«La campagne est très dure, dit Thione Niang, préoccupé. Pas sûr que les gens aillent voter.» Le rendez-vous est fixé dans une petite église en bois à l'est de Cleveland, dans un quartier noir déprimé par la crise. Au compte-gouttes, des volontaires se présentent et Thione les accueille avec une accolade. Lui, qui met volontiers le costume quand il préside les meetings des Jeunes démocrates ou rencontre le président, porte un jean déchiré, un blouson et une casquette blanche, tenue «de combat» adaptée au champ de bataille qu'il va arpenter.
Depuis des semaines, sans un jour de congé, prenant à peine le temps de dormir, ce coprésident de Generation 44, la campagne nationale d'Obama pour les jeunes, quadrille l'Ohio, l'État le plus convoité de la course présidentielle, qui décidera sans doute du vainqueur le 6 novembre. Ce terrain du Midwest, ce Sénégalais américain arrivé avec 20 dollars en poche il y a onze ans, le connaît par cœur, surtout à Cleveland, où il a fait ses premiers pas en politique. En 2005, il y a appris le porte-à-porte pour faire élire Kevin Caldwell, un conseiller municipal devenu son mentor. Il a labouré ces mêmes circonscriptions pour le sénateur Sherrod Brown, figure libérale de l'Ohio. Puis Thione a repris du service pendant la fulgurante ascension d'Obama en 2007-2008, le trimbalant dans sa voiture quand ses amis de Cleveland n'avaient même pas encore entendu parler du jeune sénateur de Chicago. «Si vous aviez vu ça, se souvient-il ému: l'enthousiasme, l'espoir!»
Déficit d'enthousiasme
Mais ce qu'il voit et entend quatre ans plus tard, à moins d'une semaine de la présidentielle, le rend nerveux. «Le cœur n'y est pas, les gens ne sont pas convaincus… L'énergie est dans le camp adverse», s'inquiète Thione. Il parle d'un pasteur noir de Cleveland qui lui a confié ses craintes que «les gens ne s'impliquent pas». Il évoque aussi Canton, bourgade rurale où il s'est rendu à l'extérieur de Cleveland. Il a été frappé par la violence des réactions des habitants, des Blancs en général indépendants. «On m'a claqué la porte au nez plusieurs fois. J'ai perçu une grande colère. Était-ce parce que je suis noir et que je représente Obama? Sans doute en partie…» Thione Niang n'en tire pas de conclusions définitives. Cet optimiste dit que «l'Amérique est un pays formidable qui progresse, même s'il y a encore du chemin à parcourir sur le plan racial». «Beaucoup de gens sont simplement déçus par la politique économique d'Obama, analyse-t-il. Je leur demande d'évaluer tout ce qui a été fait, pour la santé, la relance de l'emploi, la fin de deux guerres. Mais c'est difficile quand les gens galèrent depuis quatre ans sans emploi fixe pour nourrir leurs mômes…»
La venue d'Obama pour un meeting qui a rassemblé quelque 12.000 personnes, deux jours plus tôt, a un peu apaisé les craintes de Niang. «C'était magnifique», dit-il en exhibant des photos. Il raconte comment le président a atterri avec Air Force One dans un champ situé juste à côté du rassemblement, sous les applaudissements de la foule éberluée. Thione a retrouvé l'excitation de 2008. «Avec beaucoup de travail, on peut y arriver», répète-t-il. Depuis un mois qu'il est sur place, il a passé beaucoup de temps à faire campagne pour le vote anticipé. Près d'un million d'électeurs ont déjà voté à travers l'État.
