Plus de sept mois déjà que 3 000 hommes supplémentaires sont attendus pour renforcer l’Amisom, la mission de l’Union africaine en Somalie déployée depuis 2007. Après le retrait des Shebab de Mogadiscio, le 6 août, l’occasion est tout indiquée pour sécuriser la capitale somalienne.
Cette nouvelle donne constitue certes "une chance offerte au gouvernement fédéral de transition somalien d’exercer un contrôle total sur la capitale pour la première fois en trois ans", a déclaré mercredi Augustine Mahiga, représentant spécial de l’ONU en Somalie, "mais le plus dur sera d’empêcher les insurgés d’occuper de nouveau Mogadiscio." Et cela passe sans doute par le renforcement de la force africaine sur le terrain.
Tout le monde le sait. En l'absence des moyens logistiques adéquats et des effectifs suffisants, l’Amisom ne parviendra pas à protéger la capitale somalienne d’une nouvelle offensive des Shebab. Pourtant, le Conseil de sécurité avait autorisé, fin 2010, le déploiement de soldats supplémentaires. "Un renfort militaire d’urgence" qui devait porter à 12 000 le nombre des soldats de l’Amisom, principalement Ougandais et Burundais, estimé aujourd’hui à 9 000 hommes. Un chiffre encore insuffisant, selon Nathan Mugisha, commandant de la force africaine en Somalie pour qui "il faudrait 15 000 hommes" pour sécuriser Mogadiscio.
Les promesses de New York tardent à se concrétiser
Sur le terrain, la Somalie, déjà confrontée à un long conflit armé et qui aujourd’hui subit la sécheresse, attend toujours un renfort militaire alors que les pays tels que le Nigeria, Djibouti et la Guinée se sont engagés à envoyer des soldats. L’Amisom s’est finalement tournée ,de nouveau, vers les deux seuls pays fournisseurs de ses troupes : l'Ouganda et le Burundi.
“Les chefs d’état-major ougandais et burundais ont tenu une réunion à la fin du mois de mars avec le président somalien et son Premier ministre, au cours de laquelle il a été décidé d’envoyer les 3 000 soldats supplémentaires”, rapporte l’Observatoire de l’Afrique, un réseau d’experts axé sur les enjeux de paix et de sécurité en Afrique. Là encore, les choses continuent de traîner en longueur. Plus de trois mois ont passé et aucune concrétisation sur le terrain.
Mais, Nathan Mugisha se veut rassurant "les troupes sont prêtes, mais nous manquons de moyens pour effectuer leur déploiement et pour les accueillir dans de bonnes conditions". C’est donc la question du financement de l’Amisom qui resurgit. Qui paye quoi ? Le schéma décidé par le Conseil de sécurité en 2007, lors de la création de la mission africaine est connu : l’Union africaine (UA) fournit les troupes, la communauté internationale met la main à la poche. "L’UA étant une organisation de pays à économies faibles, elle n’a pas les ressources nécessaires pour supporter à long terme le coût d’une telle mission", explique Jean Delors Biyogue-Bi-Ntougou, consultant sur les questions de paix et de sécurité en Afrique au Réseau francophone de recherche des opérations de paix (ROP). Ainsi, l’Observatoire de l’Afrique rappelle par exemple que le Burundi bénéficie d’une aide du gouvernement allemand de l’ordre de 3,58 millions d’euros pour avoir déployé 1 000 soldats supplémentaires en Somalie, lorsqu’il fallait atteindre 9 000 hommes sur le terrain.
"S’il faut agir, c’est donc maintenant ou jamais"
Aujourd’hui, le temps ne joue pas en faveur de l’Amisom. Les insurgés shebab peuvent frapper à tout moment. "Tout est possible", résume d’ailleurs Nathan Mugisha. "S’il faut agir, c’est donc maintenant ou jamais", soutient Jean Delors Biyogue-Bi-Ntougou. Joint au téléphone par France24.com, le spécialiste estime que "la communauté internationale devrait enfin saisir cette opportunité pour déployer une réelle force d’imposition de la paix en Somalie". Et de préciser : "Par ses résolutions 1744 de 2007 et 1863 de 2009, le Conseil de sécurité avait pris en compte la demande de l’UA de remplacer à court terme l’Amisom par une opération de maintien de la paix des Nations unies pour soutenir la stabilité et la reconstruction à long terme du pays."
Car à l’heure actuelle, le mandat de l’Amisom lui permet essentiellement de protéger les institutions du gouvernement de transition, de soutenir le dialogue entre les parties en conflit et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. "Un mandat inadapté dans les circonstances actuelles de la crise somalienne", souligne Jean Delors Biyogue-Bi-Ntoungou qui préconise "le renforcement de leur fonction pour mieux protéger les populations civiles, mais aussi l'arrivée de troupes provenant des pays expérimentés pour des opérations de maintien de la paix."
