Les pressions internationales se sont multipliées ces derniers jours sur Dakar pour que le scrutin soit transparent et équitable. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déploré jeudi les violences qui ont accompagné la campagne présidentielle et insisté sur l’importance du respect de la liberté de manifester pacifiquement. La mission de l'Union européenne au Sénégal avait signalé, il y a quelques jours, que l'interdiction faite à l'opposition d'organiser des manifestations était contraire au Code électoral. Du côté de Washington, après le département d'Etat la veille, jeudi c'est la Maison Blanche qui a exprimé son souhait de voir «les autorités sénégalaises... s'assurer que ces élections reflètent la volonté du peuple sénégalais». Des pressions qui ont été mal perçues à Dakar. Dans deux conférences de presse séparées, le porte-parole du président Abdoulaye Wade et le ministre des affaires étrangères sont revenus sur ces critiques.
Pour le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, les réactions de la communauté internationale sur l’interdiction de manifester place de l’Indépendance ne prennent pas en compte tous les aspects du problème : «On a vraiment tort de considérer que la liberté de manifestation a fait l’objet de restrictions. C’est seulement un périmètre de sécurité comme cela existe dans tous les pays de droit ! et surtout quand certains manifestants, certains candidats sont obnubilés par une seule chose : empêcher le président Wade de se représenter.»
Selon Madické Niang, les autorités ont d’ailleurs proposé aux manifestants de la place de l’Indépendance de se regrouper ailleurs, dans un lieu moins sensible.
Signe des temps à Dakar, les masques anti-poussière et les masques industriels ont été rebaptisés « masques à gaz ». Dans le quartier du Plateau où chaque jour flotte l’odeur du gaz lacrymogène, on se les arrache...
«Le néocolonialisme c'est terminé»
Le porte-parole d’Abdoulaye Wade, Serigne Mbacké Ndiaye, ne comprend pas pour sa part que les pays occidentaux condamnent l’existence d’un périmètre de sécurité autour de la présidence, alors que ces périmètres sont une réalité en Occident : «Pourquoi ce qui est accepté en France, aux Etats-Unis ou un peu partout n’est pas accepté au Sénégal ? Parce que nous sommes des nègres ? Parce que nous avons subi l’esclavage ? La colonisation et le néocolonialisme, c’est terminé ! Nous sommes un Etat souverain, nous vivons debout, nous mourons debout ! »
Quelle que soit la position d’une quelconque puissance, ajoute Serigne Mbacké Ndiaye, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est la position des Sénégalais. Et ce que les Sénégalais pensent de nous, ils le diront le 26 février.
Préparatifs de vote à Touba : y a-t-il trafic de cartes d'électeurs ?
Le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, le député européen néerlandais Thijs Berman, s’est rendu jeudi 23 février en visite dans la ville de Touba, la ville sainte de la confrérie des Mourides. Une ville où il y a eu un important remaniement des circonscriptions électorales, et donc l’édition d’un nombre important de nouvelles cartes d’électeurs. Le représentant de l'UE est le témoin d'une scène qui laisserait à penser qu'il y a trafic de cartes d'électeurs.
Le responsable des observateurs européens attend, dans la résidence du calife général, d’être reçu par le chef spirituel des Mourides. Dans cette ambiance très protocolaire, un homme surgit soudain. Il a sur la tête une casquette à l’effigie de Macky Sall, et il brandit un sachet en plastique noir d’où s’échappent une centaine de cartes d’électeurs. Il affirme avoir arraché le sac à des militants du camp présidentiel...
avec RFI
Pour le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, les réactions de la communauté internationale sur l’interdiction de manifester place de l’Indépendance ne prennent pas en compte tous les aspects du problème : «On a vraiment tort de considérer que la liberté de manifestation a fait l’objet de restrictions. C’est seulement un périmètre de sécurité comme cela existe dans tous les pays de droit ! et surtout quand certains manifestants, certains candidats sont obnubilés par une seule chose : empêcher le président Wade de se représenter.»
Selon Madické Niang, les autorités ont d’ailleurs proposé aux manifestants de la place de l’Indépendance de se regrouper ailleurs, dans un lieu moins sensible.
En ces temps de manifestation, les «masques à gaz» se vendent comme des petits pains - Reportage - |
«Le néocolonialisme c'est terminé»
Le porte-parole d’Abdoulaye Wade, Serigne Mbacké Ndiaye, ne comprend pas pour sa part que les pays occidentaux condamnent l’existence d’un périmètre de sécurité autour de la présidence, alors que ces périmètres sont une réalité en Occident : «Pourquoi ce qui est accepté en France, aux Etats-Unis ou un peu partout n’est pas accepté au Sénégal ? Parce que nous sommes des nègres ? Parce que nous avons subi l’esclavage ? La colonisation et le néocolonialisme, c’est terminé ! Nous sommes un Etat souverain, nous vivons debout, nous mourons debout ! »
Quelle que soit la position d’une quelconque puissance, ajoute Serigne Mbacké Ndiaye, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est la position des Sénégalais. Et ce que les Sénégalais pensent de nous, ils le diront le 26 février.
Préparatifs de vote à Touba : y a-t-il trafic de cartes d'électeurs ?
Le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, le député européen néerlandais Thijs Berman, s’est rendu jeudi 23 février en visite dans la ville de Touba, la ville sainte de la confrérie des Mourides. Une ville où il y a eu un important remaniement des circonscriptions électorales, et donc l’édition d’un nombre important de nouvelles cartes d’électeurs. Le représentant de l'UE est le témoin d'une scène qui laisserait à penser qu'il y a trafic de cartes d'électeurs.
Le responsable des observateurs européens attend, dans la résidence du calife général, d’être reçu par le chef spirituel des Mourides. Dans cette ambiance très protocolaire, un homme surgit soudain. Il a sur la tête une casquette à l’effigie de Macky Sall, et il brandit un sachet en plastique noir d’où s’échappent une centaine de cartes d’électeurs. Il affirme avoir arraché le sac à des militants du camp présidentiel...
avec RFI
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