Une dizaine de volontaires se présentent dans le sous-sol de l'église, avalant un bout de pizza avant de partir pour la mission du jour: le porte-à-porte, destiné à mobiliser la base démocrate du président. «La participation, c'est la clef», martèle Thione Niang, rappelant que les indécis sont une petite minorité et que l'objectif est de galvaniser les fidèles. Son diagnostic confirme les analyses des experts, pour lesquels la bataille va se jouer rue par rue, district par district, pour aller chercher les voix une à une. Les sondages révèlent un déficit d'enthousiasme, notamment chez les jeunes et les Afro-Américains. Une enquête Washington Post/ABC indique que seulement 63 % des électeurs de moins de 30 ans sont «sûrs» de se rendre aux urnes, alors qu'ils étaient 80 % il y a quatre ans. Un autre sondage, mené par Harvard, montre que les jeunes électeurs de Romney, quoique moins nombreux, seraient 65 % à être sûrs de se mobiliser, contre 55 % pour ceux d'Obama. «Les gens attendaient tout de Barack après la catastrophe Bush, dit Darrie Moore. Ils ne comprennent pas que les réformes prennent du temps! Je suis ici car Obama doit pouvoir finir ce qu'il a commencé», affirme la jeune femme.
Il est presque deux heures. Le ciel fait grise mine. Une pluie fine se met à tomber. À la permanence d'Obama, avenue Euclide, une grande femme noire accueille les rares volontaires qui ont répondu à l'appel. Elle fait une photo des courageux puis donne un cours accéléré sur le porte-à-porte. Darrie est nerveuse. Le conseiller municipal Kevin Caldwell, qui connaît la circonscription comme sa poche et a formé Thione, s'inquiète des rangs clairsemés. «Il y a quatre ans, des masses d'étudiants de l'université voisine venaient aider. Maintenant, plus rien», note-t-il. «Heureusement, dit Thione, les syndicats envoient des volontaires de tout le pays. Ils vont arriver dans la dernière ligne droite.»
Rue 16, le porte-à-porte commence. L'ambiance n'est pas gaie. Beaucoup de maisons abandonnées tombent en décrépitude. Certains porches sont remplis d'un fatras de meubles déglingués. «C'est pauvre, mais c'est ici que tout va se jouer», dit Thione. Nous sommes dans le comté de Cuyahoga, au cœur des terres démocrates de l'Ohio. C'est cette circonscription très peuplée qui fait gagner les démocrates depuis des décennies. «Si les gens ne se mobilisent pas suffisamment ici, Obama perdra l'Ohio, et sans doute l'élection», résume-t-il. Il enjambe le porche d'une maison et toque d'un air décidé. Une jeune fille passe la tête, dit qu'elle doit s'habiller mais ne revient pas. En revanche, un jeune coursier confie qu'il a voté Obama. «Merci mon gars, dit Thione. Passe le mot à tes frères.»
Depuis des semaines, sans un jour de congé, prenant à peine le temps de dormir, ce coprésident de Generation 44, la campagne nationale d'Obama pour les jeunes, quadrille l'Ohio, l'État le plus convoité de la course présidentielle, qui décidera sans doute du vainqueur le 6 novembre. Ce terrain du Midwest, ce Sénégalais américain arrivé avec 20 dollars en poche il y a onze ans, le connaît par cœur, surtout à Cleveland, où il a fait ses premiers pas en politique. En 2005, il y a appris le porte-à-porte pour faire élire Kevin Caldwell, un conseiller municipal devenu son mentor. Il a labouré ces mêmes circonscriptions pour le sénateur Sherrod Brown, figure libérale de l'Ohio. Puis Thione a repris du service pendant la fulgurante ascension d'Obama en 2007-2008, le trimbalant dans sa voiture quand ses amis de Cleveland n'avaient même pas encore entendu parler du jeune sénateur de Chicago. «Si vous aviez vu ça, se souvient-il ému: l'enthousiasme, l'espoir!»
