Les manifestants sont venus exprimer leur effroi et leur solidarité avec le peuple égyptien. Un message est aussi répété en chœur : « Les Tunisiens ne se laisseront pas voler leur révolution ».
Pourtant Amal reste méfiante. « Dès qu’il y a eu le coup d’État en Égypte, la première chose que je me suis dite, c’est que la Tunisie sera forcément en danger. Heureusement, les choses n’ont pas empiré de cette manière. Mais je constate que l’agressivité verbale augmente. Dans nos familles, les gens sont séparés par la politique et ça me brise le cœur », se désole la jeune femme.
Crainte d'une contagion
Le fossé entre partis au pouvoir et opposition se creuse en Tunisie. Certains membres du mouvement islamiste Ennahda craignent une contagion du scénario égyptien. Des inquiétudes renforcées par la menace terroriste grandissante et la montée de l'animosité entre le camp au pouvoir et l'opposition. Ils accusent leurs détracteurs de vouloir semer le chaos en appelant à la chute du gouvernement et à la dissolution de l'Assemblée. Et défendent, comme en Egypte la légitimité des urnes. « On a une élite qui croit au coup d’État. Ils n’ont pas accepté le résultat des urnes et demandent la chute du régime, vers l’anarchie, vers l’inconnu, dénonce ainsi Moncef, membre du parti au pouvoir Ennahda. Mais l’exemple égyptien ne se reproduira pas en Tunisie. Ici, c’est autre chose. On est plus modéré, on n’a pas la même armée ».
Un sentiment partagé par Hela Hammi, députée Ennahda, qui reproche à l’opposition de vouloir copier ses voisins égyptiens. « Jusqu’à présent, ils n’y sont pas arrivés. Chez nous ce ne sont pas les mêmes circonstances. Ici, l’armée a décidé d’être neutre », analyse-t-elle. « J’espère que ça n’arrivera pas, parce que ça touche aux buts de la révolution, qui est intouchable », conclut-elle.
Face à eux, le Front de salut national organise les manifestations contre le pouvoir depuis trois semaines. Il condamne aussi la répression en Egypte, appelle ses militants au calme, mais ne compte pas freiner la mobilisation ni sa campagne baptisée « Dégage » lancée ce mercredi pour écarter de l'administration les fonctionnaires nommés sur des bases partisanes.
Source : Rfi.fr
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