L'attaque chimique du 21 août 2013 confirme que des gaz toxiques sont employés comme armes de guerre dans le conflit en Syrie. Immédiatement, l'opposition syrienne et les Occidentaux accusent le régime de Bachar el-Assad d'utiliser des armes chimiques interdites – en l'occurrence du gaz sarin – pour combattre la rébellion.
Les semaines qui suivent sont marquées par une brusque montée de tension internationale. À Washington, Paris et Londres, on envisage des frappes aériennes contre le pouvoir syrien, l'usage de gaz toxiques ayant auparavant été qualifié de « ligne rouge » par Barack Obama. Mais finalement rien ne se passe, l'Occident renonce à l'option militaire et c'est la Russie qui offre une porte de sortie en proposant en septembre un plan de destruction de l'arsenal chimique syrien.
Le recul occidental interprété comme une faiblesse
Un an plus tard, cette opération est terminée. « Il n’est pas possible d’exclure totalement que la Syrie ait pu garder quelques stocks d’agents chimiques militaires, tempère Olivier Lepick, spécialiste des armements chimiques et chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique. Par ailleurs, on l’a vu au cours des derniers mois, le régime n’a pas hésité à utiliser un agent industriel toxique, du chlore en l’occurrence, pour mener des attaques qui s’apparentent à des attaques chimiques, en tout cas au regard du droit international et du droit de la guerre ».
L'hésitation des Occidentaux à l'été 2013 a en tout cas laissé des traces. Leur recul a été interprété comme une faiblesse. « Pour une fois qu’on a bien voulu mettre un peu de pression au régime syrien, rien n’a été fait. Bachar el-Assad a même cru qu’il était redevenu à un moment donné un interlocuteur au niveau de la scène internationale, rappelle Naïm Kossayer, porte-parole de la Coalition nationale syrienne, l’opposition en exil. Finalement, le peuple syrien commence à croire de moins en moins aux idéaux du monde libre que représente l’Occident ». Ce fut en tout cas un tournant dans le conflit syrien dont le bilan atteint désormais 170 000 morts, pour la plupart victimes d'armes qui n'ont rien de chimiques.
« S'il y avait eu une réaction des grandes puissances à la hauteur de l'utilisation des armes chimiques, nous n'aurions pas été face à ce choix terrible entre un dictateur et un groupe terroriste alors que les rebelles méritent tout notre soutien », a admis le président François Hollande dans un entretien accordé au Monde.
Source : Rfi.fr
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