Déficit d'enthousiasme
Mais ce qu'il voit et entend quatre ans plus tard, à moins d'une semaine de la présidentielle, le rend nerveux. «Le cœur n'y est pas, les gens ne sont pas convaincus… L'énergie est dans le camp adverse», s'inquiète Thione. Il parle d'un pasteur noir de Cleveland qui lui a confié ses craintes que «les gens ne s'impliquent pas». Il évoque aussi Canton, bourgade rurale où il s'est rendu à l'extérieur de Cleveland. Il a été frappé par la violence des réactions des habitants, des Blancs en général indépendants. «On m'a claqué la porte au nez plusieurs fois. J'ai perçu une grande colère. Était-ce parce que je suis noir et que je représente Obama? Sans doute en partie…» Thione Niang n'en tire pas de conclusions définitives. Cet optimiste dit que «l'Amérique est un pays formidable qui progresse, même s'il y a encore du chemin à parcourir sur le plan racial». «Beaucoup de gens sont simplement déçus par la politique économique d'Obama, analyse-t-il. Je leur demande d'évaluer tout ce qui a été fait, pour la santé, la relance de l'emploi, la fin de deux guerres. Mais c'est difficile quand les gens galèrent depuis quatre ans sans emploi fixe pour nourrir leurs mômes…»
La venue d'Obama pour un meeting qui a rassemblé quelque 12.000 personnes, deux jours plus tôt, a un peu apaisé les craintes de Niang. «C'était magnifique», dit-il en exhibant des photos. Il raconte comment le président a atterri avec Air Force One dans un champ situé juste à côté du rassemblement, sous les applaudissements de la foule éberluée. Thione a retrouvé l'excitation de 2008. «Avec beaucoup de travail, on peut y arriver», répète-t-il. Depuis un mois qu'il est sur place, il a passé beaucoup de temps à faire campagne pour le vote anticipé. Près d'un million d'électeurs ont déjà voté à travers l'État.
Une dizaine de volontaires se présentent dans le sous-sol de l'église, avalant un bout de pizza avant de partir pour la mission du jour: le porte-à-porte, destiné à mobiliser la base démocrate du président. «La participation, c'est la clef», martèle Thione Niang, rappelant que les indécis sont une petite minorité et que l'objectif est de galvaniser les fidèles. Son diagnostic confirme les analyses des experts, pour lesquels la bataille va se jouer rue par rue, district par district, pour aller chercher les voix une à une. Les sondages révèlent un déficit d'enthousiasme, notamment chez les jeunes et les Afro-Américains. Une enquête Washington Post/ABC indique que seulement 63 % des électeurs de moins de 30 ans sont «sûrs» de se rendre aux urnes, alors qu'ils étaient 80 % il y a quatre ans. Un autre sondage, mené par Harvard, montre que les jeunes électeurs de Romney, quoique moins nombreux, seraient 65 % à être sûrs de se mobiliser, contre 55 % pour ceux d'Obama. «Les gens attendaient tout de Barack après la catastrophe Bush, dit Darrie Moore. Ils ne comprennent pas que les réformes prennent du temps! Je suis ici car Obama doit pouvoir finir ce qu'il a commencé», affirme la jeune femme.
Il est presque deux heures. Le ciel fait grise mine. Une pluie fine se met à tomber. À la permanence d'Obama, avenue Euclide, une grande femme noire accueille les rares volontaires qui ont répondu à l'appel. Elle fait une photo des courageux puis donne un cours accéléré sur le porte-à-porte. Darrie est nerveuse. Le conseiller municipal Kevin Caldwell, qui connaît la circonscription comme sa poche et a formé Thione, s'inquiète des rangs clairsemés. «Il y a quatre ans, des masses d'étudiants de l'université voisine venaient aider. Maintenant, plus rien», note-t-il. «Heureusement, dit Thione, les syndicats envoient des volontaires de tout le pays. Ils vont arriver dans la dernière ligne droite.»
