C'est près du village de Ait Ouabane, en Kabylie, qu'Hervé Gourdel a été enlevé. REUTERS/Louafi Larbi
Au Mali, ce qui domine c’est la colère et la tristesse. Les personnes interrogées se disent unanimement choquées et toutes dénoncent un acte barbare. « Ils disent qu’ils font ça au nom de l’islam, mais ils n’ont rien compris. L’islam, ce n’est pas ça. L’islam c’est la tolérance », s’indigne un jeune homme.
Il faut dire que le Mali connaît malheureusement très bien ce problème. Le nord du pays a, en effet, été occupé pendant près d’un an par des groupes jihadistes qui continuent de mener des attaques dans le nord. Mardi, c’est un Malien – un Touareg – que l’on a retrouvé décapité, lui aussi, au nord de Tombouctou. « Cela nous fait très peur. Le Mali et l’Algérie sont des pays qui se touchent. Nous sommes concernés par ce qui s’est passé là-bas », a-t-on également répondu à RFI.
Je ne vais pas changer mon quotidien, et je vais continuer à me promener seule dans les rues de la capitale...
Les Français de Bamako vigilants
25/09/2014 - par David Baché Écouter
« Le risque zéro n’existe pas »
L’annonce de cette première décapitation d’un otage français en Afrique a laissé perplexe plus d’un Nigérien. Dans la communauté des expatriés français, « c’est plus que de l’amertume, c’est de la rage. On a laissé la pieuvre s’installer dans le Sahara par laxisme, s’est indigné un photographe et grand connaisseur du Sahara nigérien. Ces barbares sont pires que les animaux parce qu’au moins eux, les animaux ne s’égorgent pas. »
« Des barbares qui interprètent mal le Coran à leur manière, il faut tout simplement les combattre », dira un autre expatrié. Du point de vue sécuritaire, « le risque zéro n’existe pas », dit-on à Niamey, mais face aux actions terroristes dans le nord du Mali et dans le nord du Nigeria où sévit Boko Haram, les forces de sécurité nigériennes sont constamment en alerte. Plus de quatre cents véhicules pick-up patrouillent quotidiennement dans le pays sur toutes les frontières.
L'insécurité : un sentiment très diffus
Le sentiment de quelques Français que RFI a pu recueillir à Abidjan, c’est aussi de la tristesse et de la compassion pour la famille et les proches d’Hervé Gourdel. Les musulmans de Côte d’Ivoire, eux, ne comprennent pas les motivations qui ont animé les ravisseurs. Beaucoup affirment qu’un tel acte « n’était pas islamique et qu’il n’avait rien à voir avec leur propre religion. »
Il y a actuellement 17 000 ressortissants français en Côte d’Ivoire – un pays qui compte huit millions de musulmans sur vingt millions d’habitants. L’insécurité est un sentiment très diffus. Des consignes de sécurité promulguées par l’ambassade et les consulats de France en matière de déplacements ou bien de séjours sont à suivre, mais il n’y a pas des mesures spécifiques prises depuis les menaces terroristes de ces derniers jours.
Inquiétude en Tunisie
La plupart des Français de Tunisie avec qui RFI a pu discuter refusent de céder à la panique mais reconsidèrent le risque depuis cette exécution. Beaucoup estiment que la Tunisie est l’un des pays les plus stables de la région ; certains vont même jusqu’à affirmer qu’il y a plus de risques d'attentats en Europe. « Personne ne dira ouvertement qu’il a peur », nuance pourtant une expatriée.
Témoignages de Français à Tunis
25/09/2014 - par Camille Lafrance Écouter
L’ambassade de France appelle toutefois à la plus grande prudence et à une vigilance renforcée. Elle recommande de limiter les déplacements et d'éviter les zones frontière avec l’Algérie et la Libye. Un renforcement de la sécurité des entreprises, bâtiments et des établissements scolaires français a par ailleurs été demandé aux autorités tunisiennes. Dans les coulisses des entreprises, certains employés ont reçu des mises en garde comme éviter les déplacements hors du grand Tunis.
Autres sources d’inquiétude : l'annonce du soutien du groupe armé Okba Ibn Nafaa traqué à l’ouest de la Tunisie à l’organisation Etat Islamique mais aussi la présence de Tunisiens aux cotés des combattants de ce mouvement. Ils seraient 2 400 à être partis pour le djihad en Syrie, selon le ministère de l’Intérieur. Des milliers d’autres Tunisiens auraient été empêchés d’y partir.