Il faudra attendre pour cela le mois de septembre, au cours duquel "deux réunions de haut niveau sont prévues à New york autour de la situation sécuritaire et humanitaire en Somalie", a annoncé Augustine Mahiga. Le pays attend la paix depuis plusieurs années.
Source:France24
Cette nouvelle donne constitue certes "une chance offerte au gouvernement fédéral de transition somalien d’exercer un contrôle total sur la capitale pour la première fois en trois ans", a déclaré mercredi Augustine Mahiga, représentant spécial de l’ONU en Somalie, "mais le plus dur sera d’empêcher les insurgés d’occuper de nouveau Mogadiscio." Et cela passe sans doute par le renforcement de la force africaine sur le terrain.
Tout le monde le sait. En l'absence des moyens logistiques adéquats et des effectifs suffisants, l’Amisom ne parviendra pas à protéger la capitale somalienne d’une nouvelle offensive des Shebab. Pourtant, le Conseil de sécurité avait autorisé, fin 2010, le déploiement de soldats supplémentaires. "Un renfort militaire d’urgence" qui devait porter à 12 000 le nombre des soldats de l’Amisom, principalement Ougandais et Burundais, estimé aujourd’hui à 9 000 hommes. Un chiffre encore insuffisant, selon Nathan Mugisha, commandant de la force africaine en Somalie pour qui "il faudrait 15 000 hommes" pour sécuriser Mogadiscio.
Les promesses de New York tardent à se concrétiser
Sur le terrain, la Somalie, déjà confrontée à un long conflit armé et qui aujourd’hui subit la sécheresse, attend toujours un renfort militaire alors que les pays tels que le Nigeria, Djibouti et la Guinée se sont engagés à envoyer des soldats. L’Amisom s’est finalement tournée ,de nouveau, vers les deux seuls pays fournisseurs de ses troupes : l'Ouganda et le Burundi.
“Les chefs d’état-major ougandais et burundais ont tenu une réunion à la fin du mois de mars avec le président somalien et son Premier ministre, au cours de laquelle il a été décidé d’envoyer les 3 000 soldats supplémentaires”, rapporte l’Observatoire de l’Afrique, un réseau d’experts axé sur les enjeux de paix et de sécurité en Afrique. Là encore, les choses continuent de traîner en longueur. Plus de trois mois ont passé et aucune concrétisation sur le terrain.
Mais, Nathan Mugisha se veut rassurant "les troupes sont prêtes, mais nous manquons de moyens pour effectuer leur déploiement et pour les accueillir dans de bonnes conditions". C’est donc la question du financement de l’Amisom qui resurgit. Qui paye quoi ? Le schéma décidé par le Conseil de sécurité en 2007, lors de la création de la mission africaine est connu : l’Union africaine (UA) fournit les troupes, la communauté internationale met la main à la poche. "L’UA étant une organisation de pays à économies faibles, elle n’a pas les ressources nécessaires pour supporter à long terme le coût d’une telle mission", explique Jean Delors Biyogue-Bi-Ntougou, consultant sur les questions de paix et de sécurité en Afrique au Réseau francophone de recherche des opérations de paix (ROP). Ainsi, l’Observatoire de l’Afrique rappelle par exemple que le Burundi bénéficie d’une aide du gouvernement allemand de l’ordre de 3,58 millions d’euros pour avoir déployé 1 000 soldats supplémentaires en Somalie, lorsqu’il fallait atteindre 9 000 hommes sur le terrain.
"S’il faut agir, c’est donc maintenant ou jamais"
Aujourd’hui, le temps ne joue pas en faveur de l’Amisom. Les insurgés shebab peuvent frapper à tout moment. "Tout est possible", résume d’ailleurs Nathan Mugisha. "S’il faut agir, c’est donc maintenant ou jamais", soutient Jean Delors Biyogue-Bi-Ntougou. Joint au téléphone par France24.com, le spécialiste estime que "la communauté internationale devrait enfin saisir cette opportunité pour déployer une réelle force d’imposition de la paix en Somalie". Et de préciser : "Par ses résolutions 1744 de 2007 et 1863 de 2009, le Conseil de sécurité avait pris en compte la demande de l’UA de remplacer à court terme l’Amisom par une opération de maintien de la paix des Nations unies pour soutenir la stabilité et la reconstruction à long terme du pays."
Car à l’heure actuelle, le mandat de l’Amisom lui permet essentiellement de protéger les institutions du gouvernement de transition, de soutenir le dialogue entre les parties en conflit et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. "Un mandat inadapté dans les circonstances actuelles de la crise somalienne", souligne Jean Delors Biyogue-Bi-Ntoungou qui préconise "le renforcement de leur fonction pour mieux protéger les populations civiles, mais aussi l'arrivée de troupes provenant des pays expérimentés pour des opérations de maintien de la paix."
Il faudra attendre pour cela le mois de septembre, au cours duquel "deux réunions de haut niveau sont prévues à New york autour de la situation sécuritaire et humanitaire en Somalie", a annoncé Augustine Mahiga. Le pays attend la paix depuis plusieurs années.
Source:France24
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