Rue 16, le porte-à-porte commence. L'ambiance n'est pas gaie. Beaucoup de maisons abandonnées tombent en décrépitude. Certains porches sont remplis d'un fatras de meubles déglingués. «C'est pauvre, mais c'est ici que tout va se jouer», dit Thione. Nous sommes dans le comté de Cuyahoga, au cœur des terres démocrates de l'Ohio. C'est cette circonscription très peuplée qui fait gagner les démocrates depuis des décennies. «Si les gens ne se mobilisent pas suffisamment ici, Obama perdra l'Ohio, et sans doute l'élection», résume-t-il. Il enjambe le porche d'une maison et toque d'un air décidé. Une jeune fille passe la tête, dit qu'elle doit s'habiller mais ne revient pas. En revanche, un jeune coursier confie qu'il a voté Obama. «Merci mon gars, dit Thione. Passe le mot à tes frères.»
La misère ordinaire
Deux maisons plus loin, une grand-mère ouvre. «Hé ma sœur! Je travaille pour le président. Comptes-tu aller voter?» «Ne t'inquiète pas, répond-elle, j'irai, c'est sûr.» Thione prend son listing et trace une croix sur la mention «électeur fiable». L'information et bien d'autres iront enrichir la base de données Votebuilder déjà extrêmement sophistiquée dont dispose la campagne Obama depuis 2008… Certains analystes affirment que cette liste sauvera le camp Obama du désastre.
«Bon, on a quelques électeurs ici», dit Thione, encouragé. Mais une fois sur deux, les portes restent fermées. Parfois, ceux qui entrouvrent disent qu'ils ne voteront pas. À travers les embrasures, on devine la misère ordinaire, parfois le dénuement total. Les yeux sont rouges, les mines lasses et méfiantes. «Les gens souffrent, dit Thione. Ils n'ont pas de travail, comment les convaincre qu'il y a du progrès?» Au bout de la rue, une bande de jeunes Afro-Américains ont investi le porche d'une maison. Ils dansent au son d'une musique techno assourdissante qui s'échappe d'une voiture. «C'est typique, dit Thione, ils dealent, ont tous des armes et n'ont pas d'activité…» Il les interpelle, leur demandant d'aller voter pour le président. Eux marmonnent une réponse inaudible. Thione semble très à l'aise, malgré une tension latente. Il a travaillé comme responsable du développement du quartier pendant un an, sous la supervision du conseiller municipal Caldwell.
Il évoque «la misère sociale» qu'il a découverte. «C'était très triste, même pour moi qui venais d'Afrique.» Il se sentait décalé, car aux États-Unis, il voyait surtout «une terre d'opportunités où il était possible d'étudier et de travailler. Je pouvais envoyer 100 dollars à ma mère tous les mois, le rêve! C'est pour ça que je me suis intéressé à la politique locale. Je voulais savoir comment l'Amérique avait construit une société où chacun a sa chance.»
De retour à la permanence de campagne, son ex-mentor Kevin Caldwell évoque l'importance du quadrillage. «C'est une science», dit-il, fier d'avoir appris «le métier» à Thione. Il dit que «l'Africain» est «doué» et qu'il pourrait faire une carrière politique. Thione hoche la tête. Pour l'instant, il ne pense qu'au 6 novembre. Le président doit revenir dans l'Ohio avant le scrutin. «Ce sera la 19e fois, ça en dit long sur l'importance de l’Etat ».
Une réussite américaine, qui s'étend aussi… à la France
Onze ans après avoir quitté le Sénégal pour les États-Unis, Thione Niang se retrouve propulsé au sommet de la campagne démocrate, coprésident de Generation 44, l'opération nationale d'Obama auprès des jeunes. Thione, qui a désormais son propre cabinet de «consulting politique», sait que les jeunes Noirs américains partent d'une expérience différente de la sienne, marquée par le passé de la ségrégation. «Ils ne croient pas que la politique puisse changer les choses, mais ils se trompent!» Lui ne se voit pas devenir un «bureaucrate» à la Maison-Blanche si Obama est réélu. Il a le sentiment d'avoir une mission, un message d'espoir à passer aux jeunes d'Afrique, d'Amérique et… d'Europe, pour qu'ils se prennent en main au lieu de se lamenter. Il a créé une association, Give1Project, qui vise à aider les jeunes des milieux défavorisés à devenir des leaders. Il est très actif en Amérique et en France, où il travaille avec Claude Bébéar à aider les jeunes issus de l'immigration«à comprendre leur chance d'être français».
