« Les divisions n'ont aucune place dans notre parti », a déclaré Robert Mugabe devant des dizaines de milliers d'invités, dont les cadres du parti, des ministres, des diplomates étrangers et des représentants des partis au pouvoir d'Angola, du Botswana, d'Afrique du Sud, de Namibie et de Tanzanie. « Les Britanniques et les Américains, par leurs ruses, comme toujours, ont utilisé ces occasions pour offrir de grosses sommes d'argent à des individus du parti et de l'extérieur du parti, provoquant des divisions », a-t-il ajouté lors de cette fête qui se tient à Masvingo, dans le sud du pays.
Robert Mugabe a lâché dans les airs 92 ballons devant les quelque 50 000 invités, la plupart des partisans de la Zanu-PF, le parti au pouvoir. Au menu 60 bêtes fraîchement abattues et un gâteau de 92 kilos.
Un grand festin qui suscite des critiques
Le coût total des cérémonies organisées en l'honneur de Robert Mugabe s'élève à quelque 800 000 dollars, selon la presse locale.
Une démesure qui tranche avec la précarité de millions de Zimbabwéens menacés par la faim. Un quart de la population du pays est actuellement en situation d'insécurité alimentaire, du fait de la sécheresse. Une sécheresse qui n'épargne pas la région de Masvingo, où s'est déroulé ce festin. Des milliers d'animaux y seraient déjà morts, mais le gouvernement zimbabwéen aurait tout de même demandé à chaque habitant de participer à l'organisation des festivités, à hauteur de 5 à 10 dollars.
Indécence, selon l'Association des droits de l'homme au Zimbabwe et l'opposition, qui dénoncent d'une même voix cet anniversaire fastueux alors que « les enfants zimbabwéens meurent de faim ».
Le président Mugabe estime aujourd'hui que les sanctions internationales imposées au Zimbabwée n'ont fait qu'aggraver cette situation. Mais ses détracteurs mettent en cause la réforme agraire qu'il a lancé en 2000, et qui a largement fragilisé le secteur agricole.
Pour les 91 ans de Robert Mugabé l'année dernière, le menu du banquet composé d'éléphants, de buffles et de lion avait déjà suscité une vive polémique.
Source: Rfi.fr
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