte une vie humaine ! Il s’agit juste de commencer, de vouloir devancer l’histoire. Devancer le futur. Il n’est plus possible d’attendre !
Revenons à l’actualité sénégalaise et au futur Premier ministre que le Président Macky Sall doit désigner sous peu ! Outre la présidence de l’Union Africaine qui pointe à l’horizon en 2022, la cascade de joutes électorales décisives, le poids colossal des dossiers d’urgence qui s’accumulent sur la table du Chef de l’État, il n’existe pas plus fiables raisons qui auraient poussé le Président à restaurer le poste de Premier ministre.
Un Président qui fait déjà face a tant de charges brûlantes et qui va vers d’autres considérables charges de travail, doit mieux s’organiser, se soustraire aux coups de fusil. C’est humain. Il doit se poser un peu. Prendre du recul un peu. Il n’est pas recommandé d’être toujours dans l’action. Il faut prendre le temps de respirer. Fuir les parapheurs et les laisser à son PM. Lire deux jours durant et rien d’autre que le Coran et la Bible, bercer son cœur avec les chants du bouleversant Abdel basset ou les poèmes de Rûmi, ou savourer Samba Diabaré Samb. C’est de son rythme cardiaque dont il s’agit. De sa santé physique et mentale.
Certes, un Premier ministre ne protègera pas aussitôt le Président de la furie et des urgences tous azimuts que le Sénégal bruyant et en transes de folie politique, vit aujourd’hui. Que cache donc la politique pour être une femme si courue ? Elle doit offrir autre chose que ce qu’elle n’a pas !
Et puis... dans cet étrange pays, on ne parle plus désormais qu’au Président de la République. Pas aux ministres. On pourrait se demander pourquoi ? Qui a la réponse ?
Le pays est-il déjà parti en vacances jusqu’en 2024 ? Personne ne peut assumer une telle irresponsabilité ! Mais, ce sera déjà beaucoup, qu’en nommant un Premier ministre bouclier, le Président ait l’illusion que quelqu’un est là pour ne pas toujours laisser frapper à sa porte, à défaut de la défoncer.
Le Palais est assiégé, même dans son semblant de silence, d’ordre, de paix. Quand on est à l’intérieur, si on n’y fait gaffe, la tranquillité des lieux vous fait croire que vous êtes à dix mille lieues de Dakar. Tout y est feutré. On dirait que tous ceux qui sont ici, retiennent leur respiration.
Tout y invite à la réflexion, la lecture, le repos. Et pourtant, il n’existe pas lieu plus inquiétant, dangereux, énigmatique, inquisiteur Il n y a rien de plus trompeur que la tranquillité d’un palais présidentiel ! En vérité, rien n’y est tranquille.
J’ai compris plus tard, pourquoi Colette Senghor avait hâte de quitter la vie de Palais pour aller enfin vivre le vrai bonheur avec son poète et professeur de mari.
Voilà donc qu’il va arriver notre nouveau Premier ministre ! A quoi va t-il ressembler ? Surprise ou rebelote, en allant chercher dans la galerie photos des habitués de la République? N’essayons surtout pas d’aller désigner ce PM à la place du Chef. Ou le Chef surprend ou le Chef déçoit !
Dans les deux cas, soyons humbles : c’est lui le premier qui en paie toujours le prix, si son choix est boiteux ou cafardeux!
Laissez les Sénégalais choisir leur PM, ferait désordre. Par contre, cela aurait fait classe et grandeur, si le Parlement validait préalablement le choix du locataire de la Primature. Le Président aurait gardé pour lui tout seul la réussite de son PM et partagé son échec avec le Parlement.
Dans les prochaines décennies, le Sénégal devra encore faire de grands pas en démocratie. Il s’agira de protéger le président de la République de son trop de pouvoir en soumettant le choix des membres de son gouvernement à la validation du Parlement. Les grands Directeurs généraux, idem. Il arrive que ces derniers soient plus importants que les ministres. Dans tous les cas, ils se la tartinent plus que les ministres, leurs patrons hiérarchiques.
Ce futur Premier ministre est même perçu, par d’aucuns, comme le futur prétendant au trône. Macky Sall a bien le droit de préparer son successeur et de lui donner toutes les chances de lui succéder. C’est simplement humain.
Seul Senghor a fait ce choix jusqu’ici. Abdou Diouf le bien-aimé à été glissé à l’intérieur du sas, installé au trône par un dispositif constitutionnel longtemps contesté et contestable. Ensuite, Senghor l’a laissé entre les mains du suffrage universel. Diouf s’est occupé lui-même du reste, dès que le pied était bien mis à l’étrier !
Cette pratique successorale a été jugée, par certains, comme non démocratique.