Figaro.rf
Deux maisons plus loin, une grand-mère ouvre. «Hé ma sœur! Je travaille pour le président. Comptes-tu aller voter?» «Ne t'inquiète pas, répond-elle, j'irai, c'est sûr.» Thione prend son listing et trace une croix sur la mention «électeur fiable». L'information et bien d'autres iront enrichir la base de données Votebuilder déjà extrêmement sophistiquée dont dispose la campagne Obama depuis 2008… Certains analystes affirment que cette liste sauvera le camp Obama du désastre.
«Bon, on a quelques électeurs ici», dit Thione, encouragé. Mais une fois sur deux, les portes restent fermées. Parfois, ceux qui entrouvrent disent qu'ils ne voteront pas. À travers les embrasures, on devine la misère ordinaire, parfois le dénuement total. Les yeux sont rouges, les mines lasses et méfiantes. «Les gens souffrent, dit Thione. Ils n'ont pas de travail, comment les convaincre qu'il y a du progrès?» Au bout de la rue, une bande de jeunes Afro-Américains ont investi le porche d'une maison. Ils dansent au son d'une musique techno assourdissante qui s'échappe d'une voiture. «C'est typique, dit Thione, ils dealent, ont tous des armes et n'ont pas d'activité…» Il les interpelle, leur demandant d'aller voter pour le président. Eux marmonnent une réponse inaudible. Thione semble très à l'aise, malgré une tension latente. Il a travaillé comme responsable du développement du quartier pendant un an, sous la supervision du conseiller municipal Caldwell.
Il évoque «la misère sociale» qu'il a découverte. «C'était très triste, même pour moi qui venais d'Afrique.» Il se sentait décalé, car aux États-Unis, il voyait surtout «une terre d'opportunités où il était possible d'étudier et de travailler. Je pouvais envoyer 100 dollars à ma mère tous les mois, le rêve! C'est pour ça que je me suis intéressé à la politique locale. Je voulais savoir comment l'Amérique avait construit une société où chacun a sa chance.»
De retour à la permanence de campagne, son ex-mentor Kevin Caldwell évoque l'importance du quadrillage. «C'est une science», dit-il, fier d'avoir appris «le métier» à Thione. Il dit que «l'Africain» est «doué» et qu'il pourrait faire une carrière politique. Thione hoche la tête. Pour l'instant, il ne pense qu'au 6 novembre. Le président doit revenir dans l'Ohio avant le scrutin. «Ce sera la 19e fois, ça en dit long sur l'importance de l’Etat ».
Une réussite américaine, qui s'étend aussi… à la France
Onze ans après avoir quitté le Sénégal pour les États-Unis, Thione Niang se retrouve propulsé au sommet de la campagne démocrate, coprésident de Generation 44, l'opération nationale d'Obama auprès des jeunes. Thione, qui a désormais son propre cabinet de «consulting politique», sait que les jeunes Noirs américains partent d'une expérience différente de la sienne, marquée par le passé de la ségrégation. «Ils ne croient pas que la politique puisse changer les choses, mais ils se trompent!» Lui ne se voit pas devenir un «bureaucrate» à la Maison-Blanche si Obama est réélu. Il a le sentiment d'avoir une mission, un message d'espoir à passer aux jeunes d'Afrique, d'Amérique et… d'Europe, pour qu'ils se prennent en main au lieu de se lamenter. Il a créé une association, Give1Project, qui vise à aider les jeunes des milieux défavorisés à devenir des leaders. Il est très actif en Amérique et en France, où il travaille avec Claude Bébéar à aider les jeunes issus de l'immigration«à comprendre leur chance d'être français».
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