Depuis l'attaque, mi-avril, contre le directeur du parc, Emmanuel de Mérode, que les menaces contre plusieurs associations, et notamment le Fonds mondial pour la nature, se sont multipliées. « Depuis (…) nous enregistrons des menaces contre nos travailleurs [un Congolais et un Américain, ndlr]. Deux ont été la cible d’appels téléphoniques, des SMS leur ont été envoyés, qui menacent leurs vies directement », rapporte Raymond Lumbuenamo, directeur du fonds mondial pour la nature basé à Kinshasa. Par ailleurs, « certains membres de la société civile nous disent avoir été menacés de la même manière », explique-t-il. Le message a été très clair : « Nous ne l'avons pas eu, mais vous, on ne vous ratera pas. »
« Nous allons continuer »
Le WWF n'accuse pour l'instant personne, mais a finalement décidé de porter plainte, il y a deux jours. Raymond Lumbuenamo précise que ces intimidations ne changeront rien à la détermination du personnel présent à Goma. « Nous allons être un peu plus prudents, mais nous allons continuer à faire ce que nous faisons. (…) Nous ne sommes pas là pour prendre les décisions. Nous donnons l’information : voici les enjeux, voici les problèmes, voici les risques. Si vous pensez que c’est bien, suivez notre voie, si vous estimez que ce n’est pas bien, en tout cas, nous vous avons informé. »
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La position du WWF est connue de tous et dérange. « Nous avons rencontré tous ceux qu’il faut rencontrer, nous avons rencontré la société civile, nous avons rencontré les opérateurs économiques. Nous avons rencontré le Parlement provincial et nous avons vu les autorités nationales. Tout le monde sait ce que nous disons », explique Raymond Lumbuenamo. Pour le Fonds mondial, il ne faut pas exploiter les réserves du parc, car la pollution générée par le pétrole affectera tous les secteurs : la pêche, qui fait vivre les populations alentour, l'agriculture et le tourisme. « Il ne faut pas que l’on aille dans le parc. C’est une "no-go zone" : on ne va pas faire du pétrole dans le parc ! Ce n’est pas là qu’il faut le faire », martèle Raymond Lumbuenamo. « Il y a d’autres champs sédimentaires au Congo qui peuvent être exploités sans nuire aux ressources touristiques que le parc représente. Il ne faut pas offrir ce joyau à l’exploitation pétrolière », insiste-t-il encore.
Source : Rfi.fr
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