Consternation aussi au Sénégal
A Dakar, la nouvelle de l'assassinat de l'otage français suscite la consternation des Français qui vivent au Sénégal, mais aussi celle de nombreux Sénégalais.
Il n'y a pas une religion au monde qui vous dise "tuez", ou "faites du mal à quelqu'un". C'est désolant, c'est incompréhensible...
Les Sénégalais s'interrogent
25/09/2014 - par Carine Frenk Écouter
Tristesse et colère au Mali
De la tristesse, de la colère : les réactions sont les mêmes partout et pour tous.
Mais au Mali, pays à plus de 90% musulman, on ressent aussi le besoin de disqualifier un acte jugé barbare. C'est en tous cas la première réaction de Malik Diallo et de son ami Alou Sinaba. « Cette nouvelle m’a beaucoup attristé, confie Malik. C’est vraiment choquant parce que les gens qui font ces actes-là disent qu’ils les font au nom de l’islam. Je pense que l’islam est tolérant. L’islam n’est pas une religion de barbares. En tout cas, nous on ne connaît pas ça. Ça nous a vraiment fait très mal. On a appris cette nouvelle et on est très choqués, il faut le reconnaître. » « Vraiment ce n’est pas bon. Il faut quand même arrêter ces gens-là, poursuit Alou. Ça m’a beaucoup choqué parce que c’est vraiment le genre de choses que je ne veux pas entendre ».
Les groupes islamistes circulent entre l'Algérie et le nord du Mali. Les négociations pour la paix dans le nord du Mali se tiennent en ce moment même à Alger. Comme deux destins qui seraient liés et cela fait peur. « J'ai beaucoup de craintes parce que le nord du Mali, c’est encore le Mali. Pour le cas de l’Algérie, il faut reconnaître que c’est encore en Afrique. Et l’Algérie fait frontière avec le Mali. Ce qui s’est passé là-bas, ça peut se produire ici au Mali. Donc ça nous fait peur, surtout que le problème du Mali est en train de se régler en Algérie. Cette situation-là nous fait très peur », raconte un Malien.
La veille de la décapitation d'Hervé Gourdel, c'est un Malien, un Touareg, que l'on a retrouvé décapité dans le nord du pays, près de Tombouctou.
Il faut dire que le Mali connaît malheureusement très bien ce problème. Le nord du pays a, en effet, été occupé pendant près d’un an par des groupes jihadistes qui continuent de mener des attaques dans le nord. Mardi, c’est un Malien – un Touareg – que l’on a retrouvé décapité, lui aussi, au nord de Tombouctou. « Cela nous fait très peur. Le Mali et l’Algérie sont des pays qui se touchent. Nous sommes concernés par ce qui s’est passé là-bas », a-t-on également répondu à RFI.
Je ne vais pas changer mon quotidien, et je vais continuer à me promener seule dans les rues de la capitale...
Les Français de Bamako vigilants
25/09/2014 - par David Baché Écouter
« Le risque zéro n’existe pas »
L’annonce de cette première décapitation d’un otage français en Afrique a laissé perplexe plus d’un Nigérien. Dans la communauté des expatriés français, « c’est plus que de l’amertume, c’est de la rage. On a laissé la pieuvre s’installer dans le Sahara par laxisme, s’est indigné un photographe et grand connaisseur du Sahara nigérien. Ces barbares sont pires que les animaux parce qu’au moins eux, les animaux ne s’égorgent pas. »
« Des barbares qui interprètent mal le Coran à leur manière, il faut tout simplement les combattre », dira un autre expatrié. Du point de vue sécuritaire, « le risque zéro n’existe pas », dit-on à Niamey, mais face aux actions terroristes dans le nord du Mali et dans le nord du Nigeria où sévit Boko Haram, les forces de sécurité nigériennes sont constamment en alerte. Plus de quatre cents véhicules pick-up patrouillent quotidiennement dans le pays sur toutes les frontières.
