Comment entrevoyez –vous cette rencontre face à l’Angola qui se joue en Guinée, à «domicile-extérieur» ?
J’ai vu les Angolais jouer une fois. Ce qui n’est pas le cas pour la plupart des joueurs de l’équipe. Le souvenir que j’en garde, c’est que c’est une équipe technique et vive. Ça ne va pas être un match facile. D’ailleurs, vous l’avez dit. Nous jouons à domicile mais à l’extérieur. Nous aurons certainement le soutien du peuple guinéen. Mais, ce n’est pas comparable quand on joue à domicile à Dakar. Il faut oser le dire, parce que c’est la vérité. Ce qui reste à faire c’est d’être prêt physiquement. Il faut être à 100%. Il faut ensuite montrer du talent, de la qualité technique pour pouvoir remporter le match.
On parle de la chaleur. Pensez vous que c’est un facteur handicapant?
(Il hésite). Je ne pense qu’il fait froid au Sénégal non plus. Donc, que ce soit ici ou chez nous, il faut faire avec. Nous n’avons pas l’habitude de jouer sous cette température là, parce que dans les pays où nous évoluons, il fait encore froid. C’est tout ! La chaleur sera donc un facteur X comme le terrain. Comme le fait de ne pas jouer à domicile. Il faut s’adapter pour mettre tous les atouts de notre côté et en profiter.
Vous êtes l’un des meilleurs buteurs de la sélection présentement. Est-ce la meilleure manière pour un attaquant d’entamer une rencontre comme celle face à l’Angola dans un contexte assez particulier ?
Je ne sais pas si c’est la meilleure des manières de jouer une telle rencontre ou pas. Ce qui est important, c’est d’être bien dans sa peau, être bien mentalement pour pouvoir être à 100 %. Je pense que les buts viennent après. Le reste est secondaire.
Votre association avec Papis Demba Cissé à la pointe de l’attaque des «Lions» tarde à porter ses fruits. Vous vous télescopez même au niveau du positionnement. Quel est véritablement le problème ?
Quand est-ce que qu’elle a tardé ? C’est vous qui avez vu des télescopages entre Papis Demba Cissé et moi. Je ne l’ai jamais rentré dedans. Lui non plus ! (Rires). Quand, j’ai joué, il a marqué. Vice et versa.
Votre duo à Newcastle ne donne quand même pas la même efficacité avec la sélection ?
Parce que nous n’avons pas souvent joué ensemble. J’étais là avant lui. Mais si vous comptez depuis qu’il est arrivé, je ne pense que nous avons beaucoup de matches ensemble.
Vous avez aussi connu plusieurs générations. Celle dirigée par Kasperczak, puis Amara Traoré et l’actuelle. Si vous deviez faire une comparaison laquelle, vous aura le plus marqué ?
La sélection sénégalaise a eu plusieurs sortes d’attaquants. Il y a eu même de très grands attaquants qui marquaient des buts. Il y a eu des leaders. Il y a d’autres qui motivaient l’équipe. Chacun a eu à faire ce qu’il avait à faire. Que ce soit du temps de Henri Camara, El Hadji (Diouf), par la suite il y a eu Mamad (Niang). Ils ont tous fait leur temps. Maintenant, c’est nous qui sommes là. Il nous appartient de marquer l’histoire du football sénégalais.
Personnellement, avez-vous un rôle à jouer en dehors des terrains, compte tenu de votre statut de «cadre» de l’équipe ?
Vous savez, je ne suis qu’un membre de la sélection parmi d’autres. Toutefois, je reconnais quand même que j’ai un peu plus d’expérience que les autres. Et j’essaie de leur apporter cette expérience là. J’essaie de motiver les plus jeunes. Peut-être que la motivation n’est pas le mot parce qu’elle est là. C’est peut-être leur apporter quelque chose qu’ils n’ont pas vécue. Mais, je n’ai pas spécialement un rôle défini.
Bata a été très dur à accepter. Avez-vous oublié ce triste épisode ?
C’est derrière moi ! Nous avons un nouveau groupe. De nouveaux joueurs. De nouveaux objectifs. Le reste, c’est derrière.
Et ce nouveau groupe, jusqu’où peut-il aller ?
Nous allons chercher à nous qualifier d’abord. Pour ce faire, il faut gagner le match de samedi. Ensuite, on verra le reste. Pour le moment, il ne faut pas brûler les étapes. Il faut d’abord gagner l’Angola avant de penser à autre chose.
Interview réalisée par Sudoline
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