De source interne au Ministère des Mines (Mauritanie), la publication récente par Sherpa du refus de la banque islamique de développement de financer le projet d'extension de la centrale de Nouakchott est source de vives inquiétudes dans la perspective du financement du projet SPEG. (voir la publication de Cridem : http://cridem.org/C_Info.php?article=643308). D'autant plus que le journal Mondafrique.com relayait tantôt bon nombre de pièces et détails liés à ce qu'il convient désormais d'appeler l'affaire Somelec / Wartsila.
En effet les bailleurs internationaux, dont la BID, devaient être mis à contribution dans le cadre de ce projet stratégique (gisement de gaz de Banda).
Il est surprenant de constater qu'au delà même des incertitudes liées au financement de ce projet. Le Speg, en plus d'assurer l'approvisionnement énergétique des mines exploitées par Kinross à tasiast et la SNIM à Zouérate, devait permettre d'approvisionner les voisins sénégalais sans que l'on ait pu en connaître son degré de réalisme et ses dispositions.
Ces inquiétudes appellent une première question : les irrégularités pointées du doigt par Mondafrique.com concernant la Centrale de Nouakchott sont-elles érigées en un système de financement des proches du pouvoir au point qu'ils s'alarment lorsqu'un bailleur international doute de la réelle volonté politique du régime de mettre en oeuvre ces grands projets d'infrastructure ?
Ne faudrait-il pas s'intéresser de près au projet SPEG pour éventuellement démonter les rouages d'une mécanique bien huilée qui permet d'afficher politiquement la belle amitié avec le voisin sénégalais ? Alors qu'il paraît peu plausible que la SOMELEC soit un jour en mesure d'exporter de l'électricité, la Mauritanie étant déjà en état de pénurie permanente.
Enfin, il faut se féliciter que la décision de la BID impose à la communauté internationale cette réflexion : est-il pertinent de financer des projets d'infrastructure à hauteur de dizaines de millions d'Euros si ces projets ont pour doubles objectifs, d'une part de servir un affichage politique et d'autre part d'enrichir les intermédiaires politiques, sans pour autant satisfaire au besoin immédiat des Mauritaniens : un service fiabilisé de fourniture d'électricité ?
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