Washington avait accusé les islamistes d’exagérer les faits afin de maintenir leur réputation, tout en précisant qu’une enquête était en cours pour évaluer les dégâts. Les autorités kényanes avaient de leur côté déclaré qu’aucun soldat n’avait été touché.
Finalement, le commandement américain a dû reconnaître les victimes. Six avions ont également été endommagés. « Nous poursuivrons les responsables », a promis le général Stephen Townsend, le commandant d’Africom.
Les shebabs ont attaqué vers 5h30 en visant la piste aérienne accolée au camp Simba, base militaire américano-kényane près de Lamu. Les islamistes ont percé l’enceinte à l’aide d’une attaque suicide à bord d’un véhicule. Une méthode classique que les terroristes ont éprouvée en Somalie. Des réservoirs d’essence ont pris feu, une fusillade a éclaté, et les shebabs ont fini par être neutralisés…
Le camp Simba est dédié au contre-terrorisme et à la formation des militaires kényans. « Alors que nous honorons le sacrifice des victimes, nous devons durcir notre détermination », a déclaré le général Townsend.
Base de surveillance
« Ce camp Simba est important parce qu’il est utilisé pour surveiller le sud de la Somalie et les cotes kényanes, souligne l’analyste militaire américain Andrew Franklin. Il permet de surveiller et localiser sur la région de Jubaland qui se trouve à la frontière entre la Somalie et le Kenya. Ce camp fait partis d’une série de bases militaires que les Américains ont mises sur pied à travers le monde juste après les attentats du 11 septembre afin de lutter contre le terrorisme. Mais aucun drone prédateur ou drone armé n’opèrent depuis cette base. Celle-ci fait partie d’une série de bases dédiées à la surveillance qui sont déployées à travers le continent. Et elle est complémentaire à celle à Djibouti. »
Mais selon l’analyse, « l’attaque sur cette installation ne devrait pas avoir d’impact sur les raids américains en Somalie », car « de nouveaux appareils peuvent y être déployés ». « La première attaque de drone cette année a eu lieu vendredi, l’année dernière il y en a eu 67 ou 68, c’était plus que l’année précédente. Elles visaient des combattants shebabs et des cadres de l’Etat islamique dans le Puntland. L’effet va plutôt être que désormais tout le monde est au courant les États-Unis opèrent une base depuis le Kenya. »
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