L'insécurité : un sentiment très diffus
Le sentiment de quelques Français que RFI a pu recueillir à Abidjan, c’est aussi de la tristesse et de la compassion pour la famille et les proches d’Hervé Gourdel. Les musulmans de Côte d’Ivoire, eux, ne comprennent pas les motivations qui ont animé les ravisseurs. Beaucoup affirment qu’un tel acte « n’était pas islamique et qu’il n’avait rien à voir avec leur propre religion. »
Il y a actuellement 17 000 ressortissants français en Côte d’Ivoire – un pays qui compte huit millions de musulmans sur vingt millions d’habitants. L’insécurité est un sentiment très diffus. Des consignes de sécurité promulguées par l’ambassade et les consulats de France en matière de déplacements ou bien de séjours sont à suivre, mais il n’y a pas des mesures spécifiques prises depuis les menaces terroristes de ces derniers jours.
Inquiétude en Tunisie
La plupart des Français de Tunisie avec qui RFI a pu discuter refusent de céder à la panique mais reconsidèrent le risque depuis cette exécution. Beaucoup estiment que la Tunisie est l’un des pays les plus stables de la région ; certains vont même jusqu’à affirmer qu’il y a plus de risques d'attentats en Europe. « Personne ne dira ouvertement qu’il a peur », nuance pourtant une expatriée.
Témoignages de Français à Tunis
25/09/2014 - par Camille Lafrance Écouter
L’ambassade de France appelle toutefois à la plus grande prudence et à une vigilance renforcée. Elle recommande de limiter les déplacements et d'éviter les zones frontière avec l’Algérie et la Libye. Un renforcement de la sécurité des entreprises, bâtiments et des établissements scolaires français a par ailleurs été demandé aux autorités tunisiennes. Dans les coulisses des entreprises, certains employés ont reçu des mises en garde comme éviter les déplacements hors du grand Tunis.
Autres sources d’inquiétude : l'annonce du soutien du groupe armé Okba Ibn Nafaa traqué à l’ouest de la Tunisie à l’organisation Etat Islamique mais aussi la présence de Tunisiens aux cotés des combattants de ce mouvement. Ils seraient 2 400 à être partis pour le djihad en Syrie, selon le ministère de l’Intérieur. Des milliers d’autres Tunisiens auraient été empêchés d’y partir.
Consternation aussi au Sénégal
A Dakar, la nouvelle de l'assassinat de l'otage français suscite la consternation des Français qui vivent au Sénégal, mais aussi celle de nombreux Sénégalais.
Il n'y a pas une religion au monde qui vous dise "tuez", ou "faites du mal à quelqu'un". C'est désolant, c'est incompréhensible...
Les Sénégalais s'interrogent
25/09/2014 - par Carine Frenk Écouter
Tristesse et colère au Mali
De la tristesse, de la colère : les réactions sont les mêmes partout et pour tous.
Mais au Mali, pays à plus de 90% musulman, on ressent aussi le besoin de disqualifier un acte jugé barbare. C'est en tous cas la première réaction de Malik Diallo et de son ami Alou Sinaba. « Cette nouvelle m’a beaucoup attristé, confie Malik. C’est vraiment choquant parce que les gens qui font ces actes-là disent qu’ils les font au nom de l’islam. Je pense que l’islam est tolérant. L’islam n’est pas une religion de barbares. En tout cas, nous on ne connaît pas ça. Ça nous a vraiment fait très mal. On a appris cette nouvelle et on est très choqués, il faut le reconnaître. » « Vraiment ce n’est pas bon. Il faut quand même arrêter ces gens-là, poursuit Alou. Ça m’a beaucoup choqué parce que c’est vraiment le genre de choses que je ne veux pas entendre ».
Les groupes islamistes circulent entre l'Algérie et le nord du Mali. Les négociations pour la paix dans le nord du Mali se tiennent en ce moment même à Alger. Comme deux destins qui seraient liés et cela fait peur. « J'ai beaucoup de craintes parce que le nord du Mali, c’est encore le Mali. Pour le cas de l’Algérie, il faut reconnaître que c’est encore en Afrique. Et l’Algérie fait frontière avec le Mali. Ce qui s’est passé là-bas, ça peut se produire ici au Mali. Donc ça nous fait peur, surtout que le problème du Mali est en train de se régler en Algérie. Cette situation-là nous fait très peur », raconte un Malien.
La veille de la décapitation d'Hervé Gourdel, c'est un Malien, un Touareg, que l'on a retrouvé décapité dans le nord du pays, près de Tombouctou.
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