Partiellement occultées par le débat purement politique, les questions économiques sont pourtant à l’origine des troubles qui secouent le Sénégal depuis plusieurs semaines. Deux évolutions divergentes peuvent résumer la situation. De 1980 à 2010, le Produit intérieur brut sénégalais a quadruplé, passant de trois milliards deux cent cinquante millions de dollars à douze milliards huit cent trente millions, selon les statistiques publiées par la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement). Selon les mêmes statistiques, sur la même période, le Produit intérieur brut per capita n’a augmenté que de 40%. C'est-à-dire que la richesse globale produite dans le pays a été multipliée par quatre mais que les Sénégalais n’en n’ont, en moyenne, pas profité.
Une croissance inégale
Cette divergence des statistiques se traduit sur le terrain par des masses de chômeurs et une inégalité criante entre Dakar et le reste du pays. La capitale sénégalaise est l’objet de toutes les attentions du pouvoir. Des routes, des ponts, des échangeurs routiers ont été construits. Les beaux quartiers voient se multiplier les immeubles de haut standing, financés par les plus aisés des expatriés sénégalais ou par la bourgeoisie de la région, qu’attire la stabilité politique sénégalaise. Mais ces embellissements sont loin de permettre la création d’un nombre suffisant d’emplois ni même de loger les Dakarois les plus modestes, bien que l’Etat investisse de manière significative dans le logement social.
Une production agricole insuffisante
Le contraste est encore plus saisissant avec les zones rurales. Le gouvernement sénégalais s’est saisi du dossier agricole au cours de l’année 2008, après le déferlement de manifestations dans Dakar pour protester contre l’explosion des prix des denrées alimentaires, du riz en particulier. Le président Wade a alors lancé la Goana, la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance. L’objectif était alors d’atteindre l’autosuffisance alimentaire du pays en quelques années, de se passer des importations, en finançant la mécanisation des exploitations agricoles, en fournissant engrais et produits phytosanitaires aux paysans. Mais les réalisations n’ont pas été à la hauteur des promesses et le pays dépend toujours des importations pour se nourrir. Surtout, le niveau de vie du paysannat ne s’est pas significativement élevé. Ce qui n’empêche pas les proches du pouvoir d’afficher un taux de croissance de la production agricole de 21%.
4% de croissance économique
Pourtant, comme en témoigne l’évolution du Produit intérieur brut, multiplié par quatre en trente ans, l’économie sénégalaise se développe. L’industrie chimique, les services, le tourisme, surtout sont à la base de cet essor. Comme le soulignent les partisans du président Wade, la signature du pays est reconnue sur le marché international des capitaux et le Sénégal peut emprunter.
Bien que la croissance économique affichée, 4% en 2011, soit loin des records régionaux, elle a permis au Sénégal de financer un gros effort de production électrique. Bien que des coupures de courant se produisent encore, le gouvernement a injecté 1,5 milliard de dollars dans le secteur pour parer au plus pressé. Des centrales électriques sont en construction, d’autres sont en réparation, d’autres enfin ont été louées pour faire face à la demande électrique, l’un des principaux goulots d’étranglement de l’activité économique du pays. Le prochain président sénégalais, quel qu’il soit, devra donc s’attacher à maintenir le pays sur la voie de la croissance économique et surtout à convertir cette croissance en emplois pour le plus grand nombre.
RFI
Une croissance inégale
Cette divergence des statistiques se traduit sur le terrain par des masses de chômeurs et une inégalité criante entre Dakar et le reste du pays. La capitale sénégalaise est l’objet de toutes les attentions du pouvoir. Des routes, des ponts, des échangeurs routiers ont été construits. Les beaux quartiers voient se multiplier les immeubles de haut standing, financés par les plus aisés des expatriés sénégalais ou par la bourgeoisie de la région, qu’attire la stabilité politique sénégalaise. Mais ces embellissements sont loin de permettre la création d’un nombre suffisant d’emplois ni même de loger les Dakarois les plus modestes, bien que l’Etat investisse de manière significative dans le logement social.
Une production agricole insuffisante
Le contraste est encore plus saisissant avec les zones rurales. Le gouvernement sénégalais s’est saisi du dossier agricole au cours de l’année 2008, après le déferlement de manifestations dans Dakar pour protester contre l’explosion des prix des denrées alimentaires, du riz en particulier. Le président Wade a alors lancé la Goana, la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance. L’objectif était alors d’atteindre l’autosuffisance alimentaire du pays en quelques années, de se passer des importations, en finançant la mécanisation des exploitations agricoles, en fournissant engrais et produits phytosanitaires aux paysans. Mais les réalisations n’ont pas été à la hauteur des promesses et le pays dépend toujours des importations pour se nourrir. Surtout, le niveau de vie du paysannat ne s’est pas significativement élevé. Ce qui n’empêche pas les proches du pouvoir d’afficher un taux de croissance de la production agricole de 21%.
4% de croissance économique
Pourtant, comme en témoigne l’évolution du Produit intérieur brut, multiplié par quatre en trente ans, l’économie sénégalaise se développe. L’industrie chimique, les services, le tourisme, surtout sont à la base de cet essor. Comme le soulignent les partisans du président Wade, la signature du pays est reconnue sur le marché international des capitaux et le Sénégal peut emprunter.
Bien que la croissance économique affichée, 4% en 2011, soit loin des records régionaux, elle a permis au Sénégal de financer un gros effort de production électrique. Bien que des coupures de courant se produisent encore, le gouvernement a injecté 1,5 milliard de dollars dans le secteur pour parer au plus pressé. Des centrales électriques sont en construction, d’autres sont en réparation, d’autres enfin ont été louées pour faire face à la demande électrique, l’un des principaux goulots d’étranglement de l’activité économique du pays. Le prochain président sénégalais, quel qu’il soit, devra donc s’attacher à maintenir le pays sur la voie de la croissance économique et surtout à convertir cette croissance en emplois pour le plus grand nombre.
RFI
Autres articles
-
Sénégal : Les prix à la consommation augmentent de 1 % au troisième trimestre 2024, selon l’ANSD
-
10e Revue Annuelle des Réformes de l'UEMOA : le Sénégal évalue ses progrès dans l'intégration régionale
-
Sénégal : le rapport 2024 de la CNUCED met en lumière les défis de la dette, la dépendance aux matières premières ...
-
Coût de la vie et surplus pétrolier : la Banque mondiale dévoile ses prévisions jusqu'en 2026
-
Sécheresse : les femmes produisent 80 % de l’alimentation dans les pays en développement mais possèdent moins de 20 % des terres (ONU)