J’en ai personnellement parlé à Sédar qui m’a répondu sans une seule hésitation: « Mon cher poète, si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. » La meilleure posture était qu’il eut fallu passer par des élections libres pour désigner son successeur et non l’imposer constitutionnellement.
Mais Senghor avait choisi «sa» méthode. Il m’expliqua que c’était cela l’acte qui correspondait le mieux à ce temps politique du Sénégal. Que sa décision était la bonne. Sans compromis. Raffermir encore et consolider encore l’État, la République, la Nation. Abdou Diouf était, selon son intime conviction, l’homme de cette consolidation de l’État sénégalais.
Après le départ du Président Diouf, le fleuve a changé de cours et la mer s’est dessalée. Ainsi va la vie des peuples. Pourquoi donc Diouf n’a pas eu de successeur nommément connu, cité et préparé, pour lui succéder ? Aurait-il été plus démocrate que son maître ou ce sont simplement les temps qui avaient évolué !
Wade a eu son successeur. Le peuple sénégalais n’en n’a pas voulu. S’il n’est pas déjà trop tard que fera l’impénétrable Macky Sall, peu bavard, informé du sens des rapports de force, nanti d’une science certaine du pouvoir et de sa conquête, adversaire redoutable et flegmatique, habile, gros travailleur et généreux bâtisseur ?
« Personne ne peut savoir ce qui se passe dans la tête d’un président de la République » prévenait le non moins austère et intraitable homme d’État, Ousmane Tanor Dieng !
Mais ce qui pouvait être admis hier à moins de chance d’être accepté aujourd’hui au Sénégal. Les temps ont changé. Que personne ne tente de faire croire le contraire ! Notre pays y gagne en grandeur.
On peut toujours essayer de titiller le peuple sénégalais. C’est un peuple qui peut faire semblant de dormir pour mieux tromper le naïf qui croit le dorloter. Mais il arrive aussi qu’il dorme, le chapelet à la main, en préférant qu’Allah décide à sa place. Le seul problème, c’est que désormais Dieu a averti : « Je veux bien décider pour vous, mais vos saints couchés sous votre terre sont mes amis, mes confidents et on ne se quitte pas un seul jour. Ils veillent sur votre peuple en mon nom et ce qui doit arriver par le feu sera éteint par le feu de l’esprit, du cœur, de la raison ».
La jeunesse sénégalaise ? Elle ne fait pas peur. Elle donne la diarrhée ! Peu formée encore dans sa majorité, comme il se doit, elle est pourtant généreuse et équitable. Elle est pieuse et émouvante. Elle refuse qu’on la minore. Elle est avec notre noble et admirable armée nationale, une force de veille, de justice et d’équilibre.
Le futur Premier ministre du Sénégal sera forcément une femme ou un homme politique. D’autres rêvent du contraire. Et si forcément il doit être issu de l’arène politique, puisse t-il en être le moins visible, le moins vengeur, le moins sectaire, le moins englué, le moins querelleur, le moins maître de loge, le moins fusilier, le moins orgueilleux. Cette femme ou cet homme politique existe, même si, à la vérité, le marché politique sénégalais offre peu de produits frais !
Notre futur Premier ministre doit être responsable, conciliant, serein, intraitable, intransigeant, consensuel, décisif, opérationnel, juste et infatigable sur le terrain et proche des populations. Il ne doit pas être le Premier ministre de Dakar, mais de toutes les régions, départements et villages du Sénégal. Il doit préférer le tumulte, la vérité et l’audace des banlieues, la proximité des jeunes qui demandent la parole et pas toujours l’insulte à la bouche.
D’ici 2024, il faudra désormais savoir fuir la douceur des climatiseurs des bureaux, le nectar des expresso, la commodité des escortes et des sirènes. C’est sur le terrain que se joueront pour le Premier ministre, les ministres, DG, députés, maires, gouverneurs, préfets, sous- préfets, l’avenir et la gloire du Président de la République qu’ils servent et qui compte sur leur humilité et le poids de leurs résultats au seul profit du peuple, des démunis, des laissés-pour- compte !
Enfin, notre futur PM devra nous dire ses auteurs préférés et l’actualité sonore de sa bibliothèque. Monsieur le Président de la République, surprenez-nous ! Cher futur PM, à vos baskets ! Les chantiers de votre Président sont tels, que les souliers cuivrés, lustrés et brillants passent mal !
Soyons des statues ! De jour comme de nuit, debout, les statues veillent. Elles sont les seules à ne jamais aller se coucher quand toute la ville dort ! N’est-ce pas mon ami, au front brûlant, petit fils d’El Hadji Ibrahima Sakho, l’éclairé du levant ?
Ce pays survivra. Il n’a pas un autre destin que de survivre et d’étonner le monde. Bienvenue au nouveau Premier ministre du Sénégal !
28 Novembre 2021.
Par Amadou Lamine Sall
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