Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Le satellite nord-coréen est désormais au fond de la mer Jaune. La fusée a volé pendant moins de deux minutes, s’est élevée à une altitude de 150 km afin de se fragmenter en plusieurs morceaux, qui se sont abîmés à une centaine de kilomètres des côtes sud-coréennes.
Sur la télévision d’Etat nord-coréenne, une présentatrice annonce gravement à la population que la fusée Unha-3 n’a pas réussi à placer son satellite en orbite. La déclaration, diffusée moins de quatre heures après la désintégration en vol du lanceur, est étonnante : lors des deux précédents tirs - ratés eux aussi - la propagande avait proclamé le contraire… et avait même imprimé des timbres ou des cartes postales à l’effigie de ces satellites.
Pyongyang semble ainsi décidé à jouer la carte de la transparence, afin de convaincre la communauté internationale des objectifs pacifiques de son très controversé « programme spatial ». Depuis une semaine, une cinquantaine de journalistes étrangers sont présents en Corée du Nord pour couvrir ce tir, une présence elle aussi inhabituelle.
Il est aussi possible que le régime rencontre de plus en plus de difficultés à couper sa population du monde extérieur : on sait que la frontière chinoise est poreuse, que les téléphones portables sont de plus en plus utilisés… peut-être est-il devenu impossible de cacher certaines informations connues du reste de la planète.
Condamnations à la chaîne
Toujours est-il que la Corée du Sud a condamné immédiatement le tir. Son ministre des Affaires étrangères, Kim Sung-hwan, a considéré que Pyongyang avait violé la résolution 1874 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui interdit au régime tout essai de technologie permettant de construire des missiles balistiques : « Nous dénonçons vigoureusement ce lancement. Il est très triste de constater que la Corée du Nord consacre de telles ressources financières pour développer des armes nucléaires et des missiles, alors que sa population souffre de pénuries chroniques de nourriture. Nous allons répondre à ce lancement en coopération avec les pays concernés et la communauté internationale ».
Séoul a demandé dans les prochaines heures une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, qui pourrait discuter d’éventuelles sanctions additionnelles imposées au régime nord-coréen.
Pour sa part, Washington a dénoncé une « provocation qui menace la sécurité régionale, viole la loi internationale et contredit les engagements récents », participant un peu plus à l’isolement du pays. Pour les Etats-Unis, il s’agit en fait d’un missile balistique intercontinental de 6000 à 9000 kilomètres de portée.
Dans une déclaration commune, les ministres des Affaires étrangères du G8, réunis à Washington, ont fait part de leur inquiétude face à un acte qui « sape la paix » dans la région : « Nous sommes prêts à envisager, avec d'autres pays, des mesures qui
répondent à tout agissement de la République populaire démocratique de Corée
qui viole les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU ». Ils appellent, eux aussi, le Conseil de sécurité à réagir promptement.
Le Japon dénonce le tir d’un missile balistique susceptible d’atteindre le territoire nord-américain.
Pendant dix jours, le gouvernement japonais a créé autour du lancement raté de la fusée nord-coréenne une atmosphère de paranoïa aigüe comme si ce tir posait une menace pour l’existence même du Japon.
Selon la chaîne de télévision japonaise NHK, l’engin tiré par la Corée du Nord serait en réalité un missile balistique Taepodong-2, susceptible un jour d’atteindre le territoire nord-américain et d’être armé d’ogives nucléaires.
Le Premier ministre Yoshihiko Noda dit qu’il va renforcer la coopération avec les pays voisins pour dissuader la Corée du Nord de continuer ses essais déguisés de missiles balistiques. Le Taepodong-2 aurait été développé avec l’Iran.
Le Japon a activé son bouclier anti-missiles. Le deuxième étage de la fusée nord-coréenne a survolé une partie des îles japonaises d’Okinawa, mais rien n’indique que l’armée japonaise ait utilisé ces missiles anti-missiles installés à Okinawa, qui abrite la moitié des bases américaines au Japon.
