Les témoins ont peur, l'affaire s'enlise, le minerai saisi a été volé. Et certaines personnes parmi celles qui avaient été impliquées dans cette affaire sont libres. Bien que reconnus coupables et condamnés, ces gens parmi lesquels se trouvent des membres des services de sécurité n'ont pas eu à purger la totalité de leurs peines.
Au centre d'expertise des matières précieuses, à Kinshasa, on se plaint du manque à gagner : la vente aux enchères des produits saisis n'a pas encore eu lieu que des sources dénoncent le vol au jour le jour du minerai consigné dans les installations de la Gécamines à Lubumbashi. Et les agents à la frontière qui avaient dénoncé la fraude estiment que leur vie est désormais en danger et aucune prime ne leur a été allouée.
C'est en effet début janvier 2016 que 22 camions chargés de minerais, environ 12 tonnes, avaient été saisis à Kasumbalesa, à la frontière avec la Zambie. En provenance de la province du Lualaba (ex-Katanga), la cargaison était couverte par des documents officiels délivrés par les services des mines. Mais, avant de passer de l'autre côté de la frontière, un agent trop curieux découvre que c'est du minerai brut qui allait être exporté. Ce qui est interdit par la loi.
Contacté au téléphone, Pascal Nyembo, responsable du centre d'expertise des matières précieuses, a annoncé l'envoi imminent sur place d'une équipe pour s'enquérir de cette situation qui, selon lui, fait perdre à l'Etat congolais d'importantes sommes d'argent et risque de démobiliser les agents consciencieux.
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