Elle est devenue la cantine des célébrités. De Rihanna à Sienna Miller, en passant par Cyril Hanouna, L'Avenue, brasserie chic du 8e arrondissement de Paris soigne son image glamour. Et pourtant. Le restaurant situé au 41 avenue Montaigne aurait mis en place un système discriminatoire visant à exclure "les Arabes" et les "femmes voilées", révèle ce jeudi 17 mai BuzzFeed.
Le site a ainsi rencontré quatre serveuses qui ont travaillé à la brasserie pendant plusieurs années. Selon ces quatre femmes, la direction leur faisait régulièrement passer la consigne de ne prendre aucune réservation de personnes au nom "d'origine arabe" ou de touristes venant du Moyen-Orient. Pire, si une femme voilée se présentait, les serveuses devaient la refuser, prétextant que le restaurant était plein, même s'il ne l'était pas. Une discrimination qui serait toujours à l'œuvre aujourd'hui, selon les employées.
"Le tri est systématiquement fait"
Interrogée par BuzzFeed, Anaïs (tous les prénoms ont été modifiés), serveuse, explique que le directeur "dit souvent qu'il préfère avoir deux personnes blondes, belles, en terrasse, avec deux cafés, plutôt que des femmes voilées, même si elles sont riches". Enfin, si une cliente "d'origine arabe" insistait trop au téléphone, "on devait proposer les derniers services, par exemple 15 heures ou 22 heures". "De toute façon, le tri est systématiquement fait dans les noms. On en est réduit à ça, et cela nous mine."
Flore, une autre serveuse, raconte que les clients du Moyen-Orient étaient les plus discriminés, devant les Asiatiques ou les Noirs, qui peuvent être acceptés "même s’il ne faut pas qu’il y en ait trop". Une troisième employée, Claire, qui a été serveuse à L'Avenue pendant plus de cinq ans, précise enfin que "si les hôtesses ne sont pas parvenues à refuser la personne, elle sera alors installée à l'étage".
"C’est déjà complet"
Pour vérifier ce système discriminatoire, BuzzFeed a tenté de faire une réservation depuis le Qatar au nom de "Ahmed". Une table pour 4 personnes, le mardi 1er mai à 12h30. Réponse de l'hôtesse : "Malheureusement, mardi, c’est déjà complet, mais j’ai 22h30". Et une réservation pour le déjeuner du lendemain ? Impossible, répond-elle, le restaurant étant complet.
Pour autant, un journaliste rappelle un peu plus tard depuis Paris, au nom cette fois de "Yann". Et là, comme par magie, la réservation pour 4 personnes du mardi 1er mai a immédiatement été acceptée.
Selon le site, six anciennes serveuses ont alerté l'inspection du travail de manière anonyme en février dernier pour révéler ces pratiques. Elles envisageraient de saisir une association pour "dénoncer ces discriminations". L'inspection du travail n'a pas souhaité répondre à BuzzFeed. De leur côté, les employées de L'Avenue n'ont pas reçu de nouvelles.
Joint par BuzzFeed, le patron du restaurant, Alexandre Denis, balaye les accusations : "Il y a toutes les cultures, toutes les nationalités qui viennent ici. Il y a des gens du Moyen-Orient, il y a tout ce que vous voulez. Si vous voulez mettre le feu en nous dénonçant comme des gens racistes, voilà..."
Des accusations de harcèlement sexuel et moral
Enfin, ce n'est pas la première fois que le gérant de l'établissement est accusé de recourir à des méthodes de management répréhensibles. En 2010, une serveuse avait porté plainte contre lui pour harcèlement sexuel et moral, révèle encore BuzzFeed.
Une plainte classée sans suite. Dans cette même affaire, les prud'hommes avaient toutefois condamné L'Avenue en 2013, et reconnu l'existence d'un harcèlement sexuel contre l'ancienne serveuse et demandé la requalification de son licenciement en licenciement nul.
Le Nouvel Obs
Le site a ainsi rencontré quatre serveuses qui ont travaillé à la brasserie pendant plusieurs années. Selon ces quatre femmes, la direction leur faisait régulièrement passer la consigne de ne prendre aucune réservation de personnes au nom "d'origine arabe" ou de touristes venant du Moyen-Orient. Pire, si une femme voilée se présentait, les serveuses devaient la refuser, prétextant que le restaurant était plein, même s'il ne l'était pas. Une discrimination qui serait toujours à l'œuvre aujourd'hui, selon les employées.
"Le tri est systématiquement fait"
Interrogée par BuzzFeed, Anaïs (tous les prénoms ont été modifiés), serveuse, explique que le directeur "dit souvent qu'il préfère avoir deux personnes blondes, belles, en terrasse, avec deux cafés, plutôt que des femmes voilées, même si elles sont riches". Enfin, si une cliente "d'origine arabe" insistait trop au téléphone, "on devait proposer les derniers services, par exemple 15 heures ou 22 heures". "De toute façon, le tri est systématiquement fait dans les noms. On en est réduit à ça, et cela nous mine."
Flore, une autre serveuse, raconte que les clients du Moyen-Orient étaient les plus discriminés, devant les Asiatiques ou les Noirs, qui peuvent être acceptés "même s’il ne faut pas qu’il y en ait trop". Une troisième employée, Claire, qui a été serveuse à L'Avenue pendant plus de cinq ans, précise enfin que "si les hôtesses ne sont pas parvenues à refuser la personne, elle sera alors installée à l'étage".
"C’est déjà complet"
Pour vérifier ce système discriminatoire, BuzzFeed a tenté de faire une réservation depuis le Qatar au nom de "Ahmed". Une table pour 4 personnes, le mardi 1er mai à 12h30. Réponse de l'hôtesse : "Malheureusement, mardi, c’est déjà complet, mais j’ai 22h30". Et une réservation pour le déjeuner du lendemain ? Impossible, répond-elle, le restaurant étant complet.
Pour autant, un journaliste rappelle un peu plus tard depuis Paris, au nom cette fois de "Yann". Et là, comme par magie, la réservation pour 4 personnes du mardi 1er mai a immédiatement été acceptée.
Selon le site, six anciennes serveuses ont alerté l'inspection du travail de manière anonyme en février dernier pour révéler ces pratiques. Elles envisageraient de saisir une association pour "dénoncer ces discriminations". L'inspection du travail n'a pas souhaité répondre à BuzzFeed. De leur côté, les employées de L'Avenue n'ont pas reçu de nouvelles.
Joint par BuzzFeed, le patron du restaurant, Alexandre Denis, balaye les accusations : "Il y a toutes les cultures, toutes les nationalités qui viennent ici. Il y a des gens du Moyen-Orient, il y a tout ce que vous voulez. Si vous voulez mettre le feu en nous dénonçant comme des gens racistes, voilà..."
Des accusations de harcèlement sexuel et moral
Enfin, ce n'est pas la première fois que le gérant de l'établissement est accusé de recourir à des méthodes de management répréhensibles. En 2010, une serveuse avait porté plainte contre lui pour harcèlement sexuel et moral, révèle encore BuzzFeed.
Une plainte classée sans suite. Dans cette même affaire, les prud'hommes avaient toutefois condamné L'Avenue en 2013, et reconnu l'existence d'un harcèlement sexuel contre l'ancienne serveuse et demandé la requalification de son licenciement en licenciement nul.
Le Nouvel Obs
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