RFI
Le satellite nord-coréen est désormais au fond de la mer Jaune. La fusée a volé pendant moins de deux minutes, s’est élevée à une altitude de 150 km afin de se fragmenter en plusieurs morceaux, qui se sont abîmés à une centaine de kilomètres des côtes sud-coréennes.
Sur la télévision d’Etat nord-coréenne, une présentatrice annonce gravement à la population que la fusée Unha-3 n’a pas réussi à placer son satellite en orbite. La déclaration, diffusée moins de quatre heures après la désintégration en vol du lanceur, est étonnante : lors des deux précédents tirs - ratés eux aussi - la propagande avait proclamé le contraire… et avait même imprimé des timbres ou des cartes postales à l’effigie de ces satellites.
Pyongyang semble ainsi décidé à jouer la carte de la transparence, afin de convaincre la communauté internationale des objectifs pacifiques de son très controversé « programme spatial ». Depuis une semaine, une cinquantaine de journalistes étrangers sont présents en Corée du Nord pour couvrir ce tir, une présence elle aussi inhabituelle.
Il est aussi possible que le régime rencontre de plus en plus de difficultés à couper sa population du monde extérieur : on sait que la frontière chinoise est poreuse, que les téléphones portables sont de plus en plus utilisés… peut-être est-il devenu impossible de cacher certaines informations connues du reste de la planète.
Condamnations à la chaîne
Toujours est-il que la Corée du Sud a condamné immédiatement le tir. Son ministre des Affaires étrangères, Kim Sung-hwan, a considéré que Pyongyang avait violé la résolution 1874 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui interdit au régime tout essai de technologie permettant de construire des missiles balistiques : « Nous dénonçons vigoureusement ce lancement. Il est très triste de constater que la Corée du Nord consacre de telles ressources financières pour développer des armes nucléaires et des missiles, alors que sa population souffre de pénuries chroniques de nourriture. Nous allons répondre à ce lancement en coopération avec les pays concernés et la communauté internationale ».
Séoul a demandé dans les prochaines heures une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, qui pourrait discuter d’éventuelles sanctions additionnelles imposées au régime nord-coréen.
Pour sa part, Washington a dénoncé une « provocation qui menace la sécurité régionale, viole la loi internationale et contredit les engagements récents », participant un peu plus à l’isolement du pays. Pour les Etats-Unis, il s’agit en fait d’un missile balistique intercontinental de 6000 à 9000 kilomètres de portée.
Dans une déclaration commune, les ministres des Affaires étrangères du G8, réunis à Washington, ont fait part de leur inquiétude face à un acte qui « sape la paix » dans la région : « Nous sommes prêts à envisager, avec d'autres pays, des mesures qui
répondent à tout agissement de la République populaire démocratique de Corée
qui viole les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU ». Ils appellent, eux aussi, le Conseil de sécurité à réagir promptement.
Le Japon dénonce le tir d’un missile balistique susceptible d’atteindre le territoire nord-américain.
Pendant dix jours, le gouvernement japonais a créé autour du lancement raté de la fusée nord-coréenne une atmosphère de paranoïa aigüe comme si ce tir posait une menace pour l’existence même du Japon.
Selon la chaîne de télévision japonaise NHK, l’engin tiré par la Corée du Nord serait en réalité un missile balistique Taepodong-2, susceptible un jour d’atteindre le territoire nord-américain et d’être armé d’ogives nucléaires.
Le Premier ministre Yoshihiko Noda dit qu’il va renforcer la coopération avec les pays voisins pour dissuader la Corée du Nord de continuer ses essais déguisés de missiles balistiques. Le Taepodong-2 aurait été développé avec l’Iran.
Le Japon a activé son bouclier anti-missiles. Le deuxième étage de la fusée nord-coréenne a survolé une partie des îles japonaises d’Okinawa, mais rien n’indique que l’armée japonaise ait utilisé ces missiles anti-missiles installés à Okinawa, qui abrite la moitié des bases américaines au Japon.
RFI
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