En effet, les premiers épisodes de la médiation ont débouché sur la signature d’un Accord cadre le 6 avril entre la Junte CNRDRE et la médiation Cedeao conduite sur le terrain par le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Bassolé. Une des dispositions essentielle de celui-ci était qu’au terme de l’intérim légal, soit quarante jours, du président de l’Assemblée Nationale, d’un commun accord, au terme d’une nouvelle concertation avec Bassolé et son adjuvant ivoirien l’ancien ministre Adama Bictogo, les nouvelles règles devant présider la transition seraient établies.
Il n’en a rien été et le 26 avril, au sommet d’Abidjan, la Cedeao prenait à contre pied la médiation du Faso et décida à la fois du choix de la personne qui dirigera la transition et de la durée de celle-ci fixée à douze mois. Dioncounda Traoré reconduit de l’intérim à la transition, l’on a crié, au pays, à la trahison, le deal antérieur n’ayant pas été respecté. Qu’à cela ne tienne, un nouvel accord, même s’il a pris l’appellation de compte rendu de réunion, est trouvé entre la junte CNRDRE, la médiation burkinabé, le premier ministre Cheikh Modibo Diarra et le président Dioncounda. Il est signé par les parties prenantes et diffusé sur les ondes des médias nationaux et internationaux.
Il avait pour point d’orgue, concédé par la junte, de renoncer à perturber la transition contre une contre partie : le vote d’une amnistie et l’octroi de privilèges pour le chef de la junte. Ce sont ces dernières dispositions qui viennent d’être remises en cause par les conclusions des réunions du 6 juin à Lomé (lire le communiqué ci-contre) où la Cedeao se réunissait en marge du sommet de l’Uemoa consacré au Mali. Le communiqué signé de Kadré Désiré Ouédrago, le président de la commission de la Cedeao, indiquait en son point dix que les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale ne reconnaissaient pas au président du CNRDRE ni qualité de chef d’Etat, ni celui d’ancien chef d’Etat. Un camouflet pour le président Blaise ? Cela y ressemble. Alors que l’accord du 19- 20 mai leur laissait transparaitre quelques rôles à jouer, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine « exige la dissolution immédiate du Cnrdre », (lire le communiqué final de la réunion en page 5). Une autre « révisitation » publique de la copie Blaise- Bassolé. Assurément, la communication et la concertation entre la médiation et son mandant supranational ont manqué.
A l’entame déjà de cette médiation finissante, des voix se sont élevées pour la critiquer estimant que le Niger de Mahamadou Issouffi était plus à même, pour des raisons évidentes de proximité vis-à-vis du dossier – par exemple, le Burkina n’a jamais connu de rébellion touarègue – de la mener. Sans compter, toujours selon les mêmes observateurs, la « faute de goût » du président du Faso qui aurait pu éviter à la classe politique malienne le déplacement, somme toute affligeant, de Ouagadougou, le 15 avril 2012. Par sa hauteur, il aurait fallu venir les rencontrer chez eux ce qui les aurait grandis, malgré leur faiblesse momentanée du fait de la conjoncture qui prévalait. Le peuple du Mali lui aurait retourné de mille façons ce clin d’œil.
L’autre désaveu, on pourrait même dire contestation de la médiation burkinabé, réside dans le fait qu’une partie non négligeable de la classe politique malienne et de l’opinion d’une façon générale reprochait aux autorités ouagalaises d’avoir composé un gouvernement, ou à tout le moins, de l’avoir inspiré en y plaçant des représentants qui leur font penser que le Mali était directement gouverné de chez ses voisins. En raison de la présence de membres influents de celui-ci directement rattachés à des chancelleries « étrangères ». A cela, il faut ajouter que la médiation, malgré ce qu’il peut en dire, a laissé se former au contraire des dispositions contenues dans l’Accord Cadre un gouvernement aux antipodes d’un gouvernement d’union nationale.
S’il faut se garder de « jeter l’enfant avec l’eau du bain » car des avancées notables ont été engrangées, force est de reconnaitre que la Médiation en tant qu’outil de facilitation a eu ses ratés.
Source : Le républicain
Il n’en a rien été et le 26 avril, au sommet d’Abidjan, la Cedeao prenait à contre pied la médiation du Faso et décida à la fois du choix de la personne qui dirigera la transition et de la durée de celle-ci fixée à douze mois. Dioncounda Traoré reconduit de l’intérim à la transition, l’on a crié, au pays, à la trahison, le deal antérieur n’ayant pas été respecté. Qu’à cela ne tienne, un nouvel accord, même s’il a pris l’appellation de compte rendu de réunion, est trouvé entre la junte CNRDRE, la médiation burkinabé, le premier ministre Cheikh Modibo Diarra et le président Dioncounda. Il est signé par les parties prenantes et diffusé sur les ondes des médias nationaux et internationaux.
Il avait pour point d’orgue, concédé par la junte, de renoncer à perturber la transition contre une contre partie : le vote d’une amnistie et l’octroi de privilèges pour le chef de la junte. Ce sont ces dernières dispositions qui viennent d’être remises en cause par les conclusions des réunions du 6 juin à Lomé (lire le communiqué ci-contre) où la Cedeao se réunissait en marge du sommet de l’Uemoa consacré au Mali. Le communiqué signé de Kadré Désiré Ouédrago, le président de la commission de la Cedeao, indiquait en son point dix que les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale ne reconnaissaient pas au président du CNRDRE ni qualité de chef d’Etat, ni celui d’ancien chef d’Etat. Un camouflet pour le président Blaise ? Cela y ressemble. Alors que l’accord du 19- 20 mai leur laissait transparaitre quelques rôles à jouer, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine « exige la dissolution immédiate du Cnrdre », (lire le communiqué final de la réunion en page 5). Une autre « révisitation » publique de la copie Blaise- Bassolé. Assurément, la communication et la concertation entre la médiation et son mandant supranational ont manqué.
A l’entame déjà de cette médiation finissante, des voix se sont élevées pour la critiquer estimant que le Niger de Mahamadou Issouffi était plus à même, pour des raisons évidentes de proximité vis-à-vis du dossier – par exemple, le Burkina n’a jamais connu de rébellion touarègue – de la mener. Sans compter, toujours selon les mêmes observateurs, la « faute de goût » du président du Faso qui aurait pu éviter à la classe politique malienne le déplacement, somme toute affligeant, de Ouagadougou, le 15 avril 2012. Par sa hauteur, il aurait fallu venir les rencontrer chez eux ce qui les aurait grandis, malgré leur faiblesse momentanée du fait de la conjoncture qui prévalait. Le peuple du Mali lui aurait retourné de mille façons ce clin d’œil.
L’autre désaveu, on pourrait même dire contestation de la médiation burkinabé, réside dans le fait qu’une partie non négligeable de la classe politique malienne et de l’opinion d’une façon générale reprochait aux autorités ouagalaises d’avoir composé un gouvernement, ou à tout le moins, de l’avoir inspiré en y plaçant des représentants qui leur font penser que le Mali était directement gouverné de chez ses voisins. En raison de la présence de membres influents de celui-ci directement rattachés à des chancelleries « étrangères ». A cela, il faut ajouter que la médiation, malgré ce qu’il peut en dire, a laissé se former au contraire des dispositions contenues dans l’Accord Cadre un gouvernement aux antipodes d’un gouvernement d’union nationale.
S’il faut se garder de « jeter l’enfant avec l’eau du bain » car des avancées notables ont été engrangées, force est de reconnaitre que la Médiation en tant qu’outil de facilitation a eu ses ratés.
Source : Le républicain
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