Venus du Congo-Brazzaville, de République démocratique du Congo, du Burundi, de Centrafrique, du Bénin, du Gabon, du Sénégal et de Guinée équatoriale, les opposants réunis à Paris ont exigé le respect des textes fondateurs, l'organisation d'élections libres et le respect du caractère républicain des armées.
Dans plusieurs pays africains, des projets de réformes constitutionnelles sont en effet en débat ; elles permettraient à certains chefs d'Etat de se maintenir au pouvoir. Ce rassemblement d'opposants est une première et fait suite au soulèvement populaire qui a fait chuter le président Blaise Compaoré au Burkina Faso.
« Se regrouper davantage »
La révolte burkinabè sonne le glas de l'épidémie de révision constitutionnelle proclame en substance la déclaration de Paris signée par ces opposants. La réunion est une initiative de Mathias Dzon, le président du parti ARD, du Congo-Brazzaville. Il estime que les événements de Ouagadougou ont entraîné un électrochoc : « On ne peut pas dire que les Burkinabè se sont jetés spontanément dans les rues de Ouagadougou pour changer de président. Un travail se faisait, que nous ignorions, souligne Mathias Dzon. Nous avons besoin de regrouper davantage et d’informer davantage nos partenaires à l’extérieur pour qu’ils comprennent ce qui se passe chez nous, et pourquoi pas pour nous soutenir dans notre lutte pour libérer nos pays, et que la démocratie puisse s’installer durablement. »
Le texte sera le point de départ d'un lobbying pour empêcher le maintien au pouvoir de certains présidents, notamment Joseph Kabila, en République démocratique du Congo, assurent les participants à la réunion de Paris. Le député du parti d’opposition congolais UDPS Samy Badibanga estime que les jeunes congolais ont été galvanisés : « Ça les a boostés. On en entend parler dans les universités et un peu partout à travers le pays. »
Un « printemps africain » ?
Au Burundi, le président Nkurunziza est déjà candidat à un troisième mandat. Ancien prisonnier, réfugié politique, Abdoul Nzeyimana prévoit déjà des violences : « Si rien ne change, nous sommes, nous Burundais, en mesure de faire davantage que ce qui a été fait au Burkina Faso, avertit Abdoul Nzeyimana. Pour préparer une omelette, il faut casser des œufs. » Pour ces opposants, le choc burkinabé sera durable. Certains prédisent même un « printemps africain. »
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