De sources concordantes, de violents combats ont opposé lundi dans le nord du Mali des membres d'un groupe armé progouvernemental et la rébellion à dominante touareg, tous signataires de l'accord de paix. Le premier bilan de ces affrontements fait état de plusieurs morts.
« Les affrontements qui se sont déroulés vers Anéfis, à environ 120 km au sud de Kidal [extrême Nord-Est], ont causé la mort de plusieurs personnes », a affirmé, le 17 août, une source de sécurité régionale.
Fahad Ag Almahmoud, un responsable du Groupe d’auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako), ayant affronté la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion), a indiqué quant à lui que 15 personnes avaient été tuées dans ces combats, dont des chefs militaires du camp adverse.
De son côté, la CMA a confirmé les affrontements, refusant toutefois de se prononcer sur un bilan dans l’immédiat.
Les combats entre ces groupes armés ont également été confirmés par une source à la mission de l’ONU au Mali, la Minusma. « Nous avons appris qu’il y a des victimes », a-t-elle dit, sans donner plus de détails. « Ces affrontements font suite à des escarmouches entre les deux camps samedi et dimanche », a-t-elle précisé.
Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités, en violation de l’accord de paix conclu à Alger, signé par le camp gouvernemental le 15 mai et par la rébellion le 20 juin.
Retour à la normale ?
« La situation s’est stabilisée. Les combats ont temporairement cessé. Nous contrôlons actuellement la ville d’Anéfis », a affirmé Fahad Ag Almahmoud.
« Nous avons récupéré des véhicules et d’importantes quantités d’armes et de munitions. Cela fait trois jours que les hostilités ont commencé entre Anéfis et Tabankort, à mi-chemin entre Kidal et Gao, principale ville du nord du Mali », a-t-il poursuivi.
« Nous sommes très inquiets pour la suite surtout qu’il semble que c’est de l’armement lourd qui est utilisé de part et d’autre », a déclaré une source de sécurité régionale.
« En période d’hivernage, a-t-elle indiqué pour expliquer le regain de tensions, de nombreuses routes sont impraticables dans le Nord pour l’organisation des trafics illicites. L’une des rares routes praticables se trouve vers le secteur des combats. » Selon elle, « ce sont donc aussi des combats pour le contrôle d’une route qui sert à organiser les trafics illicites ».
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