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Réfugiés maliens : le HCR s’installe à Mopti


Rédigé le Mercredi 15 Août 2012 à 12:15 | Lu 840 fois | 0 commentaire(s)


On estime désormais à plus de 150 000 le nombre de déplacés au sein du Mali. Des familles entières ont quitté leur maison, leur village pour se réfugier plus au sud dans une autre région du pays. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui gère généralement les réfugiés dans les pays étrangers s'est penché sur cette situation et a décidé d'ouvrir dans les tous prochains jours une mission à Mopti, au cœur du Mali.


Réfugiés maliens : le HCR s’installe à Mopti
« Nous pensons que la première des choses, c’est vraiment dénombrer les gens, les localiser et évaluer leurs besoins ».
 
Faute de pouvoir se rendre en toute sécurité dans le Nord, les agences des Nations unies s'installent à Mopti aux confins du sud et du nord du Mali.

Mopti est le point de passage de très nombreuses familles qui, faute de trouver refuge dans les pays voisins, descendent s'installer plus au sud à Bamako, Ségou ou Kayes.
Pour Dillah Doumaye, chef de mission du HCR à Bamako, « ces personnes continuent leur voyage parce qu’elles n’ont pas trouvé sur place l’assistance requise. Nous pensons qu’avec notre présence, au niveau de Mopti, on pourrait stabiliser la situation, et éviter d’alourdir la charge des familles d’accueil installées beaucoup plus au sud du Mali ».

Avec le Programme alimentaire mondial des Nations unies (le Pam) et l'Unicef, l'ONU va rapidement prendre en charge les déplacés de la région, estimés à au moins 35 000 personnes. Mais l'autre priorité, c'est aussi de soutenir les nombreuses familles au sud qui accueillent leurs parents déplacés, sans forcément beaucoup de moyens financiers : « La plupart des gens qui sont arrivés dans les villes comme Bamako, Kayes sont hébergés dans des familles d’accueil, indique encore le chef de mission du HCR. Donc, ces familles sont dans le même besoin. Nous pensons que la première des choses, c’est vraiment dénombrer les gens, les localiser et évaluer leurs besoins ».

Des distributions devraient prochainement se mettre en place dans les villes du sud. Déjà, des organisations non gouvernementales prennent en charge plusieurs milliers de déplacés, notamment à Bamako.

Crise humanitaire dans les pays du Sahel : les ONG lancent l’alerte
La crise humanitaire dans les pays du Sahel, Tchad, Niger, Mali risque de s’aggraver. Depuis plusieurs mois, les ONG ont lancé l'alerte : pour cette période d'hivernage, plus de 18 millions de personnes sont menacées par l'insécurité alimentaire et le manque d'accès aux soins. Les associations mettent en garde : si certaines zones sont frappées par des difficultés conjoncturelles, comme de mauvaises récoltes ou une hausse des prix, la région est surtout confrontée à des problèmes structurels et récurrents. C'est tout particulièrement le cas au Mali.

Le Mali connaît une situation humanitaire critique et chronique. Le Sud du pays est ainsi en proie à une importante crise nutritionnelle. Pour le représentant de l’ONG médicale d’urgence Association nyonsaise d’initiatives médicales pour l’Afrique (Anima), les besoins maliens sont très importants, comme chaque année : « On a des volumes d’activités au niveau nutritionnel qui restent importants puisqu’on est déjà à 3 400 malnutris sévères qui ont été pris en charge depuis le début de l’année dans la région de Koulikoro. Mais c’est une situation à laquelle on s’attendait qui est une conjoncture de plusieurs facteurs : un manque d’accès aux soins, un manque d’aliments supplémentaires adaptés à la petite enfance et on va dire une crise structurelle qui est propre au système de santé du pays ».

Dans le Nord du pays, la crise sécuritaire a posé des problèmes exceptionnels d’accès aux soins et fait de très nombreux déplacés et réfugiés, mais aujourd’hui c’est le risque épidémique qui est jugé le plus préoccupant. Une épidémie de choléra s’est déclarée entre Gao et la frontière nigérienne. Et à Tombouctou, c’est une épidémie de rougeole qui a été constatée.

Là encore ces maladies sont habituelles, même si cette année le risque est renforcé. Pour ce responsable d’Anima, « une partie du pays n’a plus de système de surveillance fonctionnelle. Le risque, ce serait un départ d’épidémie identifiée trop tard parce que le maillage du système de surveillance n’est plus opérationnel ». Au Mali, la situation humanitaire est donc grave. Mais le plus grave, c’est qu’elle est habituelle.
 
 
RFI




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