Du message des évêques catholiques du Burundi, principale force morale du pays, le ministre de l’Intérieur n’a apparemment retenu que le passage où ils appellent les Burundais à se faire enrôler en masse. Edouard Nduwimana les en remercie. Les critiques sur l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir burundais en vue d’écarter ses opposants, sur le problème d’insécurité au Burundi ou encore la dénonciation par les prélats de l’église catholique des allégations de fraude dans l’enrôlement des électeurs qui passe par une distribution anarchique des cartes d’identité, le ministre burundais de l’Intérieur ne les a pas entendus.
Mais lorsque l’on insiste, il finit par expliquer qu’il y a mis fin. « Je vous dirais que depuis que j’ai donné des instructions pour que la carte nationale d’identité ne soit octroyée qu’au chef-lieu de la commune, je crois qu’il y a eu un apaisement. Mais le plus important et c’est la chose sur laquelle on devrait insister, c’est que ces irrégularités sont maintenant jugulées », a insisté Edouard Nduwimana. Mais l’opposition et la société civile burundaises continuent de dénoncer une fraude qu’elles qualifient de massive et qui est de nature, selon elles, à fausser la suite du processus électoral au Burundi.
Quelle est l’ampleur de cette fraude ? Combien de vraies-fausses cartes d’identité ont été distribuées par les administratifs locaux au cours des deux dernières semaines ? « La gravité des faits, par rapport à la poursuite du processus électoral, c’est à la Céni de répondre, ce n’est pas au ministre de l’Intérieur parce que ce n’est pas le ministre de l’Intérieur qui organise les élections ». La Ceni du Burundi reconnaît, elle, « quelques irrégularités », mais « elles ne sont pas de nature à invalider tout le processus d’enrôlement », selon son porte-parole, Prosper Ntahorwamiye.
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